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Dans mon dernier billet je me réjouissais que mon départ en Egypte m'éloigne du triste spectacle donné par la scène politique française. J'étais loin de m'imaginer que quelques semaines après mon retour celle-ci allait se trouver bouleversée par un psychodrame, mis en scène par notre président, et dont le dénouement demeure encore imprévisible.
Après les deux semaines qui virent la pathétique reconstitution de la Nupes et la farce de l'éclatement du RPR, sur le chemin de Bordeaux où j'allais passer quelques jours pour la fête du vin, en visitant ces villages qui allaient sans doute voter en majorité pour le Front National, Chauvigny près de Poitiers, puis les bastides de Dordogne autour de Belvès, j'eus le temps de me réfléchir à cette question existentielle : quelle serait mon attitude si au 2è tour, dans ma circonscription, devaient s'affronter les candidats des deux fronts, populaire et national? Je savais le risque théorique, la probabilité d'une présence de la formation lepéniste étant très faible à Paris, mais il était stimulant d'essayer de l'envisager.
Si je devais faire un vote de "classe", autrement dit "financier", entre les deux catastrophes annoncées, celle en germe dans le programme, sans cesse édulcoré, du FN me serait moins défavorable. Si je me plaçais sur le plan des valeurs morales, qui m'ont été inculquées par mon éducation catholique, il me faudrait sans doute succomber aux "sirènes" du vote "républicain" et exclure d'apporter ma voix à un parti xénophobe. Si je suivais tout simplement mes convictions ( le mot est sans doute trop fort...) politiques "sociales libérales" et européennes ( le "en même temps" me convenait assez), j'exclurais le FN et LFI, ce qui rendrait mon choix fonction du type de candidat de la Nupes dans ma circonscription, m'obligeant au vote blanc dans le cas défavorable.
Restait une dimension à prendre en compte, mon homosexualité et la question de l'homophobie. Même si le FN a changé, au delà de son nom, il continue à véhiculer en son sein, la campagne électorale vient de le révéler, nombre de candidats formés à l'école de Jean-Marie, qui continuent à véhiculer une parole nauséabonde. Le choix devrait donc être évident si, les musulmans étant devenus son électorat cible, LFI n'entretenait un silence coupable sur l'homophobie. Une candidate LFI de la 6è circonscription de Seine et Marne écrivait en 2015 : " Nous refusons de nous positionner sur l'homosexualité d'une manière ou d'une autre...on ne peut en vouloir à un croyant d'être homophobe si sa religion l'est". On déjà a entendu cette rengaine dans certains milieux gauchistes LGBT : l'homoracialisme blanc justifierait l'homophobie des pays musulmans chez lesquels on ne devrait pas essayer d'imposer nos valeurs (les pays du monde où l'homosexualité est passible de la peine de mort sont tous musulmans). La lutte contre le racisme serait au dessus de la lutte contre l'homophobie et le sexisme...Laïcité, antisémitisme et lutte contre l'homophobie ne sont plus prioritaires à gauche. Ni FN, ni LFI donc.
De retour sur Paris, le samedi veille du 1è tour, non pour participer à la Gaypride que je boycotte depuis que son comité organisateur, noyauté par l'extrême gauche, en a fait un défilé syndical dont la radicalité a été porté à son acmé cette année avec - selon le témoignage d'amis présents et de journalistes - la présence de drapeaux palestiniens, un char LFI araguant la foule avec des propos antisémites et l'enfarinement de Mila qui dut être exfiltrée, mais pour ne pas manquer la soirée festive autour des bars du marais.
Les acrobaties politiques de l'entre deux tours, qui laissent parfois pantois, en vue d'un pseudo front républicain, rendent peu probable ( j'écris ce billet l'après midi du second tour) que cette guerre des "fronts" accouche d'une majorité, ce qui ne fera sans doute que retarder la catastrophe....
"L'impossible choix" me sera épargné, la candidate écologiste ayant été élue au premier tour dans le 12è arrondissement, me permettant d'aller tranquillement visionner "The Summer with Carmen", comédie gay d'une incroyable fraicheur et d'une légèreté dont n'aurait jamais du se départir la gaypride.
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