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25 mai 2010 2 25 /05 /mai /2010 21:43

 

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Certains de mes billets précédents ont abordé sous plusieurs angles le problème de la fidélité sexuelle en milieu gay. En faisant un peu de rangement je suis tombé sur ancien article de libération dans lequel étaient publiés les commentaires d'un sociologue sur les enquêtes concernant la fidélité dans le couple ( hétéro ou gay). Voici ce qui était dit des gays :
" Et dans les couples gays ? Selon Arnaud Lerch, sociologue au Centre de recherche sur les liens sociaux (Cerlis), «les études quantitatives que l'on possède estiment qu'à peu près un couple gay sur deux est sexuellement non exclusif». Cette différence très notable par rapport aux hétéros s'expliquerait pour «des raisons historiques très concrètes : du fait de la stigmatisation, la sexualité entre hommes s'est longtemps résumée à de la "consommation sexuelle" anonyme. La question affective et la question sexuelle sont donc devenues plus autonomes.»

Une perception qui n'aurait pas évolué, même si la condamnation de l'homosexualité se fait moins sévère. «Les gays d'aujourd'hui sont héritiers de cette histoire-là, de cette pesanteur, de cette oppression, poursuit Arnaud Lerch. Le système de représentation du couple est différent, la monogamie n'est pas une évidence.» Chez les gays, la norme de la monogamie est ainsi remise en question : «En couple, on discute à deux du caractère exclusif, ou non, de la relation.» Mais même dans les relations ouvertes, il est parfois difficile d'accepter l'infidélité : «C'est quand même compliqué d'entendre les détails intimes d'une relation avec un autre. On se demande "pourquoi je ne lui suffis pas ?, qu'est-ce qu'il a que je n'ai pas ?" »

Alors, si l'infidélité perdure, le couple mettrait en place des stratégies qui visent à conserver le lien privilégié entre les deux partenaires. Par exemple : ne pas passer plus d'une nuit avec quelqu'un d'autre. C'est une façon de «limiter l'invasion dans le monde conjugal», explique Arnaud Lerch. Lui veut d'ailleurs rappeler que la fidélité peut dépasser, parfois, les conventions sexuelles. «J'ai rencontré deux gays qui étaient ensemble depuis vingt ans, ils n'avaient plus de relations entre eux, mais chacun avec d'autres hommes. Eux n'étaient pas "amis", ils étaient vraiment en couple. Ils avaient créé un rapport à la fidélité tout à fait inédit.»

Les sociologues sont aussi imprudents que les psychanalystes et semble t’il pas beaucoup plus attaché à la méthodologie scientifique. On pourrait d'abord fortement discuter les chiffres qui ne peuvent être fiables dans ce genre d’enquêtes déclaratives: un couple gay sur 2 infidèle ? Pour qui est un habitué de la vie gay à Paris ce chiffre parait très sous-estimé, alors qu’il est sans doute exagéré dans les petites villes de province. Ensuite, ce n’est le « couple » qui est infidèle, mais l’un ou l’autre (ou les deux) de ses protagonistes. Ce n’est pas le plus important, que l’infidélité « sexuelle » soit nettement plus répandue chez les homos que chez les hétéros, personne ne songerait à le contester, mais dire que notre infidélité est une séquelle de notre oppression passée ma parait une interprétation bien hasardeuse! C'est n'avoir rien compris (ne même pas imaginer) à ce qu'est la sexualité entre deux hommes, c’est oublier que la multiplication des lieux gays de rencontres les facilite, de même que l’absence des liens administratifs du mariage et d’enfants rend cette infidélité moins « risquée », à conséquences moindres que pour les hétéros.

Ceci dit il y a aussi des vérités dans ce qui est dit, notamment ce passage qui concerne les plus jeunes ( hétéro ou gay) et qui contredit d’ailleurs la thèse selon laquelle l’infidélité gay serait un stigmate de l’opression :
" C'est moins le cas chez les jeunes tourtereaux. «Les couples débutants sont ceux qui croient le plus à la fidélité parce que l'engagement sexuel est totalement central dans la phase initiale, il contribue à constituer le couple, note Michel Bozon. Par la suite, d'autres éléments contribuent à stabiliser, à faire tenir le couple, le fait d'avoir des enfants, ou de posséder un logement commun, par exemple.»"

 

.
"Les fous d’amour/
Autre difficulté terminologique : je n'ai aucune intention d'abandonner "l'amour" aux tenants du couple fermé, pas plus qu'ils n'entendent, je suppose, renoncer au sexe.
L'amour a ses avares, ses calculateurs, ses besogneux, ses petits épargnants. Il a ses princes, ses danseurs, ses poètes, ses paniers percés, ses prodigues. J'en sais qui peuvent donner plus d'amour en une nuit, dans une chambre qu'on ne reverra jamais, voire en dix minutes dans une salle d'orgie, dans un jardin, dans les pissotières sous la lune, plus d'élan, plus d'enthousiasme, plus de chaleur, plus de générosité, plus d'intensité d'émotions, que d'autres en dix ans de mariage, et fidèles.
(Renaud Camus, Notes achriennes, 1980)

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commentaires

L
je dirai que l'homme en général est infidele c est dans ses genes lol , hetero ou gay c est pareil
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H
<br /> <br /> Je suis tombé sur ton commentaire "presque par hasard" en fait je cherchais des commentaires et autres analyses sur la fidélité chez les gays.<br /> <br /> <br /> Je suis gay, papa de 3 enfants divorcé de la maman depuis 5 1/2 - Cela fait maintenant 5 années que j'ai rencontré mon compagnon et environ 4 ans que nous vivons ensemble chez lui - concernant sa<br /> fidélité je n'ai aucune preuve irréfutable de son infidélité - mais je sais qu'il est très porté sur le sexe et qui il a été adhérent à Gaydar  longtemps après notre rencontre sans qu'il me<br /> l'ai dit. En ce qui me concerne à 46 ans je ne lui ai jamais été infidèle je n'en éprouve aucun besoin je sais que si j'aprenais son infidélité je serai extrêment malheureux et serai contrain de<br /> le quitter même si cela devait me faire mal sentimentalement et m'enuyer au plus haut point matériellement.<br /> <br /> <br /> Je n'ai jamais envisagé de vivre avec une autre personne que lui même si le poids de sa famille et de sa religion sont difficile à assumer au quotidien pour moi. Difficile mais pas insurmontable.<br /> <br /> <br /> D'une manière générale autour de moi les couples gays sont souvent fragiles nous faisons figure de vieux couple -<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> Bonjour, je tombe par hasard sur votre page et ne résiste pas à l'envie de répondre à vos commentaires que, pour une partie d'entre eux, je trouve justes. Le format de l'article de Libération que<br /> vous citez impliquait hélas certains raccourcis "imprudents" ; pour une analyse plus longue, donc plus nuancée, vous pouvez jeter un oeil là si vous en avez le temps et l'envie <br /> http://www.cairn.info/publications-de-Lerch-Arnaud--27403.htm<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Bien sûr j'irais visiter le lien que vous me proposez!<br /> <br /> <br /> <br />