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21 mars 2010 7 21 /03 /mars /2010 19:26
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Il fût un temps où les soirées d’élection étaient pour nous l’occasion de repas entre amis, chez l’un ou l’autre, de préférence avec ceux d’entre nous qui avaient la même sensibilité politique, plutôt à gauche donc, pour éviter, le vin aidant, que la soirée ne tournât mal. Soirées d’abattement comme en 2002 où nous n’arrivions pas à croire que Jospin ait été devancé par Le Pen, ou de joie, en 2001 quand Delanoë avait pris Paris avant d’aller courir place de l’hôtel de ville recevoir symboliquement de ses mains les « clés de la ville », ou en 2004 où nous avions débouché le champagne pour le raz de marée de gauche aux régionales. Tout cela est terminé. Ce fût la dernière. Certes je continue à regarder les soirées électorales, je ne me désintéresse pas du résultat, mais nous n’avons plus rien à célébrer car j’ai le sentiment de ne plus appartenir à aucun des deux camps. Il ne faut pas y voir là une quelconque défiance envers le politique, je suis très loin du « tous pourris », je crois être indemne de tout poujadisme, mais je ne me sens en mesure de voter pour aucun des deux grands partis, ni l’UMP bien sûr, cette impossibilité est quasi « génétique » chez moi (je suis bien plus anti UMP qu’anti- sarkozyste), ni socialiste car je ne saurais pas de quel parti socialiste il s’agit tant ses propositions sont illisibles. Je ne parle pas là des « deux » partis socialistes auxquels Jacques Julliard se réfère dans le dernier numéro du Nouvel Observateur (mon seul abonnement reste fidèle à gauche…), le parti des collectivités (celui qui gagne les élections locales) ou le parti National (celui qui perd les élections importantes), mais des courants idéologiques qui le traversent. J’espère, même si j’en doute, que d’ici 2012, une fois le candidat présidentiel désigné on y verra plus clair, mais ce qui se passe au niveau des collectivités pourrait se révéler crucial dans la désignation de ce candidat.
« Après Martine fait de a Bicyclette, Martine en vacances, etc, il y a maintenant Martine à Montpellier » s’est esclaffé avec un humour indiscutable George Frêche lorsque Martine Aubry est venu soutenir, avec le succès que l’on sait, la candidate du PS (celle-ci va d’ailleurs perdre sa mairie car elle n’avait eu ce poste que grâce à Frêche!). Il se trouve que l’exclusion des socialistes de l’Hérault pourrait s’avérer être un tournant dans la désignation du candidat socialiste. Le hasard a voulu que j’ai eu ces derniers jours des nouvelles « fraîches » de la situation locale à la fois par des amis qui se sont installés à Montpellier du fait d’une mutation professionnelle (pas de ceux qui participaient à nos soirées précédemment citées car ils sont chiraquiens tendance Seguin) et par un professeur de médecine à Montpellier lors un lors d’une réunion de travail. J’ai constaté d’abord, quelles que soient les orientations politiques, qu’il y avait un capital de sympathie indéniable pour Frêche et qu’on se gaussait de l’agitation parisienne. Mais surtout on m’a fait prendre conscience que le moment où interviendrait la réintégration des exclus serait capitale, avant ou après la désignation du candidat : la fédération de l’Hérault est en faveur de Strauss-kahn…on comprend que Fabius ait prôné l’exclusion. Martine Aubry l’a emporté sur Cruella grâce à un trucage électoral, on espère qu’elle ne gardera pas le parti sur un second tour de passe-passe. Ceci étant dit si Martine Aubry arrive à fédérer le parti sur une ligne sociale libérale (oui je sais on appelle cela aussi social-traître, ne vient on pas de me lancer que, comme Pierre Bergé, je serais sûrement de droite si je n’avais pas la chance d’être homosexuel ; cela s’inscrit en négatif de ce qu’on a écrit sur le menu de l’adolescent d’extrême droite que je fus lors du repas de fin d’études après mon bac: « au gauchiste qui s’ignore »), elle reste pour moi une option.
Ne votant pas à Montpellier, privé de la solution Frêche, je voterai donc blanc. Bertrand lui, travaillant à Trousseau et très sensibilisé à la situation de l’AP-HP, votera Huchon.

Pendant ce temps là je finis la lecture, interrompue par celle du journal de Renaud Camus, de la « Trilogie berlinoise » de Philip Kerr, thriller en 3 volumes se passant dans l’Allemagne nazie, avant et après la guerre, mêlant des personnages réels du Reich à la fiction. La suite ce cette trilogie, parue 20 ans plus tard, « La mort entre autre », que j’avais lue cet été m’avait enthousiasmé. La « trilogie », aussi plaisante soit elle à lire, l’humour cynique du héros y est pour beaucoup, est loin d’atteindre le niveau de sa suite. L’homophobie de l’auteur, ou en tous cas de son personnage principal, est plus que dérangeante.

 

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