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4 mai 2025 7 04 /05 /mai /2025 17:41


A peine le temps de voir “Queer”, le très sensuel film de Guadagnino, histoire d’une liaison passionnelle sans avenir entre un quadragénaire mal dans sa peau d’homosexuel, interprété par Daniel Graig, et un jeune  gigolo à l’orientation sexuelle mal définie, et non sans regretter de devoir différer de  2 semaines le visionnage des nouveaux épisodes de “Severance”, l’extraordinaire série de science fiction, nous nous envolions pour la Thaïlande au tout début du mois de Mars ( 3 semaines avant le tremblement de terre..).

 

Arrivés à Bangkok au petit matin, après avoir peu dormi même si les miles accumulés durant ma vie professionnelle nous avaient permis de voyager en classe “confort”, plutôt que de nous “mettre au lit”, ce qui eut été un choix peu judicieux, nous avons opté pour la visite de la maison de Jim Thompson, que des amis nous avaient tant vantée et qui n’était qu’à quelques stations de métro de notre hôtel. Une vraie galère, par une température de 33 degrés, pour trouver la rue où elle se situait, un autochtone à la vue de notre carte nous ayant envoyé dans une direction totalement opposée  (on nous indiqua par la suite que les thaïlandais ne savaient pas lire les cartes…). Ce musée, création d’un architecte passionné d’art, est certes une curiosité qui mérite le détour mais peut-être pas au point d’en faire une priorité.

Sur le chemin du retour, l’institut de massage “Let’s relax”, recommandée par notre agence de voyage, ne nous ayant pas apporté le soulagement espéré (à la limite du désagréable) et le sommeil commençant à se faire sentir, nous choisîmes de dîner tôt à notre hôtel, pour un repas que j’aurais sans doute trouver sans reproche si je n’avais oublié de préciser “not spicy” lors de la commande.

Les deux jours suivants furent consacrés à la visite des incontournables, Grand Palais et temple du Bouddha couché, puis avec un guide, de l’autre côté du fleuve,  loin des zones touristiques, du quartier multiculturel de Kadeejin, qui permet de découvrir le magnifique Bouddha d’un temple thaïlandais, un sanctuaire chinois, une église néoclassique portugaise et un atelier de pâtisserie.

Il aurait été dommage de quitter Bangkok sans essayer d’avoir un aperçu de la vie nocturne. Il suffisait certes de se connecter à Grindr pour ne pas douter de la facilité des rencontres dans ce pays et ceci même à mon âge, mais mon conjoint n’étant que peu enthousiasmé par les friandises asiatiques, nous nous contentâmes de parcourir Silom, cœur de la vie nocturne gay, qui par chance se trouvait à distance de marche de notre hôtel, avec son foisonnement de bars, de clubs et de salons dits “de massage” sur le seuil desquels les “invites” à entrer de jolis garçons ne laissaient aucun doute quant à l’étendue des services proposés…

Après cet épisode culturel, destination les îles. Depuis l’aéroport de Suratthani, nous avons rejoint par la route l’embarcadère du lac Chiew Larn situé dans le parc national de Khao Sok, d’ou un petit bateau nous a emmené jusqu’à un stupéfiant hôtel flottant pour 2 jours en pension complète, s’en échapper aurait nécessité 45mn de traversée….De là , on peut naviguer au milieu de paysages superbes d’où émergent des pitons karstiques, des milliers de pinacles, de fantomatiques cimes d’arbres engloutis ( il s’agit d’un immense lac artificiel), tout en pouvant apercevoir, rarement, macaques et autres singes,  calaos, aigle, ou faire une randonnée dans la jungle , randonnée interrompue avant son terme en raison de la fatigue de mon conjoint atteint de la maladie de Parkinson.

La dernière étape devait être le clou de notre voyage, une petite folie que nous nous sommes offerts pour fêter nos 10 ans de mariage et 25 ans de couple. Départ de l’embarcadère du port de Phuket en speedboat jusqu'à l’hôtel “Six Senses Yao Noi” sur l’île Koh Yao Noi. Ceux qui ont vu l’excellente dernière saison de White Lotus, peuvent avoir une idée de cet hôtel d’exception tout à fait semblable à celui de la série (situé sur une autre île). Chambres constituées de villas individuelles avec superbe piscine privée, trois restaurants, plage privée, “mini voiture ” avec chauffeur pour se déplacer dans cet immense parc dans une végétation tropicale,  si un tel luxe procure un confort  exceptionnel, il s’accompagne parfois d’une sensation de “confinement”, les contacts humains , à part les salutations incessantes du personnel omniprésent, se limitant aux croisements des autres touristes dans les restaurants. Il faut résister à la tentation de s’attarder à la piscine pour profiter de balades en mer permettant de découvrir îlots, petites plages quasi désertes et magnifiques criques, même si la première matinée fut aussi tumultueuse que la mer pour un retour précipité, après que Bertrand a réussi à héler, lors d’une brève éclaircie, notre « capitaine », apparemment endormi dans sa cabine, et ne parlant pas un mot d’anglais, pour un retour au port, trempés…mais sous un soleil éclatant.


7 degrés lors de notre atterrissage à Roissy, retour brutal à la réalité.

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9 septembre 2024 1 09 /09 /septembre /2024 16:49

Une longue montée en voiture, dans le silence assourdissant d’une musique lancinante, vers un chalet de la montagne canadienne pour un huit clos d’un groupe d’amis où un premier amour adolescent va se fracasser sur un règlement de comptes entre adultes, jusqu’au bord du drame dans une nature hostile : ma présence inhabituelle à Paris en plein été m’a permis de ne pas rater un très beau film québéquois, “Comme le Feu”

En effet, cette année j’avais retardé mon départ en vacances après le 15 août, ne voulant pas me priver de l’ambiance prévisiblement festive des jeux olympiques, dont je n’ai jamais douté du succès en dépit des catastrophes annoncées par les cassandres de tous bords. Je n’ai pas été choqué par la grandiose cérémonie d’ouverture dont on pouvait se douter qu’elle se plierait à l’idéologie “déconstructrice”  ( Marie Antoinette a même été “déconstruite” une deuxième fois..), puisque elle a été en partie inspirée par l’historien Patrick Boucheron. Il n’était certes pas très courageux, ou plutôt sans risque, de parodier, avec talent, la seule religion du pardon..

Au moment de mon départ Lucie “Je m’voyais déjà” semblait ne jamais pouvoir atteindre  le haut de l’affiche, nous laissant deux à trois semaines de vacances sereines, avant de savoir comment on allait pouvoir se sortir du désastre électoral devant lequel la mise en place d’un front républicain, n’excluant pas LFI, nous avait mis.

Un ancien collègue de travail qui me suit sur facebook, à la vue des photos de la Cathédrale Notre Dame du Puy, ma première étape, me demanda si je débutais mon chemin de Compostelle...C’était plutôt le chemin de Sodome puisque comme chaque année ma destination principale était Sitges. Du Puy-en-Velay, après un bref détour par la cathédrale Saint-Pierre de Saint-Flour, nous atteignimes Salers, dans le Cantal, un des plus beaux villages qu’il m’ait été donné de visiter, avant de repartir le lendemain vers le Tarn, avec, en chemin, un  bref coup d’oeil à la Collégiale Notre-Dame de Villefranche-de-Rouergue. Deux jours de repos au Chateau de Fiac, hotel de charme, nous a permis toutefois de découvrir la cathédrale Saint-Alain de Lavaur et la Collégiale Saint-Rémy de Lautrec, minuscule petit village médiéval.

Une petite randonnée le long des ruines des chateaux cathares de Lastours allait précéder la fin de notre épopée “spirituelle” lors de notre étape à Caunes-Minervois, au pied de la montagne noire, avec la visite de son Abbaye bénédictine et surtout, à quelques kilometres de là, de l’étonnante église romane heptagonale de Rieux-Minervois.

Après un passage du Perthus sans problème en cette fin aout, pour une arrivée à Sitges en début d’après midi, un tour rapide des endroits gays de la ville fut sans surprise, confirmant la stabilisation constatée depuis 2 ans, après les bouleversements des années pré-covid. La non réouverture de la Santa Maria, le temple de la paella - un problème de succession, selon les dires des locaux-, une inflation encore maitrisée sur la carte des restaurants, une stabilisation du recul du littoral, la persistance de la fermeture des fontaines à eau sur la plage en raison de la sécheresse, donnerait presque l’impression d’une suspension du temps depuis l’année dernière si la semaine qui suit celle du 15 août, celle de la Fiesta Mayor, qui célèbre le Saint patron de la ville, n’apportait son lot de cortèges folkloriques, feux d’artifice et festivités nocturnes, parfois  nocives sur le plan sonore...

Quant à la population gay,  moins dense et plus âgée que celle qui envahit la ville dans la premiere quinzaine du mois, elle annonçait déjà la semaine “Bears” du début septembre.

Une semaine après notre arrivée, le chemin du retour se fit par le col du Puymorens pour un court séjour bordelais, nous permettant de prolonger notre bronzage à la plage du Gresier au Porge et de voir enfin le très beau film de Jacques Audiard, Emilia Perez, dont le thème de la transidentité faisait presque écho à mon roman de plage, Le Nid du Coucou, de Camilla Lackberg, thriller au suspense efficace en dépit du style “plus belle la vie” de certains dialogues.

Au retour sur Paris après une dernière étape à Amboise,  la trêve olympique approchant de sa fin, le temps était venu de retouver le psychodrame de la recherche d’un premier ministre, non sans un éclat de rire à l’annonce de la candidature de Cruella ( Ségolène). C’est à la sortie du captivant film “Tatami”, suspense éprouvant sur la lutte d’une femme iralienne, que j’ai appris la nomination de Michel Barnier, choix certes pas enthousiasmant mais sans doute le moins mauvais.

 

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20 mai 2024 1 20 /05 /mai /2024 15:14

Il est sans doute paradoxal d’avoir besoin de vacances alors qu’on est à la retraite, mais il ne pouvait être que bénéfique de m’éloigner quelque peu du pitoyable spectacle que donne la scène politique française en ces temps de campagne électorale. Qu’il s’agisse de la constante et inéluctable dérive d’une partie de la gauche française hors du champ républicain depuis les horreurs du 7 octobre, et de façon plus insidieuse et masquée, de la complaisance de l’extrème droite pour la figure de l’héritier de Staline, les deux camps appellent de leurs voeux que ceux qui se battent, en Israel comme en Ukraine pour la survie de notre modèle civilisationnel, cessent le combat et vouent aux gémonies ceux qui comme Emmanuel Macron, n’excluent pas de leur venir en aide.

 

Départ pour l’Egypte donc, sans avoir réalisé à temps qu’il s’agissait d’un jour de marathon, nécessitant de se rabattre sur les transports en commun. Par chance le RER B n’était ni en grève , ni en panne, mai une  nouvelle galère nous attendait à l’aéroport du Caire pour les formalités de police, interminables, heureusement facilitées par la représentante de Voyageurs du Monde venue nous accueillir, pour une arrivée tardive à notre hôtel sur les bords du Nil.

 

Première journée de transition consacréee à la visite des mosquées et bien sûr des pyramides de Gizeh dont un pittoresque tour en dromadaire me valut quelque émotion, surpris par la projection en avant provoquée par le lever brusque de l’animal. Le lendemain matin nous prenions un avion pour Louxor, point de départ de notre croisière sur le Nil. Après un nuit fort brève dans le mythique Winter Palace où séjourna Agatha Christie, interrompue par une réveil fort matinal - 4 heures du matin - nous embarquâmes dans une montgolfière pour un survol magique de la Vallée des Rois.

 Sur le chemin du retour à l’hôtel , le spectacle était dans les  rues  envahies par un foule festive célébrant la fin du ramadan. Après un bref repos l’heure était venu de rejoindre le célèbre bateau à vapeur, le Steam Ship Sudan, où fut tourné la version 2003 de Mort sur le Nil, et de débuter notre croisière de luxe que nous avions décidé de nous offrir pour nos 25 ans de couple et  de dévouvrir au jour le jour, avec des levers souvent fort matinaux, par une température somme toute raisonnable entre 30 et 34 degrés, les merveilles architecturale qui jalonnent le cours du fleuve,  sous les commentaires d’un guide qui ne nous épargnait aucun détail et qui aurait pu faire de moi, sous réserve d’une écoute moins distraite qu’elle ne le fut, un expert de la mythologie de ce pays. Ce blog n’étant pas un guide touristique, je me contenterai de nommer les sites qui m’ont le plus ébloui: Vallées de Rois, temple de Dedorah, temple de Karnak et le surprenant temple de Philae.

L’Egypte n’est pas une destination “gayfriendly”, ne le sauriez vous pas que les applications comme Grindr vous mettent en garde dès la première consultation en vous proposant de naviguer “incognito”. Inutile de tenter le diable, se passer de Grindr pendant 10 jours ne pouvait être que bénéfique, nous contentant de sourire de la curiosité ou de l’émoi que put parfois susciter parmi le personnel de nos lieux de voyage le spectacle d’un couple d’hommes, tel ce membre de l’équipage qui demanda à plusieurs reprises à mon conjoint s’il voulait visiter la machinerie, ou beau jeune homme du personnel de la piscine de notre dernier hotel à Assouan, qui l’accompagna, la main sur l’épaule, jusqu’aux cabines de rhabillage dont il lui avait demandé le chemin...Quant à nos compagnons de croisière, en dehors d’un probable couple de lesbiennes, le degré d’hétérosexualité étant à son maximum, rien à espérer de ce côté là..

 

Ce qui frappe dès l’arrivée dans ce pays, c’est l’importance de l’appareil policier omni présent, certes pour des raisons parfois sécuritaires, telle cette escorte, systématique depuis l’attentat de Louxor, qui acompagna notre traversée du désert pour visiter le temple Seti, mais plus encore comme la marque d’un pouvoir autoritaire prêt à réprimer toute contestation dans un pays empétré dans une grave crise économique avec une véritable économie parrallele dont témoigne la généralisation du recours au pourboire, souhaité bien sûr en euros ou en dollars, pour survivre.

 

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26 octobre 2023 4 26 /10 /octobre /2023 14:30

 

Non sans avoir vu avant de partir, Barbie, film réalisé par une sorte de Sandrine Rousseau qui aurait du talent mais que les pectoraux de Ryan Gossling m’ont aidé à supporter et surtout le formidable Oppenheimer, cette année, le périple à travers villes et villages de France pour atteindre et revenir de Sitges, commenca, un dernier wek-end de juillet,  par le village médiéval de Perouge, au nord de Lyon, dont l’hôtel que nous avions choisi contribua à restituer l’ambiance supposée de l’époque.

L’étape suivante nous conduisit en Auvergne, dans un superbe hôtel né de la restauration d’un couvent, près du village de Barjac, d’où nous pûmes redécouvrir les gorges, visiter la grotte St Marcel et flaner dans un autre beau village médiéval, Aiguèze. Puis en chemin pour la provence, nous fimes une halte à chateauneuf du Pape, le temps de voir ce qui reste du chateau, avant d’atteindre un nouvel hôtel, au pied du trés beau village de Seguret, au départ duquel la route des dentelles de Montmirail, dominée par le Mont Saint-Armand, permet de découvrir de charmants villages, Sablet, Gigondas, Vacqueyras, La Roque-Alric, dont malheureusement les églises sont presque toutes fermées. Piscine du domaine de la Cabasse mal entretenue et moustiques omniprésents ont quelque peu terni ce court séjour.

Collioure, dernière halte avant Sitges, sorte de Saint Tropez plus populaire ( mais presque aussi cher), m’a plutôt séduit, séduction à laquelle ont contribué le très bel hôtel de style Catalan, La Casa Pairal avec son jardin exotique et son emplacement central, ainsi que l’excellent repas de poisson pris chez “Simone”.

 

La route vers Sitges ne fut pas de tout repos : fermeture de l’autoroute au niveau de Perpignan en raison d’un poids lourd en feu, obligeant à un détour par la côte de plus de 2 heures, détour pris juste à temps avant qu’il ne soit à son tour impraticable en raison de vastes incendies de forêt. Arrivée sous le soleil en fin d’après midi, nous laissant juste le temps, avant diner, de faire un rapide tour de la zone gay pour mesurer les changements éventuels qui auraient pu être accentués en période post-covid. Cette année pas de bouleversement, si ce n’est la fermeture du restaurant la Santa Maria, très couru pour sa paella, le retour du restaurant du Parrot et une inflation toutefois maitrisée . Quant à la vie nocturne, toujours aussi dépourvue de vraies discothèques, elle m’a semblé relativement stabilisée, avec la concentration toujours plus importante des bars au croisement des carre de joan Tarrida et Carre Bonnaire, la première étant littéralement envahie à partir de 23h. Les temps où je regagnais l’hôtel au petit matin, exténué par les bières et le sexe sont maintenant bien loins, l’âge et la vie de couple aidant, d’autant plus que l’utilisation généralisée de Grindr  facilite les contacts à des horaires bien plus convenables. Quant à la surface de plage disponible, si restreinte l’année dernière du fait de la montée des eaux, elle semble s’être légérement améliorée, notamment à la plage, en partie naturiste, des Balmins.

Au début d’un long week-end de 15 aout, il était plus raisonnable de rentrer en France en évitant le Pertus, l’occasion de découvrir la très belle  ville de Pampelune et de visiter sa monumentale et splendide Cathédrale, avant de franchir la frontière au pays basque et de faire une halte d’un jour à Saint-Jean-de-Luz, histoitre de savourer une fois de plus les incontournable chipirons à l’encre de “Chez Pablo”, puis de s’arrêter quelques jours dans ma ville natale, Bordeaux, et retrouver la plage du Porge.

Après 3 semaines de soleil ininterrompu, mais sans subir les chaleurs torrides qu’ont connu certaines régions, il était temps de reposer un peu notre peau sous un ciel couvert avant de retouver Paris. Destination la Bretagne donc pour la très agréable ville de Cancale et ses huitres...

 

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11 juillet 2023 2 11 /07 /juillet /2023 12:28

 

La pandémie nous ayant obligé à renoncer à ce voyage en 2020 et 2021, nous avons attendu 2023 et le passage à l’euro de ce pays, en janvier dernier, pour l’entreprendre fin mai.

 Le vol transavia pour Zadar, notre première étape, ayant été annulé en raison de la nouvelle législation réduisant le traffic matinal à Orly, ce fut depuis Split, par un vol de la Croatia Airline, que nous l’atteignîmes. Peut-être pas notre souvenir le plus marquant, même s’il est difficile de ne pas etre impressioné par l’orgue maritime et ses jeux de lumière au coucher de soleil et l’architecture de ses monuments, notamment l’église préromane Saint-Donat, plus que par sa cathédrale Sainte-Anastasie.

Le lendemain retour sur Split, notre deuxième étape, non sans faire un détour par la cité médiévale de Troglir, un de nos coup de coeur avec sa somptueuse cathérale Saint-Laurent, dont il est étonnant que notre agence de voyage ne nous l’ait pas proposée comme étape principale.

A Split, comment ne pas être ébloui par le péristyle, cette cour rectangulaire entourée de monuments qui nous baladent à travers les siècles (dont la splendide cathédrale Sveti Dujam),  des vestiges du palais  de Dioclétien et de son labyrinthe de ruelles très animées. La vie nocturne l’est aussi, avec un bar très gay friendly, “Le Ghetto bar”, en plein centre ville...

 

Quitter Split pour l’ile de Hvar nécessite de la patience, 2 heures de traversée en Ferry sur lequel il faut pré-embarquer bien avant l’heure de départ, mais notre hotel en front de mer, face aux îles Pakleni, avec sa plage privée et  son accès à la corniche qui longe la mer, permettant de rejoindre la place centrale du village en 15 mn, faisait vite oublier ces petits désagréments. La place Saint Etienne, sa cathédrale, le monastère des Franciscains et la forteresse espagnole qui surplombe la ville sont les points forts de la ville d’Hvar qui mérite bien sa qualification de Saint Tropez de la côte croate au moins par le niveau des prix de ses restaurants...Nous n’avons pas trouvé de bar gay à Hvar, mais un contact  “Grindr”, situé dans  l’hotel, nous proposant de le rejoindre au sauna de la salle de sport, jeune homme de 27 ans au corps bien déssiné mais si “discret” qu’il ne voulait pas montrer son visage. Mon conjoint ne “sentant” pas la situation, je décidais de tenter seul l’aventure et ouvrant la porte du sauna le découvrait allongé, nu, une serviette lui couvrant le visage...serviette  qui ne pouvait manquer de tomber lors de la branlette qu’il appelait de ses voeux...Certes pas inoubliable sur le plan sexuel mais d’une atypicité plaisante. Je l’aperçus le lendemain au petit déjeuner, seul à une table ...

 

Quitter Hvar pour Dubrovnic, notre ultime étape, nécessitait de prendre un autre ferry, à une extrémité de l’île, pour une traversée d’à peine 30 mn, avant une heure et demi de route pour rejoinde la ville. Nous avions la chance d’avoir une chambre dans un très bel hôtel, le seul considéré par le “routard” comme digne de ce nom dans la vieille ville, mais au 4è étage sans ascenseur...Peu enclin à me mettre à chercher un restaurant, je pris une réservation dans celui de l’hôtel, une terrrasse au 6è étage ( toujours sans ascenseur), sans prendre l’élémentaire précaution de demander à voir la carte. Erreur fatale,mais assumée, car les menus étaient tarifés au prix d’un restaurant étoilé parisien...

Quant à la ville, si vénitienne, traversée par Placa, sa rue principale et entourée de ses remparts aux mille marches ( dont 500 en descente...), elle s’est avérée à la hauteur de sa réputation quant à sa richesse architecturale, dont il serait trop long dénumérer ici les joyaux que nous fit découvrir notre guide, et sa fréquentation avec ses hordes de touristes déversés par bus entiers. La vie nocturne a le rare privilège de proposer un vrai bar gay, le “Milk fun area & cocktails bar”, récemment ouvert, au design surprenant, en plein centre ville, à quelques pas de la cathédrale.

 

Retour très matinal sur Paris, un lundi de Pentecôte, après 10 jours de voyage.

 

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14 novembre 2022 1 14 /11 /novembre /2022 19:34

Ma passion pour la lecture m’amène, parfois, à acheter plus de livres que je n’ai le temps d’en lire. Une dizaine d’entre eux, « en attente », trône sur une petite étagère de ma bibliothèque. J’y jette parfois un rapide coup d’oeil, essayant de me convaincre de commencer à combler ce retard, mais happé par la sortie incessante de nouveautés, je ne cesse de procrastiner. Je ne sais pourquoi j’ai soudain retiré de l’étagère le roman qui y était depuis le plus longtemps, 20 ans, « le mystère de la culture » de Marc Pierret. Il me semble me souvenir en avoir brièvement commencé la lecture à sa sortie, influencé par une critique élogieuse, mais freiné par l’ampleur de la culture et de l’effort que ce roman nécessitait pour l’apprécier pleinement, dans une période d’intense activité professionnelle, je l’avais laissé de côté, puis oublié. Quelle erreur! Il s’agit de l’histoire de carnets laissés à sa mort par un certain Quiquandon, carnets qui vont être successivement interprétés et commentés par un florilège de personnages du monde de la culture que l’auteur se fair une plaisir à caricaturer. Histoire d’un palimpseste donc, qui frappe par sa modernité, avec une prémonition du « wokisme » et de ses « suprématistes de la radicalité ». L’étonnante rencontre du héros du roman avec Jean Genêt, qui fait sans doute écho à celle de l’auteur, souligne combien les références à l’homosexualité (dont celle, refoulée, de Quiquandon?) et à la sodomie parcourent le livre.

 

Etrange coïncidence, cette lecture faisait immédiatement suite à celle du dernier roman de Patrice Jean - j’avais consacré un billet à un de ses précédents opus, « L’homme surnuméraire » qui se moquait des délires de la cancel-culture - qui montre les absurdités de la sectarisation de l’idéologie contemporaine. Le héros du « Parti d’Edgar Winter », militant d’un parti d’extrême gauche,  se voyant confier la mission de retrouver un théoricien de cette radicalité dont on a perdu la trace, ne cessera au hasard de ses rencontres, dont une Kmer verte qui fait irrésistiblement penser à Sandrine Rousseau, de se mentir à lui même, même confronté au réel le plus violent lorsqu’il sera victime d’une agression physique : « Je me suis dit que cette bastonnade, d’une certaine façon, contrebalançait les avantages que ma naissance bourgeoise m’a octroyés. Il faut bien, par un genre de justice immanente, payer le prix de ma chance imméritée. ». Il ira jusqu’au bout de la désillusion lorsqu’il rencontrera enfin le théoricien, porteur d’un lourd secret, qui essaiera, en vain, de le convaincre que l’utopie du « Grand soir » est une chimère qui s’effondrera toujours sur le problème du mal…

 

A mon retour de vacances, quelques mois après le début de la 3è guerre mondiale qui, heureusement, en est toujours dans sa phase « drôle de guerre », ces deux romans ne pouvaient tomber mieux pour illustrer l’actualité. Ce fût d’abord le tour des « écogauchos », après un été torride, s’attaquant aux jets, piscines privées et grosses berlines sous prétexte du réchauffement climatique pour tenter de raviver, ce qui constitue en fait leur vrai motivation, la lutte des classes. Puis vinrent  les facéties de la Nupes, autour du thème de la « domination masculine », orchestrées par notre Kmer verte. Le dépôt d’une « main courante », terme on ne peut plus adéquat quand il s’agit d’une gifle, en fût l’épisode le plus emblématique, même si l’on peut supposer que l’affaire dépassait l’exécution d’un simple geste au cours d’une dispute de couple, telle celle où j’avais giflé « Ginette », contée dans un lointain billet ( https://limbo.over-blog.org/article-ginette-46573957.html )….

 

Heureusement cette rentrée a été particulièrement riche en ce qui concerne la représentation de l’homosexualité masculine au cinéma et dans la littérature. Mystère de la culture aussi si le drame lui réussit bien mieux que la comédie. Un roman de Hugo Boris, « Débarquer »,  qui narre le retour d’un vétéran du débarquement en Normandie, venu se recueillir sur la tombe de son compagnon de combat pour lequel il a éprouvé une passion aussi soudaine que furtive, et le grand prix du festival de Cannes, « Close » de Lukas Dhont, chronique de la relation de deux adolescents que la mort de l’un deux va séparer, sont deux oeuvres qui vous remuent , même si dans les deux cas l’homosexualité des héros reste dans le non dit, et provoque la frustration devant un sujet qui n’est jamais abordé de front.

A contrario, la comédie romantique gay « Bros » est cette fort divertissante, très contemporaine dans son déploiement de la panoplie LGBT, bien que n’évitant pas les clichés, mais s’oublie vite… Si « Trois nuits par semaine », de Florent Gouelou, autre comédie romantique, qui conte l’attachement foudroyant de Baptiste, hétérosexuel vivant en couple, pour un jeune drag Queen, Cookie, m’a bien plus touché, c’est incontestablement à « Feu Follet », fantaisie musicale érotico-politique du portugais Joao Rodrigues, histoire d’un jeune héritier royal, qui rêve de devenir pompier volontaire et tombe amoureux de son instructeur, que revient mon coup de coeur. Cet ovni cinématographique qui aborde tous les sujets, racisme, homophobie, réchauffement climatique, etc, nous offre des scènes jubilatoires, comme ce ballet d’hommes nus reproduisant les poses de tableaux célèbres, ou ce diaporama de bites assimilées chacune à une variété d’arbres….

 

 

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2 octobre 2022 7 02 /10 /octobre /2022 18:10

Comme chaque année ou presque depuis plus de 30 ans, de nombreuses étapes ont jalonné notre route vers Sitges. L’arrivée sur Bordeaux fut aussi difficile qu’on aurait pu le prévoir -quelle idée de partir un samedi 31 juillet?- sous une température qui approchait les 40 degrés. Il ne restait plus qu’à aller chercher la fraicheur du côté de l’océan, uniquement à la plage gay du Porge cette fois, puisque celle de la Lagune n’était toujours pas accessible, ses abords ayant été ravagés par les incendies de juillet. Quelques jours plus tard nous fîmes une courte halte à Saint Gilles, près de Nîmes, un des beaux village de France qui longe un canal où l’on a la surprise de constater que nombre des bateaux amarrés sont laissés à l’abandon, pour visiter sa remarquable église abbatiale, chef d’oeuvre de l’art roman. Avant de rejoindre Salon de Provence, notre halte suivante, dont nous nous souviendrons surtout du très bel hôtel où nous avons séjourné, logé dans une ancienne abbaye, un détour par Villeneuve les Avignon, nous permis de visiter la monumentale chartreuse du Val de Bénédiction, le Fort Saint André, son abbaye et ses jardins.

Est ce le souvenir nostalgique d’un séjour que j’y fis, il y a bien longtemps, dans une autre vie, qui nous conduit depuis 4 ans à faire précéder (ou suivre) nos vacances à Sitges par détour de quelques jours à Saint Tropez qui se révèle de plus en plus chère et de moins en moins gay? Cinq jours bien agréables cependant sous une chaleur plus supportable qu’en Occitanie ou en Nouvelle Aquitaine avant de nous diriger vers l’Espagne.

 

Après deux années de fermeture des bars et de couvre feu, allions nous retrouver le Sitges de l’avant covid? Oui, ou presque, peu d’établissements ayant mis la clé sous la porte ou changé de propriétaires, en ce qui concerne les bars gays, les restaurants, la foule ou le soleil, et si j’ai évité pour la première fois les turpitudes nocturnes, ce fut moins la conséquence de mon âge que d’une vaccination encore en attente, dans un pays où l’incidence de la variole du singe était très élevée. Un changement notable cependant, surprenant en pleine semaine du 15 Aout, la quasi disparition des drag queens ou gogo-boys faisant le tour des bars et restaurants pour distribuer des flyers annonçant les soirées ( soirée blanche, soirée mousse, et autres spectacles).

Après sa « Parrotisation », depuis quelques années, sous l’empire toujours en extension de Jaba (se référer à mes précédents billets sur Sitges),  ce n’est pas le covid mais le réchauffement climatique qui semble le plus avoir affecté la ville avec une  sensible diminution de la surface de la plage gay du centre, la suppression de plusieurs rangées de transats en témoigne, et de façon encore plus spectaculaire celle de la plage des Balmins, où le naturisme est autorisé, et dont le « coin gay » est submergé à marée haute. Je ne suis pas allé constater l’état de la lointaine crique naturiste, après l’hôtel Terramar, ni si ses alentours boisés étaient toujours aussi « spermatiques »…Sur le conseil d’amis je suis allé découvrir une nouvelle salle de sport, ultramoderne, bien supérieure à celles que j’ai pu connaitre  jusqu’ici à Paris, pour une tarification comparable, mais dont la fréquentation m’a semblé nettement moins « gay » que celle du complexe municipal, lui aussi très bien équipé,  que je fréquentais ces dernières années et qui a l’avantage de proposer des tarifs à la journée.

 

Une dernière étape à Narbonne, pour visiter sa monumentale cathédrale gothique, impressionnante par sa hauteur sous voute, nous permis de passer la nuit dans la « chambre à Baldaquin, de la maison de l’ Eglise de l’ancien couvent des Carmes transformée en maison d’hôtes…

 

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29 juillet 2022 5 29 /07 /juillet /2022 16:55

Pendant cette longue période qui a séparé le deuxième et le soi-disant troisième tour des présidentielles, un voyage en Italie, dans la région des Pouilles, a marqué le retour de nos escapades de printemps, interrompues par ces deux années de privations. Depuis l’aéroport de Brindisi, nous avons rejoint Locorotondo, petit village authentique, point d’étape pour parcourir la région d’Ostuni - Alberobello et ses Trulli, Marina Franca et sa basilique, Poligno a Mare et ses falaises - sans pouvoir toutefois profiter de la piscine de l’hôtel, la vague de chaleur qui s’abattait sur la France ayant manifestement contourné le sud de l’Italie…Après un détour pour une courte visite à la Cathédrale d’Altemura, accéder  à notre hôtel, dont les chambres étaient creusées à flanc de roche, dans la stupéfiante vieille ville de Matera, relevait presque de la randonnée. La figure du Christ est étroitement associée  à cette ville, depuis le roman de Carlo Levi, puis les films de Pasolini et de Mel Gibson, ainsi que le récent ( et désastreux) remake de Ben Hur. Moins christique (quoique, vu la scène finale sacrificielle…), le dernier James Bond donne à voir une poursuite spectaculaire dans les rues de la ville. Depuis Otrante, notre étape suivante, dont je retiendrai surtout l’émouvante chapelle des martyres de sa cathédrale - les crânes de 800 otrantais, décapités par les turcs en 1480 pour avoir refusé de se convertir, y sont exposés - nous avons exploré Leuca et surtout Galipoli, son centre historique et sa cathédrale, ville superbe qui aurait mérité une étape à elle toute seule tant elle est séduisante et dont on soupçonne une vie nocturne animée, ce qui était loin d’être le cas de nos étapes précédentes. Lecce allait constituer le point culminant de ce séjour, ville-église au patrimoine d’une richesse inouïe qui ne se limite pas à sa basilique, chef d’oeuvre du baroque, ou à sa Piazza del Duomo, et dont la vie nocturne, envahie par les étudiants, est particulièrement festive. Les restrictions annoncées quant au port du masque FFP2 obligatoire se sont révélées d’application plutôt fantaisiste, notamment dans les musées ou autres lieux culturels, puisqu’il nous fut dit à chaque fois que c’était selon notre « bon vouloir », souplesse qui ne s’appliquait pas au personnel des restaurants systématiquement masqué. Incontournables par contre les restrictions de circulation, réservée aux résidents, dans les centres villes historiques, obligeant à faire communiquer aux autorités de police notre numéros d’immatriculation pour pouvoir accéder aux hôtels, nous donnant une idée de ce que nous réserve notre chère maire 1,5% pour le quartier du Marais à Paris.

 

De retour en France à temps pour suivre les péripéties de cette campagne législative surréaliste où les médias, « hypnotisés » par la tornade rouge des insoumis qui aspirait et asservissait ce qui reste de la gauche sur son passage,  en oubliaient  le Front National qui faisait tranquillement son nid. Je me suis demandé quel aurait été mon choix si dans ma circonscription, ce qui ne fut pas le cas, je n’avais eu le choix qu’entre un candidat de la Nupes, s’il s’était agi d’un Insoumis, ou du Front National, probablement l’abstention… Le résultat ne fût pas, pour notre Hebert du 21è siècle, à la hauteur de l’imposture, non seulement il ne serait pas premier ministre mais le score de sa coalition se révéla inférieur au total des gauches au premier tour,  suffisant tout de même pour, avec l’aide des lepenistes, rendre cette assemblée imprévisible et y faire siéger les pires avatars du wokisme. La première revendication  fut de faire entrer le droit à l’avortement dans la constitution, comme si c’était l’urgence du moment…La rentrée de septembre s’annonce passionnante…

 

La fête de la musique arrivait à point pour un retour à un peu d’insouciance et redonner au Marais son ambiance des grands jours en dépit de la fermeture imminente de l’Open Café ( fermeture qui fait suite à tant d’autres : limbo.over-blog.org/article-une-melancolie-gay-47494201.html), avant goût de la soirée de la gaypride quelques jours plus tard, gaypride que je n’avais jamais manqué depuis plus de 30 ans que j’habite Paris, même si sa politisation, puis sa « wokisation » progressive, transformée en « Marche des Fiertés » avait largement contribué à l’atténuation  de son côté festif. Ce n’est toutefois pas par lassitude, ou du moins pas principalement, que je n’y étais pas présent cette année, mais parce que je ne voulais pas manqué la « Fête du vin » bordelaise, organisée sur les quais  de la Garonne , fête  annulée ces 2 dernières années en raison de la pandémie. Plaisir renouvelé de parcourir les onze stations de dégustation  qui faisaient face aux 4 grands voiliers à quai, avant de finir attablé au « Café de l’espérance » sur les hauteurs de Bouliac, retour nostalgique vers un lieu qui fût avec le « Bistroy », le rendez vous quasi hebdomadaire de mes sorties  du temps où la cuisine de Jean-Marie Amat, dans mes années bordelaises, régnait sur ce petit village. Notre séjour avait été précédé d’une étape dans une des plus beaux villages de France, Saint Leonard de Noblat, pour visiter sa splendide église romane avant de nous arrêter à l’EHPAD, sans reproche, du CHU l’Angoulême où réside la mère de Bertrand, émue jusqu’aux larmes de voir son fils mais  qui malheureusement ne se souviendrait sans doute plus, dès le lendemain, de notre passage.

 

Après une dernier bière parisienne aux VendrediX sur Seine, sur les quais en face de la conciergerie, ce sera la départ samedi pour notre périple d’été, impatient de voir si Sitges aura retrouvé son attrait pré-covid, tout en abordant avec prudence sa vie nocturne, n’ayant pas encore eu l’occasion de me faire vacciner contre la variole du singe, semble-t-il très présente en Espagne.

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20 avril 2022 3 20 /04 /avril /2022 18:22

En 2017, l’enchainement de circonstances exceptionnelles et improbables qui avaient conduit à l’élection d’Emmanuel Macron, m’avait fait évoquer l’action d’une « main invisible » semblable au « démon de Maxwell » imaginé pour mettre en échec le second principe de la thermodynamique ( https://limbo.over-blog.org/2017/01/emmanuel-macron-et-le-demon-de-maxwell.html ).

Qui aurait pu imaginer que 5 ans plus tard, après un quinquennat agité et controversé, plombé dès le départ par l’affaire Ben Alla et l’inexpérience du jeune président, puis la crise des gilets jaunes, les grèves interminables provoquées par les réformes de la SNCF et des retraites et la gestion chaotique de la première phase de la pandémie, une réélection, la première d’un président sortant hors cohabitation, serait la plus probable? La « main invisible » aurait elle repris du service, inspirant le « quoiqu’il en coûte » , la mise en place judicieuse du « pass sanitaire », lançant Zemmour dans l’aventure et amenant Pécresse à se ridiculiser au Zenith, avant de pousser le boucher de toutes les Russies ( étonnant comme l’antiaméricanisme des médias et de bien des politiques a traité Biden comme un dément lorsqu’il a appelé un chat un chat…) à envahir l’Ukraine…Certes la partie n’est pas encore totalement jouée, dépendant, de moins en moins, du possible « vote révolutionnaire » d’une partie des fidèles de l’admirateur de tous les dictateurs, mais tout de même, « chapeau l’artiste »! Il y 5 ans, pour la première fois depuis que je suis en âge de voter, ce n’est pas le bulletin du candidat PS que j’avais déposé dans l’urne, sans imaginer que ce parti finirait par se suicider en se livrant à Anne Hidalgo. Cette fois encore ce sera sans état d’âme que je voterai pour la prolongation du mandat d’Emmanuel Macron, qui, s’il est élu, va devoir faire face à deux extrémismes, l’un réunissant le vote ethnique des banlieues et bobo des centres villes, l’autre de nature poujadiste, qui ont à peu près le même poids électoral que lui. Ce n’est sans doute pas un hasard si ces deux radicalismes ont à la fois affichés des sympathies pro russes et une hostilité au pass sanitaire…L’avenir de notre démocratie ne me semble pas radieux…

 

L’étonnant Dany Boon Ukrainien, ne cesse de nous avertir, que ce qui hante Poutine, c’est certes la nostalgie de l’empire soviétique mais surtout la crainte d’une contagion démocratique qui importerait les valeurs « décadentes » de l’occident, dont bien sûr la revendication d’une identité gay. Dominique Fernandez, dans le second tome de son roman, « L’homme de trop » qui vient de paraitre ( https://limbo.over-blog.org/2021/05/du-du-gay-de-trop-a-trop-de-gays-dominique-fernandez-vs-arthur-dreyfus.html) nous livre l’étonnant plaidoyer d’un de se personnages, russe, justifiant la politique expansionniste ( il s’agit ici de la Crimée) et homophobe de Poutine, arguant que l’homosexualité ne fait pas partie de la culture russe - contrairement à l’occident aucun grand écrivain ou peintre russe n’aurait été homosexuel - et qu’il y va aussi de la protection de la famille et des enfants (chapitre d’autant plus étonnant qu’il succède à un autre  qui décrit l’enfer « psychologique » que vivent en France les « éphébophiles »,  injustement assimilés à des pédophiles dans l’univers médiatique contemporain). L’actualité cinématographique illustre de façon hilarante cette homophobie avec « Les crevettes pailletées » dont l’action, quoique tournée en Ukraine (la photo d’un jeune acteur ukrainien réfugié en France illustre ce billet), se déroule essentiellement en Russie, même si le film pâtit  d’un « pédagogisme » anti-homophobe un peu appuyé et n’évite pas toujours les clichés ( mais après tout, comme le souligne Dominique Fernandez dans son roman, la chanson d’Aznavour, « Un homo comme ils disent », bien que véhiculant tous les clichés sous tendant l’homophobie, a été considéré comme courageuse pour l’époque…).

 

Emmanuel Todd, dans son esquisse de l’histoire des femmes, fait de l’identité gay un héritage chrétien. « Le passage de l’homophobie au phénomène gay, c’est à dire d’un rejet de la sexualité », jusque là assimilée au mal , « à sa mise au centre de l’identité sociale, est typiquement chrétien ». Autrement dit l’obsession LGBT serait un produit du christianisme. Il est vrai que les mouvements LGBT sont exceptionnels en dehors  du monde chrétien. Le christianisme comme « religion de sortie de la religion » selon l’expression de Marcel Gauchet.

Nous serions des chrétiens zombies. La Russie ferait donc exception, à moins que la théorie de Todd ne s’applique qu’au catholicisme…Il avait déjà utilisé ce terme de « catholique zombie » à propos des participants aux défilés à la suite des attentats de Charlie Hebdo, dont la sociologie devrait à peu près recouper celle des électeurs d’Emmanuel Macron lors de ce  premier tour des élections…

 

Profitons donc de notre héritage chrétien, on ne sait ce que l’avenir nous réserve, et de la présence quasi constante, facilitée par l’idéologie « woke », de personnages gays ou lesbiens dans la paysage audiovisuel qu’ils aient la vedette comme dans

« This is going to Hurt » sur Canal ou dans « Les animaux fantastiques » en salle (à quand un Harry Potter gay? N’est il pas enfermé dans un placard au début de l’histoire, accusé par ses parents de n’être pas « normal ») , ou jouent les seconds rôles comme dans The Gilded Age, Yellowjackets, ou Severance, cette jubilatoire série d’Apple Tv qui nous plonge dans un univers entre Orwell et Kafka qui aurait été mis en scène par David Lynch. Quant à l’homophobie, elle occupe le thème central de deux films récents, « The Great Freedom », qui nous rappelle qu’à la sortie des camps nazis, les homosexuels allemands ont été jetés en prison sous couvert de l’article 175, et le magnifique « Power of the Dog » de Jane Campion où un jeune garçon efféminé, conscient du pouvoir de séduction qu’il exerce sur le propriétaire du ranch, à l’orientation sexuelle mal assumée, qui emploie et persécute sa mère,, va mettre en oeuvre un plan diabolique pour la protéger.

 

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4 janvier 2022 2 04 /01 /janvier /2022 11:18

Il fût un temps, lointain, adolescent ou très jeune homme, avant que l’emprise du désir ne dévore mon temps libre, une passion, le bridge,  l’occupait en grande partie, avec la lecture. J’en avais abandonné la pratique, il y a des dizaines d’années, à la suite de défection de ma partenaire attitrée, épuisée par les efforts de mémoire que demandait le système d’enchères que je lui avais imposé ( et peut être aussi par sa prise de conscience que je ne serais jamais plus pour elle qu’un partenaire…) et de mes obligations professionnelles. Les confinements successifs, la fermeture des salles de sport et de cinéma, la restriction des voyages, ainsi peut-être que l’anticipation d’une inévitable réduction de mon pouvoir de séduction avec l’âge, m’ont conduit à renouer avec la pratique de ce jeu et de me replonger dans les nombreux livres toujours en ma possesssion, du moins ceux traitant du jeu de la carte, car le bouleversement total des systèmes d’enchères depuis ma jeunesse nécessitait de nouveaux investissements.  La remise « à niveau » nécessitée par l’adhésion à un club et la pratique des tournois, exigeait un tel effort intellectuel que j’ai négligé ce blog depuis quelques semaines….

 

Ce n’est pourtant pas l’envie qui m’a manqué d’aborder certains sujets :

 

* Le niveau nullissime en arithmétique des antivax   qui ont cru trouvé la preuve de l’inefficacité des vaccins dans la proportion  importante de sujets vaccinés hospitalisés pour covid. Le niveau des journalistes en cette discipline n’étant guère meilleur, peu ont su démontrer clairement la stupidité de cette affirmation. En effet, il aurait suffit de donner l’exemple théorique suivant : soit un village de 1000 habitants dont  90 % sont vaccinés et qui compte 200 hospitalisés dont  100 vaccinés et 100 non vaccinés. Cette apparente égalité  des chiffres bruts, masque le fait que 100% des non vaccinés sont à l’hôpital alors qu’il en est ainsi pour seulement 11% des vaccinés… Messieurs Dupont Aignan et Philippot ne peuvent pas ne pas le savoir mais ils surfent sur l’ignorance et la bêtise de leur supporters.

 

* Le délire Omicron, amplifié par les chaines d’information continue ( sauf CNEWS, reconnaissons le…), annoncé comme la fin du monde, au point de faire chuter les bourses, avant d’apparaitre comme la possibilité d’atteindre enfin l’immunité collective. Le dernier exploit de Spiderman aura été de faciliter cette immunité en jetant plus de 5 millions de jeunes spectateurs dans les salles en deux semaines, le masque en bandouillère ( Pop-corn oblige…). « Contaminons nous les uns les autres » et finissons en…Quelle chance que notre gouvernement ait un peu moins paniqué que ceux de nos voisins européens en limitant les restrictions, tout en instaurant, contraint d’agir, quelques mesures absurdes comme l’interdiction de consommer debout dans les bars (quant à celle du Pop-corn dans les cinémas ça ne peut qu’améliorer la bande-son…).

 

* Le phénomème Zemmour qui est un des avatars de la décomposition des gauches « éclatées » qui ont abandonné  les valeurs républicaines et leur électorat pour se réfugier dans le communautarisme. Dommage que ce journaliste qui a pu me réjouir, parfois, du temps où il était chroniqueur de l’émission de Ruquier - qui a depuis perdu tout intérêt- quand il fustigeait les références culturelles du modernisme ( des textes de « Grand Cops Malade » comme épreuve au bac…) soit devenu, comme Renaud Camus, sa propre caricature. La haine journalistique à son égard continue à nourrir le phénomène…Etonné cependant que son affirmation selon laquelle le régime de Vichy aurait essayé de protéger les juifs français ait déclenché une indignation générale sans qu’il ne soit jamais rappelé que dans les années 50, « L’histoire de Vichy » de Robert Aron, une référence à l’époque, émettait déjà cette thèse, mentionnée aussi dans le récent téléfilm de la télévision, pourtant publique, sur Pierre Laval.

 

* Les excès de « Me TOO », de la cancel culture ,du « wokisme » et de l’écologie militante, qui après s’être attaqué à la voiture et aux arbres de Noël veut maintenant nous priver du foie gras, m’ont permis de découvrir le roman jubilatoire d’Abel Quentin, « Le voyant d’Etampes », prix de Flore, roman Houelbecquien qui croque avec humour les dérives identitaires de la cancel culture et la mini série irrésistible de Blanche Garden, sur Canal, « La meilleure version de moi même », caricature de toutes les dérives de notre époque, des méthodes de « développement personnel » au véganisme, à la naturopathie, la psychologie ou le yoga. Puisse le compagnon de Sandrine Rousseau en prendre connaissance pour aider à sa « reconstruction » . Les hétérosexuels vivent des temps difficiles de nos jours, surtout s’ils sont blancs…

 

 

Quelques satisfactions cependant dans cet automne crépusculaire. Avant tout, enfin,  la sortie de « Dune ». Il y a bien longtemps que je n’avais revu un film deux fois (dont une en Imax). La version extravagante de David Lynch, revue quelques semaines avant - je l’ai trouvée très kitch, mal vieillie - ne m’avait pas déplue à l’époque, bien que je lui ai préféré la série télévisée. Heureusement, le succès relatif du film, ce qui n’était pas gagné, devrait permettre la réalisation de sa 2è partie. Comble du bonheur, un autre chef d’oeuvre de la science-fiction, « Fondation », s’est trouvé disponible en série sur Apple TV+, dans une version certes infidèle au roman, mais convaincante tout de même. Il ne manque plus que soit porté à l’écran « Hyperion », le chef d’oeuvre de Dan Simmons, projet sans cesse repoussé. A savourer aussi, un ovni littéraire, « Les oiseaux du temps », qui a trusté tous les prix de Science-Fiction en dépit de son abord difficile, court roman qui conte la correspondance amoureuse et secrète de deux combattantes de civilisations post humaines, l’une de nature technologique, civilisation de machines, et l’autre végétale, dans le cadre d’une guerre temporelle qui se déroule dans le multivers de l’histoire humaine.

 

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