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27 mars 2012 2 27 /03 /mars /2012 22:34

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Cette campagne devenait d un ennui mortel tournant à une sorte de concours de la mesure fiscale la plus inapplicable ou inefficace, les protagonistes allaient se trouver bientôt à cours d idées saugrenues. Le sort, ce malin génie, a choisi le cerveau malade d un jeune franço-algérien dont le délire avait pris pour support le discours de l' islam radical pour interrompre cette séquence qui n' avait d autre effet que de nourrir le populisme de gauche qui a trouvé son champion, un tribun d’exception, en la personne de Jean-Luc Mélenchon.

Le sort sans doute, mais presque une loi des séries, puisqu’à chaque élection présidentielle ou presque, des événements dramatiques hautement médiatisés sont instrumentalisés pour faire bouger des sondages défavorables au candidat de droite le mieux placé. Rappelez vous, l’assaut contre la grotte d Ouvéa en 88 (joint au rapatriement spectaculaire des épouse Turenge, cette fois ci c’est raté puisque Florence Cassez est restée au Mexique), la tuerie de Nanterre en 2002 et aujourd’hui des actes, qualifiés de terroristes, qui ont donné lieu pendant plusieurs jours, pour reprendre l’expression tout à fait pertinente d Olivier Besancenot, à une " théâtralisation morbide". Quelle aubaine en effet pour le pouvoir en place que ce malade mental se prénomme Mohamed (qu’il ait ou non, ce qui reste à établir été téléguidé par des islamistes radicaux), mettant la gauche en porte à faux (notamment certains écologistes qui, selon un article du Monde, du fait de leur soutien inconditionnel à la cause palestinienne, auraient émis des réserves quant à la déclaration d Éva Joly), alors que s’il s était réclamé d’un délire d extrême droite, les trompettes du politiquement correct nous auraient assourdis.

Théâtralisation certes, mais toute cette campagne n’est que cela. Qu’il s’agisse des affrontements télévisés, celui, indigne, qui a vu Mélenchon se comporter en gougat avec Marine Le Pen, celui où un pitoyable Fabius s’est fait ridiculisé par Nicolas Sarkozy, ou celui presque comique où Jean François Copé s’est mis à aboyer, face à François Hollande, comme le pinscher nain de ma voisine, ou de la bulle mélanchonienne qu’on s’évertue à gonfler pour compromettre les chances de Hollande au deuxième tour en faisant fuir les centristes. Il semble que chaque campagne connaisse cette percée médiatique d’un candidat - jamais le même, il s’agit d’un jeu à un coup- alliant souvent aisance du «verbe» et impertinence vis-à-vis des journalistes. Cette année c’est Mélenchon, sorte d’hybride de Coluche et de Besancenot, qui enflamme, en les caressant dans le sens du poil, les nostalgiques du « Grand Soir » et les souverainistes de gauche (qui ont oublié qu’il avait voté le traité de Maastricht…).Tous les intellectuels d’extrême gauche ne sont pas dupes, derrière le «verbe», ils entendent les mots : Michel Onfray , lassé de son double langage en fonction des religions notamment (haro sur le christianisme mais pas touche à l’islam) votera blanc et Emmanuel Todd a donné son soutien à François Hollande.

Ennui, mais tristesse aussi. Un lecteur de mon autre blog m’avait, perfidement, suggéré de m’intéresser à ce que Renaud Camus pensait de Christian Vanneste. J’ai ainsi pris connaissance d’un communiqué du « Parti de l’innocence» s’élevant contre le « tapage » qui avait accompagné les propos du député quant à la réalité de la déportation homosexuelle en France. Certes tous les communiqués de ce parti n’émanent pas de son fondateur, il lui est arrivé d’émettre des réserves sur tel ou tel, certes il aurait été préférable que cette condamnation unanime ou presque concernent d’autres propos de Vanneste (l’homosexualité comme « aberration anthropologique » par exemple) que ceux en cause qui effectivement pourraient être objets de débat, certes Renaud Camus va au bout de la logique de ses convictions, le droit de s’exprimer en dehors du politiquement correct. Il aurait pourtant du, me semble t’il, lui qui a souffert lors de « l’affaire Camus » de l’utilisation de phrases tirées de leur contexte, savoir que les propos de Vanneste s’inscrivaient justement dans un « contexte », un lourd contexte et que sa « sortie » sur la déportation homosexuelle s’inscrivait, quelle que soit la réalité du fait lui-même, dans une lignée de propos violemment homophobes. S’il ne voulait pas condamner de tels propos au nom de ses principes, il aurait pu au moins se taire.
Je ne me doutais pas que le coup de grâce allait venir quelques jours plus tard avec le soutien officiel de son parti à …Marine Le Pen. L’écrivain avait pourtant appelé en 2002 à voter contre son père. Son obsession du « Grand remplacement » l’amène à considérer aujourd’hui que Marine Le Pen est « présentable» et apte à lever ses réticences. Le contexte une fois encore est occulté. Comment peut il faire semblant d’ignorer que le Front National n’a pas changé, quelle que soit les adaptations de langage de sa candidate et que les courants les plus extrémistes et les plus haineux « gravitent » autour d’elle.
Comment est il possible qu’en soit arrivé là celui qui a écrit : « L’homosexualité est loin d’occuper tout son territoire et d’avoir rassemblé tout son peuple. Il est des villes, des campagnes, des provinces, des pays entiers où elle perce à peine sous la chappe de terreur, de mépris, de silence et d’ignorance.
Je ne puis présager l’avenir. Mais je pense qu’à mesure qu’elle s’élargira, elle perdra de sa consistance…..plus commune elle sera moins remarquable…..C’est ce que prétend souhaiter aujourd’hui une forme moderne de la répression hétérocrate : arrêtez, dit-elle, de nous embêter avec ça, ça n’intéresse plus personne.
Nous voulons bien nous taire ; mais quand personne ne nous empêchera plus de parler : à Cahors ni à Bar-sur-Aude, à Téhéran ni à Casalpusterlengo. Nous voulons bien ne plus nous exhiber, comme ils disent, mais quand personne ne nous forcera plus à nous cacher : dans les familles ni dans les bureaux, dans les usines, ni dans les rues » (Notes Acrhiennes, P.O.L., 1982).

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commentaires

M
<br /> c'est tres triste en effet, RC aura mis 10 ans à devenir ce que ses ennemis disaient qu'il etait.<br /> <br /> <br />  <br />
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