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20 août 2015 4 20 /08 /août /2015 14:15
Sitges, la crise?

Mykonos l’an dernier n’avait été qu’une entorse à mon habitude de passer avec Bertrand mes vacances d’été à Sitges, non sans profiter du long parcours en voiture pour faire étape dans des sites remarquables du sud de la France.

Nous découvrîmes d’abord Collonges-la-Rouge, village médiéval de la Corrèze, sans oublier de visiter les deux autres petits bourgs qui l’entourent et que sa réputation éclipse, Curemonte, superbe sous le sous le soleil couchant de cette fin juillet et Turenne et son château. Inutile de préciser que les soirées y sont calmes, d’autant que les plus proches contacts « Grindr » sont à Brive….

Le lendemain nous atteignîmes la plus belle ville de France selon Victor Hugo ("Prenez Anvers, ajoutez-y Versailles, et vous avez Bordeaux") pour y passer deux jours, le temps d’amorcer notre bronzage sur la plage gay du Porge, de revenir déguster un de ses savoureuses pizzas chez «Jacomo», restaurant certes moins fréquenté par les gays qu’il ne fût, mais dont la patronne est toujours aussi truculente, de faire mes premiers pas dans un nouveau bar, le Lefko, dans le centre de cette ville qui m’a vu naitre, où je reviens pourtant tous les mois mais dont l’ouverture m’avait échappé et d’y apercevoir un de mes tricks d’il y a plus de 30 ans…

Le départ pour Biarritz, imprudemment un 1è aout, se fit en évitant sagement de quitter Bordeaux par l’autoroute envahie par des hordes de vacanciers, ce qui nous permis d’arriver à temps pour passer l’après-midi à la célèbre plage «des 100 marches» à Bidart, très courue par les gays, dont l’accès se méritait particulièrement en ce jour caniculaire. Il était impensable de revenir au pays basque, qui a bercé mes vacances d’enfant et d’adolescent, sans aller diner "Chez Pablo" à Saint Jean de Luz, restaurant que j’ai découvert avec mes parents...La "vieille" n’est plus là depuis longtemps, sa nièce a repris le flambeau, mais les chipirons à l'encre sont toujours à se rouler par terre...Le soir, un verre pris à la terrasse du Bô bar, bar gay branché de Biarritz, me permis de jeter un œil nostalgique à la discothèque « Le caveau », à quelques mètres, qui fut en son temps un lieu gay mythique et où j’ai eu passé des nuits torrides…il y a si longtemps.

Il ne nous restait plus qu’à franchir la frontière à Irun et à rejoindre Sitges via les autoroutes espagnoles, évitant ainsi le Pertus et ses bouchons interminables ainsi que le risque de perdre des points de permis….Notre premier réflexe fut de faire un tour de la ville pour constater ce qui avait changé par rapport à l’année précédente. Nous avons été stupéfait du nombre de fermetures d’établissements : la charcuterie d’où nous ramenions toujours un savoureux jambon; le restaurant « Ma maison », une institution très gay friendly ; le restaurant «El Trull» ; la discothèque « L’Atlantida » où se déroulaient les nuits blanches et les « gays beach party »; le petit commerce d’alimentation de la rue principale où l’on se ravitaillait en eau…Ma première réaction fut d’invoquer la crise qui a sévèrement affecté l’Espagne mais les «locaux» nous ont presque à chaque fois donné une autre raison : retraite, malversation financière, problème personnel du patron, fermeture administrative…Sinon, pas de changements majeurs par rapport aux billets précédents consacrés à cette ville, tout s’organisant, depuis la fermeture du Mediterraneo, dans les bars et discothèques à proximité du célèbre Parrot, la terrasse gay incontournable. Lady Diamond, dont l’embonpoint s’est accentué, continue à faire spectacle dans les bars et restaurants sans beaucoup changer son répertoire…

Un peu moins de monde cette année, m’a-t-il semblé, surtout moins d’habitués du marais, l’ambiance y est toujours aussi chaude. Je n’ai plus l’énergie (ou l’envie ?) nécessaire pour participer aux très tardives soirées mousse de l’Organic ou aller finir mes nuits sur la plage où je n’ai donc pas pu vérifier si la drague y était toujours aussi active, mais les bars sexe, notamment le très populaire Bukkake, sont accessibles à des heures certes avancées mais plus raisonnables et les réseaux sociaux, Grindr, Scruff, gayromeo, Hornet, fonctionnent au maximum, permettant de cueillir ici tel jeune barcelonais venu passer la journée ou là de ne même pas quitter son hôtel en changeant juste de chambre….

Alors que je faisais part sur mon « mur » Facebook de mon plaisir de retrouver un de ces endroits de plus en plus rares qui résistent à l’uniformisation galopante que tente de nous imposer la génération anti-communautariste du « mariage pour tous », un de mes «amis» s’étonna en commentaire qu’on puisse parler de « résistance à l’uniformisation» au paradis des clones. Il avait sans doute oublié qu’à Sitges, loin de l’indifférenciation, ce serait plutôt la guerre des clones : bears, cuirs, crevettes, gymqueens, vieilles tantes décaties, etc…. Les hipsters barbus, symptômes accablants de cette maladie, « le mimétisme hétérosexuel », qui frappe de plus en plus de jeunes gays parisiens ne sont pas ici l’espèce dominante…

Après 9 nuits à Sitges, avant de regagner Paris, il est sage de prévoir une étape de repos. Cette année c’est saint Antonin Noble Val, petit village médiéval et familial du Tarn et Garonne qui nous a servi de « sas de décontamination », non sans avoir pris le temps de nous arrêter un instant pour visiter l’impressionnante abbaye Saint-Michel de Gaillac. Le temps n’était malheureusement pas au rendez-vous, ne permettant pas de profiter comme on l’aurait voulu du magnifique spectacle des gorges de l’Aveyron, mais nous avons pu découvrir Penne et son château en pleine restauration où l’on peut observer les tailleurs de pierre en action, ainsi que l’abbaye cistercienne de Beaulieu.

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commentaires

L
Betrand ???? Bertrand la Baronne?
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