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31 mars 2010 3 31 /03 /mars /2010 22:44

 

 

alan_turing.jpgAlan Turing, génie des mathématiques et de l’informatique, concepteur d’un des tous premiers ordinateurs « la machine de Turing », et d’un test devenu célèbre « le test de Turing » visant à déterminer l’intelligence d’une machine, la possibilité qu’elle abrite « une conscience », acteur essentiel du déchiffrage du code « Enigma » qui contribua à la victoire alliée sur les nazis (rôle qui ne fût révélé que dans les années 70 et qui constitue la trame d’un remarquable cycle de science-fiction, « Le cryptonomicon » de Neal Stehenson)), fit l’objet d’un retentissant procès en 1952 qui aboutit à sa condamnation pour « perversion sexuelle ». Ayant porté plainte pour cambriolage, la police découvrit qu’il a avait été commis par son amant et un complice. On lui donna le choix entre la prison ou un traitement hormonal, il choisit ce dernier et se suicida deux ans plus tard en croquant une pomme emplie de cyanure (la légende veut que le sigle d’Apple lui rende hommage). Ian Mac Ewan, célèbre écrivain britannique et un collectif de scientifiques ont initié une pétition pour sa réhabilitation à destination du gouvernement britannique. Un destin étrangement similaire à celui d’Oscar Wilde, des années auparavant.


Des amours interdites, il en est question dans ce livre de l’écrivain écossais Andrew O’Hagan, «Sois près de moi». Un prêtre anglais de 57 ans va se trouver en charge d’une petite paroisse écossaise dans une ville ouvrière dans laquelle il va tout de suite être considéré comme un étranger. Il va cependant se lier d’amitié avec deux adolescents rebelles. Un baiser sur la bouche, sans doute imprudent, donné au garçon, va déclencher la haine et la violence de la population. Ce baiser il va l’assumer, conscient de se dérives, jusqu’au procès et à la condamnation. Dans ses moments de désarroi le passé refera surface, et notamment ses années estudiantines à Oxford où il tomba amoureux d’un de ses camarades, amour brisé par le décès accidentel de son compagnon, « car le l’ai aimé à la seconde d’avant que je le voie, exactement comme on le fait quand on aime : nous savons qui nous aimons avant de le découvrir, ou nous croyons le savoir. Nous avons le sentiment d’avoir attendu la personne en question, et quand nous la voyons, elle est parfaitement familière ». Ils s’aimèrent en secret comme le voulait l’époque : « Les hommes avaient une conscience du danger quant à ces choses là. Il vous fallait l’avoir : l’homosexualité n’était pas encore légale pour les gens de notre âge. On ne le dit pas souvent, mais la nécessité de rester discrets convenait parfaitement à certains d’entre nous. Elle nous convenait assurément à Conor et à moi, l’idée que le secret n’était pas simplement une nécessité vitale mais quelque chose de tout à fait central dans notre relation. J’ai vu depuis lors des hommes se tenir par la main et me suis demandé s’ils ne perdaient pas quelque chose à ce qu’ils gagnaient. Peut être que non. Nous trouvions facile de nous montrer plus malin que la loi car notre propre loi invitait à la prudence ».
C’est un très beau livre, un roman étonnant, ambigu, parfois difficile de par ses références nombreuses à la culture écossaise ce qui peut faire affleurer l’ennui lors de certains passages, le roman d’un homme seul qui s’interroge sur sa vie.



Le grand accélérateur de particules près de Genève est enfin opérationel, la course au boson de Higgs va enfin pouvoir commencer. Cela me passionne beaucoup plus que la taxe carbone, sans doute que la question « D’où venons-nous ? » m’intéresse plus que celle « Où allons-nous ? », peut être au même endroit d’ailleurs !

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