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29 avril 2019 1 29 /04 /avril /2019 19:36

 

Mon éloignement de ce blog depuis des semaines tient moins aux formalités administratives nécessitées par ma retraite d’ici quelques mois, qu’à celles provoquées par le double suicide des mes beaux parents, celui, assisté, de mon beau-père qui s’est fait « euthanasié » en Belgique du fait d’un cancer du pancréas et celui, manqué, de ma belle-mère, quelques semaines plus tard, mais dont les séquelles, conséquence d’un arrêt cardio-respiratoire , l’ont conduite à un état grabataire nécessitant la recherche d’un placement en Unité de Soins de Longue Durée.

Je rentrais lundi soir de la visite d’un de ces établissements, quand j’ai appris, incrédule, qu’un incendie était entrain de ravager Notre Dame de Paris, frappé, bien maigre consolation, par le démenti flagrant que l’émotion qu’il a  suscité apportait à la mauvaise foi ( si j’ose dire) de  ceux qui, il n’y a pas si longtemps, se répandaient dans les médias pour nier, contre l’évidence,  la prééminence des racines chrétiennes de la  France.

 

Les sujets que j’aurais aimés aborder n’ont pas manqué depuis mon dernier billet, qui a trouvé un prolongement inattendu dans les propos de Yann Moix et Michel Houellebecq que les femmes de plus de 50 ans  ne font plus bander, ce qui a mis dans tous leurs états nos féministes patentées qui revendiquent donc l’obligation de les désirer…Il serait pour le moins paradoxal que je voue aux gémonies  ceux qui ne me désirent plus, puisque je partage avec nos deux auteurs une absence d’attirance - la beauté conservée d’un corps pouvant conduire à quelques exceptions - pour les plus de 50 ans, d’autant plus que ceux qui ne souffrent pas de cette «  limitation » du désir sont nombreux à continuer à satisfaire le mien. Le personnage principal du roman de Houellebecq, Sérotonine, confronté à une telle situation, a la délicatesse de mettre sa défaillance  sexuelle sur le compte des antidépresseurs et non sur celui des bourrelets de sa partenaire…J’ai dévoré ce roman d’amour, le moins pessimiste de l’auteur, dont la parution en pleine crise des gilets jaunes, avant sa dérive sectaire, est en effet troublant par sa description d’un monde rural au bord de la révolte. Intéressante cette distinction concernant le fonctionnement différent  de l’amour chez la femme et chez l’homme, immédiateté dévorante, commencement  chez elle, un aboutissement , une fin chez lui. Comme un écho à un lointain billet de ce blog, tomber  amoureux serait le propre de la femme et aimer celui de l’homme? Très belles dernières pages avec cet étonnant parallèle entre Thomas Mann et Proust, pour lesquels toute la culture du monde s’effaçait devant la puissance du désir, « prêts à se prosterner devant n’importe quelle chatte humide, ou n’importe quelle jeune bite vaillamment dressée »…Cet isomorphisme du fonctionnement du désir me semble réfuter tout soupçon d’homophobie chez l’auteur.

 

Si le dernier roman de Philippe Besson, Un certain Paul Darrigrand, m’a moins séduit et touché que son précédent, cette description d’un amour de jeunesse à Bordeaux ne pouvait que me renvoyer à la douce nostalgie des aventures, souvent douloureuses, que j’ai connues dans cette ville et dont j’ai évoqué certaines dans les premiers billets de ce blog, ce d’autant plus que j’en ai terminé la lecture lors d’un récent week-end passé dans cette ville, rendue déserte par la crise de panique du nouveau maire, qui inaugure bien mal son mandat, devant l’annonce d’un rassemblement national des gilets jaunes, à l’occasion de la réunion annuelle de l’association des anciens élèves de Sainte Marie Grand-Lebrun dont j’ai arpenté à nouveau les lieux avec un pincement au cœur lorsque j’ai reconnu mon professeur d’histoire de terminale C, sans doute le dernier survivant de mes maîtres.

 

Sur le plan cinématographique, immense coup de cœur  pour le dernier film de Xavier Dolan, Ma vie avec John F. Donnovan, qui mêle tant d’obsessions de l’auteur, de la relation à la mère à homosexualité non assumée, tout en nous livrant le portrait d’un enfant surdoué qui n’est autre que son double. Perplexité par contre devant le film au propos plutôt confus de Nadav Lapid, Synonymes, quête d’identité d’un jeune israélien voulant obtenir la nationalité française, mais dont le spectacle de la beauté du corps du héros qui traverse nu une bonne partie du film et sa relation ambiguë avec le jeune homme du couple qui le recueille, ne manque pas de fasciner. Pour terminer je mentionnerai un film de science-fiction, très noir,  plutôt massacré par la critique, Captive State,  sorte de version moderne du mythe du cheval de Troie et dont je suis convaincu qu’il deviendra culte.

 

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commentaires

S
Beau blog. un plaisir de venir flâner sur vos pages. Une belle découverte. Un blog très intéressant. J'aime beaucoup. N'hésitez pas à visiter mon blog (lien sur pseudo). Au plaisir.
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