Limbo se trouve être aussi le titre de la bande dessinée qui constitue une des trois intrigues parallèles d'un autre très grand roman, "Dans les limbes" de Jack O'Connell, paru il y a quelques mois. Thriller gothique, en fait totalement inclassable, qui se passe dans la ville imaginaire au centre de tous ses romans, Quinsigamond, labyrinthe post-industriel . Le théâtre principal est ici une clinique, là encore dirigée par des neurologues démiurges, et dans lequel le héros, pharmacien, vient y amener son fils plongé dans le coma en espérant que ces médecins surdoués le réveillent, fils dont la lecture préférée était "limbo", BD peuplée de monstres de foire, et dont les personnages semblent s'être échappés. A cela s'ajoute une bande de motocyclistes, réfugiés dans une usine de prothèses, qu'on croirait sortis de "MAD Max" . Les trois intrigues vont s'interpénétrer et se nourrir l'une l'autre pour donner un grand roman, à l'écriture enivrante, roman sur l'écriture justement, sur le langage, sur la construction d'un récit comme ses précédents ouvrages. Si on a évoqué le Stanley Kubrick de Docteur Folamour pour Bernard Wolfe, c'est ici Tod Browning, David Lynch et Borges qui sont convoqués.
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Les romans de R.J.Ellory, sont de facture plus classique. J'avais dit, dans un précédent billet, tout le bien que je pensais de sa dernière production "Les anonymes". J'ai terminé il y a peu "Vendetta", gigantesque fresque qui retrace l'histoire de la mafia aux Etats-Unis ces cinquante dernières années, y compris dans ses dimensions politiques (les assassinats des Kennedy en particulier), tout en restant un thriller palpitant, à l'écriture toujours aussi remarquable, avec un coup de théâtre final époustouflant. Un de ces livres que vous ne voudriez jamais voir se terminer.
J'aurais bien du mal à vous faire part de mon enthousiasme pour les derniers films que j'ai pu voir. Le dernier "Harry Potter", assez sombre, est plutôt supérieur à l'ensemble de la production, même si j'oublie une partie de l'intrigue d'un épisode à l'autre...Une petite mention pour une comédie parfois touchante "Les émotifs anonymes", qui peint, en forçant quelque peu le trait, une pathologie assez fréquente, "la phobie sociale".
Bonne année 2011 à ceux qui commentent ce blog (et aux autres aussi d'ailleurs!) |