Selon un psychiatre responsable de l'association santé des grandes écoles, nos futures élites seraient victimes d'une souffrance psychologique lors de leur passage en classes préparatoires. Pour
un tiers il s'agirait d'une simple souffrance et pour près de 20% l'entrée dans la maladie, essentiellement de type dépressif. Et d'incriminer le rythme de travail, la restriction du temps de
détente et de la vie amoureuse, et surtout "la chute" des performances, puisque confronté à aussi bon si ce n'est meilleur qu'eux, ces élèves habitués à être toujours premiers, voient leur notes
s'écrouler...
Il se trouve que j'ai été élève de telles écoles, Math Sup d'abord, puis un début de Math Spé. La situation n'a pas du beaucoup changer. Effectivement j'ai vécu cette "chute des performances" et
la nécessité, pour la première fois de ma vie de travailler une matière, les mathématiques, qui jusque là ne m'avait demandé aucun effort. Il est vrai que de passer des toutes premières places
pour se retrouver en milieu de classement demande un certain temps d'adaptation. Quant à la restriction de ma vie amoureuse...je n'en avais de toute façon pas à ce moment là...Je n'ai pourtant
pas ressenti de souffrance psychologique et encore moins le besoin de consulter un psychiatre. J'ai contourné l'obstacle en abandonnant la compétition : puisque je ne pourrais probablement pas
prétendre réussir aux concours les plus prestigieux (polytechnique , normale sup ou centrale à l'époque), j'ai décidé, sur un coup de tête quelques jours avant mes 20 ans, et en dépit des efforts
du proviseur pour me retenir, de ne pas continuer ma deuxième année et de faire médecine...Qui serais je aujourd'hui si je n'avais pas pris cette décision? J'aurais probablement intégrer une
école moins prestigieuse que celles que je visais et aurais fini ingénieur ou sur une autre voie que je ne puis imaginer. Quelque part dans le "multivers", j'aimerai bien savoir ce que fait,
pense et vit, mon double...
Mais pour en revenir à ce psychiatre, on peut tout de même s'étonner qu'il n'envisage comme cause de la "souffrance" de ses consultants, que "l'environnement" propre aux Grandes écoles et pas du
tout la propre structure psychologique des "forts en thème". Il y fait bien une allusion très discrète en mentionnant que ces élèves sont souvent au lycée d'origine des "boucs émissaires". On
n'est pas de "très bons élèves" uniquement en fonction d'un quotient intellectuel, certaines structures psychologiques y prédisposent...Cette "forclusion" du génético-biologique" est
l'inconscient des psychiatres.