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20 juillet 2010 2 20 /07 /juillet /2010 17:03

subprime.gifPour avoir oublié ce principe élémentaire, que le bon sens commun traduit par « on ne prête qu’aux riches », les banques se sont tirées une balle dans la nuque et ont mis le monde dans une situation dont on ne sait toujours pas quand, ni surtout dans quel état, il en sortira. L’idée de base était cynique mais réaliste : il y a beaucoup plus de pauvres que de riches, donc prenons leur le peu d’argent qu’ils ont en leur faisant miroiter de devenir propriétaire…D’autant plus facile que les taux d’intérêt aux USA étaient tombés proche de zéro, ce qui en accordant des emprunts à très long terme (plus de 20 ans) permettait de leur faire miroiter des mensualités supportables. Mais ce que ces cyniques n’ont pas dit, c’est que les prêts accordés étaient à taux variable, pratique commune dans les pays anglo-saxons. Quiconque est tant soit peu informé des mécanismes financiers sait qu’il ne faut emprunter à taux variable que lorsque la probabilité de baisse des taux est importante, c'est-à-dire quand les taux sont hauts (ce que je fis en 91, lors de l’achat de mon appartement alors que les taux étaient à 10%, ils sont tombés rapidement à 4% et j’ai gagné 7 ans de remboursements), mais jamais quand les taux sont bas et qu’ils ne peuvent qu’augmenter ce qui risque de se traduire par une augmentation drastique des mensualités (n’empruntez surtout pas à taux variable en ce moment !)….Mais les pauvres ne savent pas ça, et on ne leur a pas dit. L’on sait ce qui arriva, les taux sont remontés, les mensualités avec, les pauvres n’ont pu continuer à payer…Et l’on n’a pas pu compenser ce défaut de paiement en saisissant leurs maisons car la valeur de celles-ci avait notablement baissée du fait de l’éclatement de la bulle immobilière….Tout cela est déjà immoral, mais s’il ne s’était jamais agi que de cela, les banques auraient évité de côtoyer el pire et seuls les pauvres auraient été plus pauvres. Mais nos banquiers US, jamais rassasiés, ont eu la géniale et fatale idée de « titrariser » les crédits consentis, autrement dit les mettre en bourse, et en plus, cerise sur le gâteau, de faire assurer le risque par ce qu’on appelle les « rehausseurs de crédit » (je ne maîtrise pas encore tout cela, aussi ai-je placé en fin de billet une petit résumé du mécanisme en cause). D’où la catastrophe en cours qui s’est propagée selon le mécanisme de la théorie du chaos.
Le plus drôle de l’histoire fût d’entendre ce petit plaisantin qu'est Alain Greenspan, ancien directeur de la Réserve fédérale, déclarer n’avoir jamais vu une chose pareille, alors qu’il est un des principaux responsables de ce qui est arrivé : c’est lui qui, lors de l’éclatement de la bulle internet en 2001, suivie par les attentats du 11 septembre et la guerre en Irak, qui, pour venir au secours de l’économie américaine menacée de récession, a baissé les taux de façon si inconsidérée qu’il a créé la bulle immobilière…
Les bourses se sont alors effondrées, et il n’y a que les « diseuses de stupidité », telles Edith cresson en 91, pour dire « La bourse je n’en ai rien à cirer », car chaque fois qu’une entreprise s’effondre en bourse elle devient la cible des prédateurs qui licencient à tour de bras. Il s’en est suivi, en dépit du sauvetage « d’état » des banques et assureurs par l’administration Bush (qui rappelait à une échelle démultipliée le sauvetage du crédit lyonnais par l’état français), sauvetage indispensable pour éviter la faillite générale, une récession massive avec destruction d’un nombre incalculable d’emplois dans le monde. Les plans de relance qui ont été mis en œuvre pour freiner et inverser cette récession ont accru massivement le déficit des états, ce qui nous amène à la phase actuelle de « rigueur » pour éviter une faillite de plusieurs d’entre eux. Le pire n’est peut être encore à venir et pour faire passer la « pilule » aux peuples concernés devant les sacrifices à venir, on peut s’attendre à une montée des tensions et des conflits dans le monde (on se souvient de ce qui a suivi la crise de 29….).


PS : Mécanisme des « subprime » :
1. La banque accorde un crédit
2. La banque titrise cette créance
3. Elle vend le titre à un hedge fund [un fonds d’investissement à risques, ndlr]
4. Ce fonds emprunte auprès de la banque pour acheter encore plus de titres émis, profitant à fond de l’effet de levier [qui permet d’emprunter plus pour gagner plus, ndlr].
5. Quand le débiteur fait défaut ou même qu’on considère que le risque qu’il fasse défaut augmente, la valeur de la créance titrisée dégringole, mettant en péril le hedge fund.
6. Celui-ci doit financer des pertes et se trouve en situation délicate vis-à-vis de la banque qui le finance.
7. La banque doit déprécier sa créance sur le hedge fund et lui refuse les nouveaux crédits dont il a besoin pour financer ses pertes et assurer la continuation de son activité.
8. Le hedge fund fait faillite.
9. A son tour, la banque elle aussi peut se retrouver en difficulté. Elle a tout à coup besoin d’argent et se tourne vers d’autres banques ; mais ces dernières se méfient car elles estiment que la situation de leur homologue est très dégradée étant donnée la nature de ses engagements. Elles refusent de lui prêter ou alors à des conditions très dures

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