Je connais mieux l’univers du roman de Science-fiction que celui du thriller et du roman policier mais il me semble que ces derniers peuvent se définir selon trois catégories, ceux qui pourraient mériter le qualificatif de « littérature », tels les romans de James Ellroy ou de Denis Lehanne ; ceux dont la pauvreté de l’écriture et l’inconsistance psychologique des personnages éloigne à tout jamais de cette prétention mais dont la qualité de l’intrigue et son originalité (comme par exemple « le livre des morts » que j’ai lu récemment) vous font passer un excellent moment, ils sont légions ; ceux enfin que l’on hésite à qualifier tellement ils sont médiocres, voire nullissimes, « les romans de gare », et dont a du mal à comprendre qu’ils puissent parfois devenir des best-sellers, la plupart des thrillers ésotériques, tel le Da Vinci code, appartiennent à cette catégorie. Cette classification s’applique pourtant difficilement au « Testament syriaque » dont je viens de terminer la lecture, thriller ésotérique qui par son intrigue et la qualité de son écriture se situe quelque part entre les deux dernières catégories, et qui pourtant m’a beaucoup appris sur les origines de l’islam. L’intrigue, pour laquelle on du mal à se passionner, tourne autour de la découverte d’un « testament » de Mahomet, écrit en langue syriaque, mais elle n’est que prétexte à une réflexion documentée sur les origines de cette religion. Il est vrai que je ne me suis jamais beaucoup intéressé à elle, si ce n’est dans ses manifestations intégristes les plus violentes , mais je ne connaissais pas l’hypothèse, semble t’il très sérieuse, selon laquelle l’Islam serait une hérésie chrétienne. On y apprend même que tous les monothéismes pourraient être des hérésie, le judaïsme une hérésie de la religion des pharaons, le christianisme une hérésie juive et l’Islam une hérésie chrétienne (la négation du concept de « trinité » serait le point de départ de cette hérésie ; ceci m’a rappelé les propos de notre chauffeur de taxi arabe sur le Christ lorsque nous sommes allés à Bethléem).
L'affrontement des religions monothéistes nous ramène au cœur du conflit israélo-palestinien. Il ne faut pas voir dans ce que je vais dire une approbation de la façon dont l'armée israélienne a arraisonnée la frégate turque, armée qui a décidément perdu la main au point de faire passer pour des victimes des sympathisants des terroristes du Hamas, mais j'ai été scandalisé, ébahi, révolté par le déferlement de haine contre Israël. On se serait cru revenu aux heures noires de l'humanité, une certaine gauche ayant pris la place d'une certaine droite...On a même vu une chaîne de salles de cinéma, Utopia (mon dieu que ce nom apparait terrible dans ces circonstances là), déprogrammé un film d'origine israélienne. Heureusement certains ont commencé à réagir. Espérons que cet incident dramatique ramène les parties en cause à la table de négociation.
Mais après tout réjouissons nous "d'être là". Une expérience scientifique vient de nous rappeler qu'à l'origine de l'univers, au temps du big bang, matière et antimatière auraient du être en proportions égales et s 'annihiler. Selon le modèle standard de la physique quantique, une rupture de symétrie donc on ne comprend pas complètement le mécanisme, disons le hasard statistique, a fait qu'il y a eu 1pour 1000 de matière en plus que d'antimatière, notre univers était né, constitué de matière uniquement. Coup de théâtre, une expérience dans un accélérateur de particules vient de découvrir que les collisions entre atomes provoquaient non 1 pour 1000 mais beaucoup plus, 1 pour 100, d'antimatière, ceci remet en cause la théorie actuelle. Comment l'expliquer? Faut il y voir, restons dans la religion, le "Visage de Dieu" , titre du dernier livre des frères Bogdanoff consacré au big bang?