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22 septembre 2010 3 22 /09 /septembre /2010 12:20

 

On sait comment est née la crise des « subprimes », de l’exploitation par le monde de la finance de la pauvreté et de l’ignorance. La mondialisation freinant la hausse des salaires et donc la consommation « intérieure » indispensable à la poursuite de la croissance, on a incité les pauvres, c’est à dire ceux qui sont les plus nombreux et qui « ne savent pas », à s’endetter en achetant la maison de leur rêve, rêve dont il n’avait pas les moyens. Le film « Cleveland contre Wall street », docu-fiction qui met en scène « fictivement » le procès contre les banques que les habitants de Cleveland n’ont toujours pas réussi à mettre en œuvre, éclaire de façon lumineuse le mécanisme de cette escroquerie, et notamment celui de la « titrisation », un peu obscur pour moi, qui consistait à placer en bourse ces crédits pourris.
Un autre film, « Krach », démonte le mécanisme des bulles boursières en mettant en scène les agissements d’un super trader (à côté duquel Jérome Kerviel apparait comme un enfant de chœur) qui met au point un système qui ne marche que si quelques uns seulement « savent ».
Si, dans ces deux cas, le système s’est diaboliquement retourné contre ses protagonistes c’est parce que l’appât du gain les a rendus aveugles à leur propre savoir.
Les mécanismes économiques et financiers devraient faire l’objet d’un enseignement obligatoire ce qui donnerait à un plus grand nombre les moyens de déjouer les pièges que leur tendent les conseillers financiers et la possibilité pour ceux qui le peuvent de faire fructifier leur épargne sans que cela soit réservé à une petite minorité d’initiés. Une meilleure éducation « économique » de nos concitoyens permettrait peut être aussi à nous gouvernants de ne pas se précipiter et s’enferrer dans des impasses comme celle du « bouclier fiscal ». Certes, la faute à « pas de chance », Nicolaparte ne pouvait prévoir la survenue de la crise financière quand il a imaginé ce mécanisme subtil pour le substituer à une suppression de l’ISF jugée « psychologiquement » impossible. Un minimum d’effort pédagogique aurait néanmoins été souhaitable, comme cette parabole qui circule sur internet (voir en fin de billet), qui certes force le « trait » mais n’en est pas moins éclairante, telle celle de Fernand Raynaud sur le boulanger « étranger ». On peut même s’étonner devant tant de maladresses politiques que, selon un récent sondage, 37% des français soient contre la suppression du bouclier alors que seuls une infime minorité d’entre eux en bénéficient ! On peut supposer (je n’ai pas les détails du sondage) qu’il s’agit de sympathisants de droite qui espèrent un jour en bénéficier...
Pourtant ceux qui « savent » et notamment les dirigeants socialistes, sont bien conscients que si la supression du bouclier fiscal est inéluctable, le temps de la pédagogie est passé, elle doit s’accompagner d’une refonte globale de la fiscalité. Nombre d’entre eux prônent la suppression simultanée de l’ISF (ou du moins sa refonte) et la création d’une tranche supplémentaire de l’impôt sur le revenu. Un syndicat des impôts, tablant lui aussi sans doute sur l’ignorance, dans une logique purement comptable a calculé que cette double suppression, même accompagnée d’une tranche d’imposition de 45% pour les plus hauts revenus, aboutirait à un manque à gagner important pour l’état, faisant semblant d’oublier que la mise en œuvre d’une fiscalité conforme à ce qui pratique ailleurs en Europe devrait réduire fortement l’évasion fiscale et donc permettre des rentrées significativement supérieures dans les caisses de l’état.




« Un classique a méditer : Supposons que tous les jours, 10 collègues se retrouvent pour boire une bière et que l'addition se monte à 50$ (normalement, 5$ chacun). Dans un souci d équité, ils payaient la note de la façon que l'on paie les impôts, selon les revenus de chacun, on a la répartition suivante: Les quatre premiers, les plus pauvres, ne paieraient rien, zéro cent. Le cinquième paierait 50 cents. Le sixième paierait 1,50$. Le septième paierait 3,50$. Le huitième paierait 6$. Le neuvième paierait 9$. Le dernier, le plus riche, devrait payer 29,50$ à lui tout seul. On arrive donc bien à 50$. Ils décidèrent de procéder comme décrit. Les dix se retrouvèrent chaque jour pour boire leur bière et semblèrent assez contents de leur arrangement. Jusqu'au jour où le tenancier du bar les plaça devant un dilemme: «Comme vous êtes de bons clients, dit-il, j'ai décidé de vous faire une remise de 10$. Vous ne paierez donc vos dix bières que 40$.» Le groupe décida de continuer à payer la nouvelle somme de la même façon. Les quatre premiers continuèrent à boire gratuitement. Mais comment les six autres, les clients payants, allaient-ils diviser les 10$ de remise de façon équitable? Ils réalisèrent que 10$ divisés par 6 faisaient 1,66$. Mais s'ils soustrayaient cette somme de leur partage, alors le cinquième et le sixième homme allaient être payés pour boire leur bière (1,16$ et 16 cents). Le tenancier suggéra qu'il serait plus judicieux de réduire l'addition de chacun selon le même barème et fit donc les calculs … Alors … Le cinquième, comme les quatre premiers, ne paya plus rien, Un pauvre de plus ... Le sixième paya 1$ au lieu de 1,50$ (33% de réduction). Le septième paya 2,50$ au lieu de 3,50$ (28% de réduction). Le huitième paya 4,50$ au lieu de 6$ (25% de réduction). Le neuvième paya 7,50$ au lieu de 9$ (17% de réduction). Le dixième paya 24,50$ au lieu de 29,50$ (16% de réduction). On arrive bien à un total de 40$.
Chacun des six clients payants paya moins qu'avant, et les quatre premiers continuèrent à boire gratuitement. Mais une fois hors du bar, chacun compara son économie. «J'ai seulement eu 50 cents sur les 10$ de remise», dit le sixième et il ajouta, montrant du doigt le dixième: «Lui, il a eu 5$!!!» «C'est vrai», s'exclama le septième. «Pourquoi il aurait eu 5$ de rabais alors que moi je n'ai eu que 1$? Le plus riche a eu la plus grosse réduction!» «Attendez une minute, cria le premier homme. Nous quatre n'avons rien eu du tout. Le système exploite les pauvres». Les neuf hommes cernèrent le dixième et l'insultèrent, le tabassère même … Le jour suivant, le dixième homme ne vint pas, il avait déménagé aux Bahamas ou il avait déjà des amis plus agréables à fréquenter. Les neuf autres s'assirent et burent leur bière sans lui. Mais quand vint le moment de payer, ils découvrirent quelque chose d'important: ils n'avaient pas assez d'argent pour payer ne serait-ce que la moitié de l'addition. Et cela est le reflet de notre système d'imposition. Les gens qui paient le plus d'impôts tirent le plus de bénéfice d'une réduction de taxe et, c'est vrai, ils resteront plus riches. Mais malgré tout, en valeur comme en proportions, ce sont eux qui payent le plus, et si vous les taxez encore plus fort et les condamnez à cause de leur richesse, ils risquent de ne plus se montrer. Pour ceux qui ont compris, aucune explication n'est nécessaire. Pour ceux qui n'ont pas compris, aucune explication n'est possible. »

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