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20 juin 2019 4 20 /06 /juin /2019 14:02

A la lumière de l’évolution récente de la situation politique, il serait cruel de renvoyer les éditorialistes les plus médiatisés à leurs commentaires de la fin de l’année dernière , en pleine crise des gilets jaunes, quand ils clamaient haut et fort qu’Edouard Philippe était condamné et que sa démission surviendrait au plus tard après les européennes...Il était certes difficile d’imaginer que notre président allait rééditer l’exploit, partagé uniquement par Sarkozy mais dans des circonstances bien plus favorables, de résister plus qu’honorablement dans des élections intermédiaires, qui plus est après la curée dont il fut l’objet dans le cadre de l’affaire Benalla et surtout la jacquerie des « gilets jaunes ». Les lecteurs de ce blog ne seront pas surpris d’apprendre la douce euphorie qui m’a envahi à l’annonce des résultats des partis de Vauquiez et Mélenchon....

 

Durant cette période électorale, les sorties cinématographiques se référant de près ou de loin à la question gay ont été nombreuses. La bande annonce des « Crevettes pailletées » m’aurait plutôt détourné de ce film, tant la caricature semblait grossière, si je n’avais révisé ma position à la lecture de certains critiques. Certes la caricature de certaines typologies homosexuelles est parfois un peu lourde, mais le film est presque constamment touchant dans son approche des homosexualités, atteignant son objectif de plaidoyer contre l’homophobie avec un final mémorable... Applaudissements  nourris à la fin de la projection, pas uniquement de la part de fraction gay de l’auditoire...

Par un contraste saisissant, j’avais  vu quelques jours avant « tremblements », film d’une noirceur rare qui narre la descente aux enfers d’un quadra, membre d’une  famille de la haute bourgeoisie guatemaltaise du fait de son mariage à sa riche héritière. La révélation accidentelle de son homosexualité va l’entrainer à subir une thérapie de conversion sous la pression incessante de sa famille, embrigadée dans une secte protestante intégriste, jusqu’à lui faire intérioriser un sentiment de honte, la haine de soi. On pourrait reprocher à ce film, dont il faut cependant souligner la  beauté de la mise en scène, de témoigner d’un pessimisme quelque peu daté, contrairement à « Boy erased », sorti quelques semaines avant, au thème plutôt  similaire mais dont le héros va suivre une trajectoire libératrice.

L’islam radical comme thérapie de conversion, c’est la question qu’on pourrait se poser à propos du dernier film de Téchiné , « L’adieu à la nuit », dont certains ont affirmé à tort que l’homosexualité était pour une fois absente puisque celle, refoulée, du héros est suggérée à deux reprises....

 

Le dernier Almodovar, un de ses plus beaux films, « Douleur et gloire », vient couronner cette séquence, sans qu’il soit nécessaire ici d’ajouter au concert de louanges qui a accompagné sa projection à Cannes, si ce n’est en témoignant de l’intense émotion suscitée par cette scène qui pourrait devenir culte, où le réalisateur enfant s’évanouit à la vue de la beauté d’un jeune corps masculin nu...

 

En attendant la sortie du dernier Xavier Dolan, on peut patienter en visionnant la série consacrée aux chroniques de San Francisco sur Netflix avec une distribution de premier choix et un premier épisode plus que prometteur,  ou en dégustant le dernier thriller mémoriel de Victor Del Arbol, « Par delà la pluie », toujours aussi noir, entremêlant des destinées où l’homosexualité est souvent présente.

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