« Je peux vivre sans toi, oui, mais ce qui me tue mon amour, c'est que je ne peux vivre sans t'aimer », ces paroles du refrain d’un des chansons écrites par Alex Beaupain pour le très beau film
de Christophe Honoré, « Les Biens aimés », constituent le film conducteur des chroniques amoureuses d’une mère (interprétée par Ludivine Sagnier puis Catherine Deneuve) et de sa fille (Chiara
Mastroianni), chroniques dont les soubresauts et les souffrances qu’ils traduisent éclipsent pour les protagonistes les grondements de l’Histoire, chars de Prague aux attentats du 11 septembre.
Ce réalisateur qui m’avait déjà enchanté avec sa précédente comédie musicale, « Les chansons d’amour », toujours avec Alex Beaupin comme parolier, est un habitué de Cannes depuis s son premier
film « 17 fois Cécile Cassard ». Film sur le sentiment amoureux sur ce qui le fait naître, disparaître, ou l’exacerbe- le temps qui passe, l’égoïsme, l’infidélité (« Est-ce qu’on pourrait arrêter
de se tromper les uns les autres ? » dit un des personnages, laissé pou compte de l’amour), l’absence de désir physique - tout ce qui en constitue l’essentiel est dit en chansons. Dans un des
plus belles scènes, l’amant de Henderson, batteur d’un groupe rock interprété magistralement par Paul Schneider, tente de surmonter l’impossibilité d’un rapport physique entre ce dernier et Vera
qui l’aime à en mourir, en prenant l’initiative d’un plan à trois....
Cette rentrée est riche de films qui ont marqué l’excellente sélection du festival de Cannes, notamment le splendide film de Lars von Trier, « Melancholia », dont les dimensions cosmiques et la
virtuosité de la réalisation font écho à celui de Terence Malik, « Tree of life ». Les deux films révèlent pourtant deux visions aussi opposées que possible, religieuse d’une rédemption par la
grâce pour ce dernier, alors que celle de Lars Von Trier est d’un pessimisme radical, solitude infinie de l’Homme dans l’Univers qui n’a d’autre issue que de disparaitre avec l’humanité entière.
On pourrait rêver d’une rentrée littéraire sans un livre d’Amélie Nothomb en tête des ventes, ce ne sera pas cette année, il faudra en plus supporter ses chroniques dans « Le monde des livres »
ce qui ne rassure pas sur l’évolution éditoriale de ce supplément, mais on se consolera en découvrant le nombre d’ouvrages qu’on aimerait se procurer et avoir le temps de lire, le nouveau roman
de Jonathan Franzen, le premier d’Albert Jenni, « L’art français de la guerre », dont on parle beaucoup, et surtout la saga d’Haruki Murakami, 1Q84, titre clin d’oeil à « 1984 » , dont les deux
premiers tomes viennent de paraître.
Rentrée professionnelle aussi, avec la reprise de mes déplacements, Budapest lundi et mardi pour une réunion internationale, puis en pays cathare pour une réunion interne à mon entreprise.