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19 janvier 2024 5 19 /01 /janvier /2024 13:37

Il y a bien longtemps, quand j’ai rencontré Philippe, mon premier amant, comme j’ai pu le conter dans un des premiers billets de ce blog ( https://limbo.over-blog.org/article-ma-premiere-fois-pour-son-malheur-44231829.html ) Jean-Paul 1èr venait d’être élu Pape. Fervant catholique, vivant bien son homosexualité, mais le coeur déchiré par la position dogmatique de l’église, il n’aurait sans doute pas imaginé, si ce n’est en rêve, qu’un Pape, 45 ans plus tard, autorise la bénédiction des couples homosexuels. Fait prêtre quelques années après notre douloureuse séparation, il a fini par ne plus répondre à mes voeux annuels, mais, s’il est encore de ce monde, je n’ai aucun doute que cette révolution dogmatique, dont on a du mal à mesurer la portée et les résistances internes qu’elle va susciter (déjà à l’oeuvre dans l’église d’Afrique, mais pas seulement), ne l’ait réjoui.

 

Le christianisme comme “religion de sortie de la religion”, selon les termes de Marcel Gauchet, permettant son insertion dans la démocratie, le distinguant fondamentalement des autres religions et spécifiquement de l’islam. Faut il  comme Michel Onfray ou surtout Emmanuel Todd dater la disparition de la religion à partir des lois sur le mariage gay, y rattacher le déclin de l’occident et affirmer : “l’idéologie trans est ..l’un des drapeaux du nihilisme qui définit désormais l’occident, cette pulsion de destruction, non pas simplement des choses et des hommes mais de la réalité”.

 

Cette progressive déconstruction sociologique et culturelle, si elle est loin d’avoir été intériorisée par nombre d’homosexuels si l’on en juge par le livre de Panayotis Pascot “La prochaine fois que tu mordras la poussière”- que j’ai lu sans déplaisir mais dont le phénoménal succès est pour moi une énigme - dans lequel l’auteur montre sa difficile acceptation de son homosexualité, permet de faire de la nomination d’un premier ministre gay et de son ex-partenaire de PACS aux affaires étrangères, un (presque) non évènement médiatique.

Non évènement médiatique mais pas sur les réseaux sociaux où les injures homophobes se sont déversées en torrents, ce qui n’est pas une surprise, la bête homophobe sortant de sa cachette dès qu’elle le peut. Il était plus difficile de prévoir que les attaques les plus violentes viendraient de la succursale LFI que constitue la frange radicale des militants LGBT pour laquelle Gabriel Attal n’est pas un” bon gay” car sans revendication identitaire : “se réjouir de la nomination de Gabriel Attal car il est gay, c’est se rendre complice de toutes les horreurs racistes, classistes, cishétérosexistes que son homosexualité rendra possibles”! Ravage du wokisme proférée par un docteur en sociologie de Paris 8. Un article de Merdapart n’était il pas intitulé : «  un premier ministre gay mais pas trop », pointant par la une homosexualité non subversive…Un bon gay ne peut être blanc, mais noir ou métis et socialement opprimé. Je suis définitivement un « mauvais gay ».

 

Si le  temps où l’homosexualité ne pouvait être dite, comme nous le rappelle le film de Katell Quillévéré avec Vincent Lacoste, « Le temps d’aimer », et donnait lieu à des poursuites juridiques, a été oublié des jeunes générations militantes, c’est bien grâce à l’engagement d’homosexuels blancs considérés alors comme subversifs…

 

« Ce que tu ne peux pas dire, souffle le », aveu fait par une directrice d’école, à un des protagonistes du très beau film nippon, "L’innocence", pudiquement qualifié d’une histoire d’amitié entre deux enfants, alors qu‘il  s’agit d’une histoire d’amour, servira de conclusion à ce billet.

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🥰
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