Un certain nombre de députés UMP ne semble pas avoir d’autre urgence que de faire retirer des manuels scolaires qui rendent compte de la « théorie
du genre ». Bien que m’étant maintes fois fait référence à cette théorie dans des billets de ce blog, théorie qui je le rappelle affirme que l’orientation et même l’identité sexuelles
doivent autant au contexte socioculturel qu’à la biologie, je dois avouer quelque peu surprenant qu’elle soit exposée de façon univoque, sans préciser qu’il ne s’agissait que d’une théorie et non
d’une vérité établie sur le plan scientifique ( sous réserve que les passages de ces manuels que j’ai pu lire dans la presse n’aient pas été dénaturés, en dehors de leur contexte...). La théorie
« Queer » est fort contestable dans sa version « militante», elle relève du combat politique d’une certaine extrême gauche, mais elle mérite au moins débat si l’on considère la façon dont
l’aborde Florence Rochefort du CNRs, en ne parlant plus « d’identité » mais de représentation : "Toutes les représentations assimilées au féminin et au masculin sont le produit d'une construction
sociale".
On pourrait conseiller à nos députés UMP d’aller voir, comme « leçon de choses », le passionnant thriller d’Almo Dovar, « La piel que habito »,
d’une grande beauté formelle même s’il n’atteint pas, le film est quelque peu glacial, à l’émotion de « Tout sur ma mère ». A la fin de ce film bouleversant, le héros, transsexuel, affirmait que
son identité sexuelle était un choix. Dans son dernier film Almo Dovar va plus loin, l’identité de «Vera » sera forgée par un démiurge, le genre au delà du gêne et du socioculturel....