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20 mai 2024 1 20 /05 /mai /2024 15:14

Il est sans doute paradoxal d’avoir besoin de vacances alors qu’on est à la retraite, mais il ne pouvait être que bénéfique de m’éloigner quelque peu du pitoyable spectacle que donne la scène politique française en ces temps de campagne électorale. Qu’il s’agisse de la constante et inéluctable dérive d’une partie de la gauche française hors du champ républicain depuis les horreurs du 7 octobre, et de façon plus insidieuse et masquée, de la complaisance de l’extrème droite pour la figure de l’héritier de Staline, les deux camps appellent de leurs voeux que ceux qui se battent, en Israel comme en Ukraine pour la survie de notre modèle civilisationnel, cessent le combat et vouent aux gémonies ceux qui comme Emmanuel Macron, n’excluent pas de leur venir en aide.

 

Départ pour l’Egypte donc, sans avoir réalisé à temps qu’il s’agissait d’un jour de marathon, nécessitant de se rabattre sur les transports en commun. Par chance le RER B n’était ni en grève , ni en panne, mai une  nouvelle galère nous attendait à l’aéroport du Caire pour les formalités de police, interminables, heureusement facilitées par la représentante de Voyageurs du Monde venue nous accueillir, pour une arrivée tardive à notre hôtel sur les bords du Nil.

 

Première journée de transition consacréee à la visite des mosquées et bien sûr des pyramides de Gizeh dont un pittoresque tour en dromadaire me valut quelque émotion, surpris par la projection en avant provoquée par le lever brusque de l’animal. Le lendemain matin nous prenions un avion pour Louxor, point de départ de notre croisière sur le Nil. Après un nuit fort brève dans le mythique Winter Palace où séjourna Agatha Christie, interrompue par une réveil fort matinal - 4 heures du matin - nous embarquâmes dans une montgolfière pour un survol magique de la Vallée des Rois.

 Sur le chemin du retour à l’hôtel , le spectacle était dans les  rues  envahies par un foule festive célébrant la fin du ramadan. Après un bref repos l’heure était venu de rejoindre le célèbre bateau à vapeur, le Steam Ship Sudan, où fut tourné la version 2003 de Mort sur le Nil, et de débuter notre croisière de luxe que nous avions décidé de nous offrir pour nos 25 ans de couple et  de dévouvrir au jour le jour, avec des levers souvent fort matinaux, par une température somme toute raisonnable entre 30 et 34 degrés, les merveilles architecturale qui jalonnent le cours du fleuve,  sous les commentaires d’un guide qui ne nous épargnait aucun détail et qui aurait pu faire de moi, sous réserve d’une écoute moins distraite qu’elle ne le fut, un expert de la mythologie de ce pays. Ce blog n’étant pas un guide touristique, je me contenterai de nommer les sites qui m’ont le plus ébloui: Vallées de Rois, temple de Dedorah, temple de Karnak et le surprenant temple de Philae.

L’Egypte n’est pas une destination “gayfriendly”, ne le sauriez vous pas que les applications comme Grindr vous mettent en garde dès la première consultation en vous proposant de naviguer “incognito”. Inutile de tenter le diable, se passer de Grindr pendant 10 jours ne pouvait être que bénéfique, nous contentant de sourire de la curiosité ou de l’émoi que put parfois susciter parmi le personnel de nos lieux de voyage le spectacle d’un couple d’hommes, tel ce membre de l’équipage qui demanda à plusieurs reprises à mon conjoint s’il voulait visiter la machinerie, ou beau jeune homme du personnel de la piscine de notre dernier hotel à Assouan, qui l’accompagna, la main sur l’épaule, jusqu’aux cabines de rhabillage dont il lui avait demandé le chemin...Quant à nos compagnons de croisière, en dehors d’un probable couple de lesbiennes, le degré d’hétérosexualité étant à son maximum, rien à espérer de ce côté là..

 

Ce qui frappe dès l’arrivée dans ce pays, c’est l’importance de l’appareil policier omni présent, certes pour des raisons parfois sécuritaires, telle cette escorte, systématique depuis l’attentat de Louxor, qui acompagna notre traversée du désert pour visiter le temple Seti, mais plus encore comme la marque d’un pouvoir autoritaire prêt à réprimer toute contestation dans un pays empétré dans une grave crise économique avec une véritable économie parrallele dont témoigne la généralisation du recours au pourboire, souhaité bien sûr en euros ou en dollars, pour survivre.

 

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commentaires

L
Souvenirs bien relatés, intéressant 👍
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