Un tel est mort des suites d’une longue maladie….Derrière cette phrase se cache le plus souvent le mot tabou : « cancer ». Ceci ne donne pourtant pas lieu à des protestations, voire à un « outing » comme vient de le faire Act-up à propos du décès du philosophe trotskiste Daniel Bensaïd. Pourquoi ce qui ne soulève pas l’indignation quand il s’agit du cancer, pose problème quand il s’agit du Sida ? Probablement parce que le cancer est vécu comme une fatalité (ce qui est pourtant loin d’être vrai), alors que le Sida est associé à un comportement à risque (sexuel ou addictif) et à une réprobation morale du « peuple ». Dans le premier cas il s’agirait d’un mélange de pudeur et de phobie d’un mot tabou, dans le deuxième cas d’une volonté de dissimulation. C’est sans doute en grande partie vraie (d’autres morts célèbres ont ainsi vu la cause de leur décès, le sida, occultée : Michel Foucault, Bruno Carette (ex-nul), Thierry le Luron, etc…), mais on ne peut exclure qu’il puisse d’agir aussi, parfois, de simple pudeur.
Autre décès, qui passera sans doute plus inaperçu, celui de Jacques Martin (pas le premier mari de Cecilia, on ne meurt qu’une fois !) mais le dessinateur d’Alix, à l’âge raisonnable de 88 ans. Son héro a très souvent été soupçonné d’être en fait gay. Combien savent tout ce qu’ont évoqués ces héros souvent dénudés (il faudrait ici aussi évoquer la série des « Prince Eric » de Serge Dalens) pour des générations de jeunes garçons (ou même d’adultes) aux sens en plein éveil)?
Conservons la « Gay attitude » en parlant de cet étonnant polar, « Fakirs » d’Antonin Varenne, dont la mort d’un des protagonistes, gay, décède sur la scène d’un spectacle sado-masochiste dont il était l’unique acteur (suicide ?). Un polar superbement écrit qui vient à point pour me remettre du désastreux « Symbole perdu ».