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20 juin 2010 7 20 /06 /juin /2010 22:43

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Je suis rentré de Buenos Aires pour trouver à Paris un temps assez semblable à celui que je venais de quitter, mas là bas c'était l'hiver...Ce sera sans doute ma dernière destination lointaine de l'année, j'ai en effet renoncer à me rendre à Honolulu en juillet pour le plus important des congrès sur la maladie d'Alzheimer, c'est vraiment un voyage trop long, plus de 20 heures, pour seulement 3 ou 4jours sur place (j'avais trouvé très pénible mon périple pour la même destination en 1993, à l'occasion de l'American Neurology, pendant la 2è guerre du golf, ce qui nous avait valu un accueil plutôt mitigé de la part des autochtones qui ne comprenaient pas la position de la France) et ce d'autant plus que je devrais très probablement m'y rendre à nouveau en avril 2011.

Durant mon vol de retour j'ai pu lire le court essai de Raphaëlle Bacqué, "Le dernier mort de Mitterrand". Ce mort c'est François de Grossouvre qui s'est suicidé à l'Elysée en avril 1994, dernier car il faisait suite aux morts tragiques de Patrice Pelat et de Pierre Berregovoy. Ce récit, bien écrit, se lit comme un roman, c'est l'histoire d'une passion amoureuse, celle qu'éprouvait François de Grossouvre pour François Mitterrand, dépourvue de tout désir physique bien sûr, mais avec tous les symptômes du délire amoureux et des dérives de la jalousie, jalousie féroce à l'encontre de quiconque pouvait lui faire de l'ombre auprès de Mitterrand, notamment Michel  Charasse  et Roland Dumas. Il nous est narré comment cet homme a été broyé par cette passion jusqu'à livrer à la presse et à quelques journalistes complaisants prêts à tout pour salir Mitterrand ( on n'est pas étonné de voir surgir le nom d'Edwin Plenel) des informations sur les affaires, dont le secret de la 2è famille de Mitterrand, qui ont assombri son second septennat. Suicide, le livre ne laisse aucun doute. Ce "roman" est aussi le récit des amours parallèles, passionnels aussi, qui rapprochaient encore les deux hommes, tous les deux avaient un amour clandestin.

Ce livre n'est pas un livre partisan, loin de là, mais donnant un éclairage nouveau sur certains épisodes qui ont constitué la "part d'ombre" de Mitterrand, il en  renforce l'image. On est notamment fasciné par l'aura qu'il avait sur tous ceux qui l'approchaient, comme cet interprète avouant au soir de sa retraite : "J'ai aimé passionnément cet homme..."

J'ai lu ce livre avec une certaine nostalgie d'une époque révolue, celle où la France avait un président....

 

"....Lui, en revanche, ne s'améliore pas : ces deux journées outre-Manche s'étaient bien passées, sa femme avait surmonté l'épreuve de cette première sortie officielle avec beaucoup de grâce et d'à propos, il a fallu qu'il aille tout gâcher en soulignant ce succès, en déclarant, lors d'un discours, que Carla avait fait honneur à la France, comme s'il s'agissait d'un enfant de cinq ans ou d'une pouliche qui aurait gagner le Grand Prix. Je suppose que cet homme est très intelligent, pour être arrivé là où il est en ayant triomphé de tant de redoutables rivaux. Mais en même temps, et de toute évidence, il est très bête. C'est lui l'enfant de cinq ans, qui parade de ses jolis jouets, vérifie qu'on les a bien remarqués et insiste pour qu'on reconnaisse que, décidément, ce sont les plus beaux. Et tous ces mamours étalés sont déplaisants au possible."

( Renaud Camus, Au nom de Vancouver, journal 2008, Fayard)

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commentaires

P
<br /> <br /> La famille de Grossouvre et moi, ancien collaborateur de François de Grossouvre à l'Elysée, contestons le bien fondé du livre de R. Bacqué, la véracité et/ou l'interprétation des faits et<br /> situations décrits, le portrait qu'il ressort de François de Grossouvre, les rôles qu'il a tenus tant dans la Résistance qu'à l'Elysée... Et surtout la conclusion sur le suicide, loin d'être<br /> étayée par des preuves que l'auteure prétend apporter. Cf. notamment l'article du Figaro Magazine du 19/06/2010 visible sur le blog : http://pierda.wordpress.com/<br /> <br /> <br /> <br />
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