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1 novembre 2010 1 01 /11 /novembre /2010 15:45

 

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Ce blog n'a pas vocation à devenir une chronique des romans policiers que j'ai jugés dignes d'intérêt, mais il se trouve que la lecture de Zulu, de l'auteur français Caryl Férey, m'a d'autant plus marqué, qu'elle m'a donné une vision bien différente de l'Afrique du Sud, de ce que j'avais vu en voir lors de mes courtes vacances dans ce pays, il y a un peu plus de trois ans.

Une semaine en Afrique du sud était, à n'en pas douter, insuffisant pour se faire une idée objective de l' évolution de ce pays, d'autant plus que notre voyage, Bertrand et moi,  s' était  limité à un Lodge de la réserve Kruger et à la région de Cap Town. Les impressions que j'en ai eues sont celles de tout touriste ...Tout d'abord l'étonnement de pouvoir côtoyer de si près des animaux, souvent féroces, dans la réserve Kruger, à l'occasion de 5 Safaris ("photos"), et la chance d'avoir pu voir les " Big Five", l'éléphant, le lion, le rhinocéros, le buffle et le léopard (le plus difficile à rencontrer, parait il). Cela m'a paru parfois un peu risqué, dans le simple abri d'une land rover ouverte à tous vents, mais le guide nous a dit "no problem if you don't stand up"!. La nuit venue, dans le Lodge, il était interdit de se déplacer sans être accompagné par un membre du personnel..
Trois jours plus tard nous avions pris l'avion pour le Cap. A l'aéroport local il était cependant étrange de voir la répartition des passagers entre les deux destinations possibles, Johannesburg, 95% de noirs, et Cap Town, 100% de blancs. Cette étrange impression s''est poursuivie au Cap. Dans les restaurants des parties touristiques, notamment Water Front, uniquement des blancs, à l'exception du personnel bien sûr. En périphérie la misère, immense qu'on ne peut qu'apercevoir de loin (il existe cependant des excursions "sécurisés" permettent de traverser les townships). Il n'y a plus d'apartheid "politique", l' apartheid "économique" persiste. La vie, pour un Européen à l'euro fort, apparaît très bon marché ( 1 euro la bière dans un bar branché!) mais inabordable pour le sud africain noir. Autre étonnement, dans ce pays anglo-saxon, le nombre de noirs qui parlent français, en fait des émigrés du Congo ou d'autres pays africains francophones qui sont se sont exilés dans un pays un peu moins pauvre que le leur. Notre dernière nuit en Afrique du Sud s'est écoulée dans un hôtel merveilleux de Franschhoeck (littéralement "le coin des français"), une petite ville sur la route des vins, dont j'ai dégusté un des crus les plus connus "Dieu Donné", en blanc et en rouge, un petit cru, mais tout à fait convenable.  Voir ce nom de Dieu Donné en plusieurs endroits de ce village viticole, d'ailleurs très riche en noms d'origine française, y compris une rue "Bordeaux", témoins d'une colonisation française, prêtait à sourire à un moment où ce dernier multipliait les provications à Paris. Comme vous le savez sûrement, l'Afrique du sud est un des rares pays et le seul Africain, à avoir légalisé le mariage gay. J'ai certes constaté que Cap Town était une ville relativement accueillante pour les gays, avec un petit quartier style marais, composé de 2 "bar -boîte", plutôt du style année 80 chez nous, beaucoup de monde , une ambiance chaleureuse, une mixité de races et de sexes, des gogo-boys très style US, une backroom où les poches des pantalons sont sans doute plus fréquentées que les bites, et un service de sécurité bénévole, à l'extérieur, garantissant pour quelques rands l'intégrité des véhicules...Beaucoup de gays aussi se baladant sur "Waterfront".
Nous n'avons pas pu parcourir en une semaine, tout ce qu'on nous avait suggéré de visiter, mais j'ai trouvé ce que j'ai vu de ce pays magnifique, quelle émotion de se retrouver dans les paysages grandioses du Cap de Bonne Espérance, un des bouts du monde...

C'est une Afrique du Sud bien différente que nous fait découvrir ce remarquable polar qu'est Zulu. Celle du racisme et de la ségrégation persistante, de la violence extrême, du sida, de la drogue et de l'insécurité généralisée. Au moment où ce pays se prépare à recevoir la coupe du monde de football 2010, trois flics, Ali Neumann, zulu de naissance, et deux de ses acolytes blancs, dont un, homosexuel refoulé, va trouver une mort atroce, vont mener une enquête qui semble s'orienter sur la piste d'un serial killer mais qui se révèle en fait être celle du trafic de stupéfiants et de l'expérimentation médicamenteuse. C'est un livre très noir, au style alerte,  aux personnages attachants qui se meuvent dans des milieux d'une violence inimaginable, à dimension politique, historique, et social, sans négliger l'intrigue. Un grand roman, très noir qui mérite le bien qu'on en a dit.

 

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