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19 janvier 2024 5 19 /01 /janvier /2024 13:37

Il y a bien longtemps, quand j’ai rencontré Philippe, mon premier amant, comme j’ai pu le conter dans un des premiers billets de ce blog ( https://limbo.over-blog.org/article-ma-premiere-fois-pour-son-malheur-44231829.html ) Jean-Paul 1èr venait d’être élu Pape. Fervant catholique, vivant bien son homosexualité, mais le coeur déchiré par la position dogmatique de l’église, il n’aurait sans doute pas imaginé, si ce n’est en rêve, qu’un Pape, 45 ans plus tard, autorise la bénédiction des couples homosexuels. Fait prêtre quelques années après notre douloureuse séparation, il a fini par ne plus répondre à mes voeux annuels, mais, s’il est encore de ce monde, je n’ai aucun doute que cette révolution dogmatique, dont on a du mal à mesurer la portée et les résistances internes qu’elle va susciter (déjà à l’oeuvre dans l’église d’Afrique, mais pas seulement), ne l’ait réjoui.

 

Le christianisme comme “religion de sortie de la religion”, selon les termes de Marcel Gauchet, permettant son insertion dans la démocratie, le distinguant fondamentalement des autres religions et spécifiquement de l’islam. Faut il  comme Michel Onfray ou surtout Emmanuel Todd dater la disparition de la religion à partir des lois sur le mariage gay, y rattacher le déclin de l’occident et affirmer : “l’idéologie trans est ..l’un des drapeaux du nihilisme qui définit désormais l’occident, cette pulsion de destruction, non pas simplement des choses et des hommes mais de la réalité”.

 

Cette progressive déconstruction sociologique et culturelle, si elle est loin d’avoir été intériorisée par nombre d’homosexuels si l’on en juge par le livre de Panayotis Pascot “La prochaine fois que tu mordras la poussière”- que j’ai lu sans déplaisir mais dont le phénoménal succès est pour moi une énigme - dans lequel l’auteur montre sa difficile acceptation de son homosexualité, permet de faire de la nomination d’un premier ministre gay et de son ex-partenaire de PACS aux affaires étrangères, un (presque) non évènement médiatique.

Non évènement médiatique mais pas sur les réseaux sociaux où les injures homophobes se sont déversées en torrents, ce qui n’est pas une surprise, la bête homophobe sortant de sa cachette dès qu’elle le peut. Il était plus difficile de prévoir que les attaques les plus violentes viendraient de la succursale LFI que constitue la frange radicale des militants LGBT pour laquelle Gabriel Attal n’est pas un” bon gay” car sans revendication identitaire : “se réjouir de la nomination de Gabriel Attal car il est gay, c’est se rendre complice de toutes les horreurs racistes, classistes, cishétérosexistes que son homosexualité rendra possibles”! Ravage du wokisme proférée par un docteur en sociologie de Paris 8. Un article de Merdapart n’était il pas intitulé : «  un premier ministre gay mais pas trop », pointant par la une homosexualité non subversive…Un bon gay ne peut être blanc, mais noir ou métis et socialement opprimé. Je suis définitivement un « mauvais gay ».

 

Si le  temps où l’homosexualité ne pouvait être dite, comme nous le rappelle le film de Katell Quillévéré avec Vincent Lacoste, « Le temps d’aimer », et donnait lieu à des poursuites juridiques, a été oublié des jeunes générations militantes, c’est bien grâce à l’engagement d’homosexuels blancs considérés alors comme subversifs…

 

« Ce que tu ne peux pas dire, souffle le », aveu fait par une directrice d’école, à un des protagonistes du très beau film nippon, "L’innocence", pudiquement qualifié d’une histoire d’amitié entre deux enfants, alors qu‘il  s’agit d’une histoire d’amour, servira de conclusion à ce billet.

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26 octobre 2023 4 26 /10 /octobre /2023 14:30

 

Non sans avoir vu avant de partir, Barbie, film réalisé par une sorte de Sandrine Rousseau qui aurait du talent mais que les pectoraux de Ryan Gossling m’ont aidé à supporter et surtout le formidable Oppenheimer, cette année, le périple à travers villes et villages de France pour atteindre et revenir de Sitges, commenca, un dernier wek-end de juillet,  par le village médiéval de Perouge, au nord de Lyon, dont l’hôtel que nous avions choisi contribua à restituer l’ambiance supposée de l’époque.

L’étape suivante nous conduisit en Auvergne, dans un superbe hôtel né de la restauration d’un couvent, près du village de Barjac, d’où nous pûmes redécouvrir les gorges, visiter la grotte St Marcel et flaner dans un autre beau village médiéval, Aiguèze. Puis en chemin pour la provence, nous fimes une halte à chateauneuf du Pape, le temps de voir ce qui reste du chateau, avant d’atteindre un nouvel hôtel, au pied du trés beau village de Seguret, au départ duquel la route des dentelles de Montmirail, dominée par le Mont Saint-Armand, permet de découvrir de charmants villages, Sablet, Gigondas, Vacqueyras, La Roque-Alric, dont malheureusement les églises sont presque toutes fermées. Piscine du domaine de la Cabasse mal entretenue et moustiques omniprésents ont quelque peu terni ce court séjour.

Collioure, dernière halte avant Sitges, sorte de Saint Tropez plus populaire ( mais presque aussi cher), m’a plutôt séduit, séduction à laquelle ont contribué le très bel hôtel de style Catalan, La Casa Pairal avec son jardin exotique et son emplacement central, ainsi que l’excellent repas de poisson pris chez “Simone”.

 

La route vers Sitges ne fut pas de tout repos : fermeture de l’autoroute au niveau de Perpignan en raison d’un poids lourd en feu, obligeant à un détour par la côte de plus de 2 heures, détour pris juste à temps avant qu’il ne soit à son tour impraticable en raison de vastes incendies de forêt. Arrivée sous le soleil en fin d’après midi, nous laissant juste le temps, avant diner, de faire un rapide tour de la zone gay pour mesurer les changements éventuels qui auraient pu être accentués en période post-covid. Cette année pas de bouleversement, si ce n’est la fermeture du restaurant la Santa Maria, très couru pour sa paella, le retour du restaurant du Parrot et une inflation toutefois maitrisée . Quant à la vie nocturne, toujours aussi dépourvue de vraies discothèques, elle m’a semblé relativement stabilisée, avec la concentration toujours plus importante des bars au croisement des carre de joan Tarrida et Carre Bonnaire, la première étant littéralement envahie à partir de 23h. Les temps où je regagnais l’hôtel au petit matin, exténué par les bières et le sexe sont maintenant bien loins, l’âge et la vie de couple aidant, d’autant plus que l’utilisation généralisée de Grindr  facilite les contacts à des horaires bien plus convenables. Quant à la surface de plage disponible, si restreinte l’année dernière du fait de la montée des eaux, elle semble s’être légérement améliorée, notamment à la plage, en partie naturiste, des Balmins.

Au début d’un long week-end de 15 aout, il était plus raisonnable de rentrer en France en évitant le Pertus, l’occasion de découvrir la très belle  ville de Pampelune et de visiter sa monumentale et splendide Cathédrale, avant de franchir la frontière au pays basque et de faire une halte d’un jour à Saint-Jean-de-Luz, histoitre de savourer une fois de plus les incontournable chipirons à l’encre de “Chez Pablo”, puis de s’arrêter quelques jours dans ma ville natale, Bordeaux, et retrouver la plage du Porge.

Après 3 semaines de soleil ininterrompu, mais sans subir les chaleurs torrides qu’ont connu certaines régions, il était temps de reposer un peu notre peau sous un ciel couvert avant de retouver Paris. Destination la Bretagne donc pour la très agréable ville de Cancale et ses huitres...

 

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11 juillet 2023 2 11 /07 /juillet /2023 12:28

 

La pandémie nous ayant obligé à renoncer à ce voyage en 2020 et 2021, nous avons attendu 2023 et le passage à l’euro de ce pays, en janvier dernier, pour l’entreprendre fin mai.

 Le vol transavia pour Zadar, notre première étape, ayant été annulé en raison de la nouvelle législation réduisant le traffic matinal à Orly, ce fut depuis Split, par un vol de la Croatia Airline, que nous l’atteignîmes. Peut-être pas notre souvenir le plus marquant, même s’il est difficile de ne pas etre impressioné par l’orgue maritime et ses jeux de lumière au coucher de soleil et l’architecture de ses monuments, notamment l’église préromane Saint-Donat, plus que par sa cathédrale Sainte-Anastasie.

Le lendemain retour sur Split, notre deuxième étape, non sans faire un détour par la cité médiévale de Troglir, un de nos coup de coeur avec sa somptueuse cathérale Saint-Laurent, dont il est étonnant que notre agence de voyage ne nous l’ait pas proposée comme étape principale.

A Split, comment ne pas être ébloui par le péristyle, cette cour rectangulaire entourée de monuments qui nous baladent à travers les siècles (dont la splendide cathédrale Sveti Dujam),  des vestiges du palais  de Dioclétien et de son labyrinthe de ruelles très animées. La vie nocturne l’est aussi, avec un bar très gay friendly, “Le Ghetto bar”, en plein centre ville...

 

Quitter Split pour l’ile de Hvar nécessite de la patience, 2 heures de traversée en Ferry sur lequel il faut pré-embarquer bien avant l’heure de départ, mais notre hotel en front de mer, face aux îles Pakleni, avec sa plage privée et  son accès à la corniche qui longe la mer, permettant de rejoindre la place centrale du village en 15 mn, faisait vite oublier ces petits désagréments. La place Saint Etienne, sa cathédrale, le monastère des Franciscains et la forteresse espagnole qui surplombe la ville sont les points forts de la ville d’Hvar qui mérite bien sa qualification de Saint Tropez de la côte croate au moins par le niveau des prix de ses restaurants...Nous n’avons pas trouvé de bar gay à Hvar, mais un contact  “Grindr”, situé dans  l’hotel, nous proposant de le rejoindre au sauna de la salle de sport, jeune homme de 27 ans au corps bien déssiné mais si “discret” qu’il ne voulait pas montrer son visage. Mon conjoint ne “sentant” pas la situation, je décidais de tenter seul l’aventure et ouvrant la porte du sauna le découvrait allongé, nu, une serviette lui couvrant le visage...serviette  qui ne pouvait manquer de tomber lors de la branlette qu’il appelait de ses voeux...Certes pas inoubliable sur le plan sexuel mais d’une atypicité plaisante. Je l’aperçus le lendemain au petit déjeuner, seul à une table ...

 

Quitter Hvar pour Dubrovnic, notre ultime étape, nécessitait de prendre un autre ferry, à une extrémité de l’île, pour une traversée d’à peine 30 mn, avant une heure et demi de route pour rejoinde la ville. Nous avions la chance d’avoir une chambre dans un très bel hôtel, le seul considéré par le “routard” comme digne de ce nom dans la vieille ville, mais au 4è étage sans ascenseur...Peu enclin à me mettre à chercher un restaurant, je pris une réservation dans celui de l’hôtel, une terrrasse au 6è étage ( toujours sans ascenseur), sans prendre l’élémentaire précaution de demander à voir la carte. Erreur fatale,mais assumée, car les menus étaient tarifés au prix d’un restaurant étoilé parisien...

Quant à la ville, si vénitienne, traversée par Placa, sa rue principale et entourée de ses remparts aux mille marches ( dont 500 en descente...), elle s’est avérée à la hauteur de sa réputation quant à sa richesse architecturale, dont il serait trop long dénumérer ici les joyaux que nous fit découvrir notre guide, et sa fréquentation avec ses hordes de touristes déversés par bus entiers. La vie nocturne a le rare privilège de proposer un vrai bar gay, le “Milk fun area & cocktails bar”, récemment ouvert, au design surprenant, en plein centre ville, à quelques pas de la cathédrale.

 

Retour très matinal sur Paris, un lundi de Pentecôte, après 10 jours de voyage.

 

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17 mai 2023 3 17 /05 /mai /2023 17:01

Il y a 13 ans maintenant, en mars 2010, je publiais sur ce blog "une mélancolie gay" ( dont vous trouverez une copie à la fin de ce billet), où je faisais état de la disparition progressive des lieux gays, notamment à Paris et particulièrement dans le Marais, conséquence de sa gentrification et du succès de Grindr, tout en espérant un renversement de tendance "quand certains d’entre nous se diront, fatigués et si seuls derrière leur écran informatique et leur webcam : ça suffit, inventons des lieux gays! "

Espoir vain car la route vers "l'invisibilité" gay, rançon de l'hétérosexualisation de l'homosexualité (https://limbo.over-blog.org/article-adapte-toi-a-notre-homophobie-ou-de-l-heterosexualisation-de-l-homosexualite-109687347.html), puis de sa dissolution dans la théorie du genre, n'a fait qu'accentuer le phénomène, confirmant l'impossibilité d'inverser la flèche du temps. Le documentaire diffusé sur France 2 ("Homos en France"), loin  d'atteindre la charge émotionnelle du documentaire de 2012, "Les Invisibles", dont les acteurs - je m'en sens bien plus proche - ont vécu une homosexualité décomplexée, assumée,  dans une période bien antérieure à celle des protagonistes de l'émission de France Télévision qui ont bénéficié de leur combat pour le droit d'exister, montre que ce retour à une forme d'invisibilité dans la normalisation, n'a non seulement pas mis fin à l'homophobie mais l'a même accrue.

La disparition des lieux  de la visibilité gay s'est inexorablement poursuivie, accentuée sans doute par la pandémie : Le Sly, Le Spice, le Mic-Mac, le Banana café, le Transfert, les restaurants le Vagabond,  Gay Moulin et 4 Pat, et plus récemment le mythique "OPen Café" qui avec au Cox adjacent faisait, les soirs de Gay Pride et de la fête de la musique, l'animation de la rue des Archives. La liste ne peut en être exhaustive, car je ne les connaissais pas tous. Les ouvertures de nouveaux lieux comme  "El Hombre" près de Beaubourg ou le Bronx, rue Keller, sont l'exception. La situation n'est guère meilleure en province, notamment à Bordeaux puisqu'après la fermeture du "Trou Duc ", seuls 2 bars gay survivent, tandis que le seul sauna gay restant a brulé cet été....

Quant à la Gay Pride, devenue Marche des fiertés - déniant à l'homosexualité une identité de genre - depuis que l'inter-LGBT, sous marin de LFI en  a pris les commandes, elle a progressivement perdu son caractère festif en excluant ou reléguant en fin de cortège la représentation des lieux gays à caractère commercial, pour devenir de plus en plus une défilé syndical. Ce formidable carnaval gay qu'elle fût reçoit cette année son coup de grâce, avec l'interdiction des chars, traduisant sa dérive gauchiste. Je n'y participerai donc pas et rejoindrai fête  le soir, dans les bars du Marais.

Finissons sur une note positive en signalant deux films récents qui montrent la difficulté ou l'impossibilité de vivre son homosexualité en milieu hostile avec "Le Paradis" de Zeno Graton, dont l'action se situe dans un centre fermé pour mineurs délinquants sur lequel plane l'ombre de Jean Genet et "Burning Days", d'Eminent Aper, histoire d'un jeune procureur qui va affronter la corruption et l'intolérance d'une petite ville turque.

 

Vous trouverez ci-dessous le billet que j'avais publié en 2010 

Le bar « Le Keller », un des fleurons de la scène gay vient de fermer ses portes (depuis la publication de ce billet ce bar a réouvert). Nous savons depuis le siècle dernier que l’espace et le temps ne font qu’un (bien plus, "la matière, espace, temps" , titre du livre d’un de nos prix Nobel de physique, ne font qu'un). Il en est ainsi des territoires gays, leur localisation est datée. Lieux isolés à l’origine, connus des seuls initiés, ils se sont organisés en quartiers ou en rues, en fonction de la densité gay, et l’évolution de leur géo localisation trace celle de la visibilité gay. La flèche du temps, celle du droit à l’indifférence, nous amènera-t-elle, comme pour notre univers, du big bang au big crunch, de la visibilité à l’invisibilité, retour à l’isolement initial?

Lorsque mon premier amant, maintenant prêtre (rassurez vous je n’avais plus rien d’un enfant), me fît découvrir, à la fin des années 70, le "gay Paris", tout s’organisait dans le quartier de l’Opéra. Certes il y avait des lieux isolés, comme la discothèque fort courue, « Le Rocambole », certains bars pour initiés, la discothèque « Le Scaramouche » pour les amateurs de friandises asiatiques, dans la même rue que le cinéma « Le Vivienne » qui fût mon premier lieu de drague, mais la vie gay s’organisait surtout rue St Anne. Il y avait le «7», la discothèque « people », fréquentée entre autres par un célèbre journaliste de télévision, où il fallait être vu et où l’on pouvait diner; à côté « Le colony », autre discothèque, plus « jeune », plus propice aux rencontres, puis à quelques mètres, l’ancêtre des bars sexe et hard parisiens, « Le Bronx ». Un sauna vieillot, « Le Tilt », ouvert 24h sur 24, et qui semble survivre encore (mais qui le fréquente?), complétait l’offre. A cette époque, la visibilité était « folle » et la rue St Anne voyait se croiser les tapins, les gitons et leurs clients. A deux pas, au café le « Royal Opéra », avenue de l’Opéra, les fêtards se retrouvaient en fin de nuit au milieu des travellos, nuit qui avait pu commencer au restaurant le « Vagabond », autre rescapé, où une clientèle de tous les âges se pressait tandis que les gitons attendaient au bar qu’on les invitât ou pas. A quelques rues de là, boulevard des Italiens, le fabuleux sauna « continental », temple du sexe facile, refusait du monde, mais on pouvait y diner avant qu’un casier ne se libère enfin. Yves Navarre était l’auteur gay du moment et Dominique Fernandez publiait « L’étoile Rose » . L’époque était à l’insouciance et ne se voyait pas disparaitre, ni ses acteurs qui allaient tomber comme des mouches et dont beaucoup ne verraient jamais le « Marais ».

Déjà d’autres lieux commençaient à drainer les gays qui se voulaient maintenant « virils », la moustache et le poil devenaient à la mode, une partie d’entre nous allait ainsi s’entasser dans les bars sexe entre St Germain des près et St Nicolas du Chardenay, au Trapp rue Jacob ou au « Manathan » si cher à Renaud Camus qui publiait « Tricks » et ses « Chroniques Achriennes » au début des années 80. De l’autre côté du boulevard St Germain, en face du café « Flore », les gigolos battaient le trottoir du Drug store St Germain ou descendaient la rue de Rennes où venait les cueillir une clientèle plus aisée que celle des tapins de la rue St Anne. A deux rues de là, le cinéma « Le dragon » avait supplanté celui de la rue Vivienne, l’on dinait au « Petit prince », rue lannot, ou l’on allait se faire traiter de ginette, cela faisait partie du spectacle, par les « folles » qui tenaient le restaurant « La vieille trousse », au bas du boulevard St Germain. Le « Palace », racheté par Fabrice Emaer, le propriétaire du « 7 », devenait le palais de l’émergence de la mode et de la culture gay, sous l’impulsion de Karl Lagerfeld, de Roland Barthes, de Frédéric Mitterrand, d’Yves Mourousy, de Thierry le Luron, etc….
Simultanément, parallèlement à la montée du mouvement revendicatif gay et à l’irruption du sida, le théâtre des opérations se déplaçait vers le quartier du châtelet et Beaubourg. Le premier bar sexe associatif « le BH », avec sa backroom que j’ai tant fréquentée, ouvrait en face de la Samaritaine et David Girard allait régner sur la nuit parisienne en ouvrant une discothèque/bar/backroom , « Haute Tension », (maintenant devenu un bar sexe, le « Next », après avoir aussi été un restaurant gay « Les foufounes »). Le bar le « transfert », à quelques rues de la comédie française, seul rescapé de cette époque, accueillait les partis SM, tandis que le restaurant « le diable de lombards » faisait salle comble, à quelques mètres de l’autre discothèque/bar/sexe du quartier, le « Broad » et du bar pour gays vieillissants ou bedonnants le « London » (devenu maintenant « l’eagle »). C’était les années 80, Guy Hockenghem publiait « Race d’Ep », le « Boy », à côté de « L’Olympia », s’essayait, avec le « Scorpion », à côté de la bourse, où l’on voyait William Sheller, à remplacer le Palace comme temples des soirées « disco et funky » de la nuit gay parisienne.
Je m’installais à Paris à la fin des années 80, le temps de voir le Palace et le Boy disparaitre et la vie gay migrer et hésiter un temps entre le quartier de la Bastille et celui du Marais. A la Bastille, c’est rue Keller que se situait la scène gay, avec la discothèque « La Luna », bientôt transformée en bar sexe qui abriterait les mardi soir les soirées "incorporation » et le dimanche après midi les réunions « naturistes », très sélectives à l’entrée, du « clan nature ». Quelques portes plus loin on trouvait le « Keller », bar « hard » aux soirées à thème (fist, pisse, skin, militaire, etc), thème seulement car l’entrée y était très libre à condition de ne pas y arriver bcbg ou cravaté, juste en face d’un restaurant gay dont j’ai oublié le nom, et à quelques mètres du Centre Gay et Lesbien qui venait de se constituer. Tous ces établissements ont maintenant fermés ou ont été transférés pour le dernier.
Les années 90 allaient donc voir le Marais étendre sans arrêt son empire et devenir le « quartier gay », bien des années après l’ouverture du 1é bar, « Le central », rue vieille du temple. Guillaume Dustan publiait « Dans ma chambre ».
Le reflux pourtant s’annonce, rue vieille du temple justement, où ont disparu successivement « Le César », « L’Amnesia », le restaurant les « foufounes » qui avait auparavant migré de la rue St Honoré, et dans les jours qui viennent, l’historique «Central». Est-ce le début de la fin du marais comme le titrent « Illico » et « Tetu », ou simplement une conséquence de la crise économique, de la multiplication des soirées « privées » fatale aux bars « hard » et de la diffusion d’internet comme moyen de drague….? Même si d’autres fermetures d’établissements en difficulté sont annoncées, bien des commerces de la rue des Archives et du Temple semblent encore florissants.
Il n’empêche, la déterritorialisation de la scène gay pourrait bien être en marche, et peut être qu’à l’instar de Greenwich Village à New York, et de Castro à San Francisco, le Marais ne sera-t- il plus dans quelques années que l’ombre de lui-même que nous visiterons en « archéologue ». Je serai à Toronto mi-avril, 10 ans après mon dernier séjour, et je me demande si je retrouverai « Church Street » aussi conviviale que je l’avais découverte. La Gay Pride elle-même, ce gigantesque carnaval gay qu’animaient les commerces et bars gays, est devenu un défilé syndical qui les relèguent honteusement en fin de cortège et en a perdu jusqu’à son appellation. Tristan Garcia a écrit l’histoire de cette génération, « La meilleure part des hommes ».
La forme ultime de la visibilité gay étant son invisibilité, son indifférenciation dans la grisaille d’une société polie, politiquement correcte et bien pensante - qui expulse « la folle » loin des villes et traque l’amateur d’éphèbe, où les tapins sont maintenant des "escorts" qu'on peut louer sur internet sur des sites aussi accessibles que "Gayromeo", où nous pourrons certes nous « marier », si toutefois nous arrivons encore à reconnaître nos futurs « maris » puisque rien ne les distinguera plus - , de ce « big crunch » ne pourra que surgir un nouveau big bang quand certains d’entre nous se diront, fatigués et si seuls derrière leur écran informatique et leur webcam : ça suffit, inventons des lieux gays! Ne désespérons pas, je viens d’apprendre que le jardin des tuileries était à nouveau très fréquenté….

Ce petit panorama, partiel (j’ai omis tant de lieux qu’il aurait fallu citer), parfois imprécis (j’ai pu ici où là faire quelques confusions d’espace et de temps), et partial comme il se doit, renvoie (et complète) à celui que j’avais intitulé « des tasses à internet » (http://limbo.over-blog.org/article-des-pissotieres-a-internet-un-itineraire-gay-43107661.html).
Il ne faut pas y voir une nostalgie. Juste un soupçon de mélancolie, c’est rue Keller, à la « Luna », que j’ai rencontré Bertrand il y a 12 ans, une mélancolie gay.

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18 février 2023 6 18 /02 /février /2023 15:44

Ce début d’année nous a offert un nombre inhabituel d’oeuvres, littéraires ou cinématographiques, faisant peu ou prou référence à l’homosexualité.

 

Trois d’entre elles,  qu’il serait sans doute imprudent de ma part de qualifier de chef d’oeuvre, m’ont marqué comme cela arrive peu souvent. Ce qui les relie , ce n’est pas  la présence dans chacune d’elle d’un personnage homosexuel, mais  de flamboyantes déclarations d’amour à la littérature, au cinéma ou à la musique.

 

Sur la plan littéraire, depuis la rentrée de septembre, “Chien 51”, “le Mage du Kremlin”, “Les liens artificiels” ou “Rendez vous demain” ont certes répondu à l’attente suscitée par les critiques que j’avais pu en lire, c’est un roman passé bien plus inaperçu, “La Cité des nuages et des oiseaux”, d’Anthony Doerr, prix pulitzer pour un précédent opus, qui m’a enthousiasmé, comme je ne l’avais pas été depuis la lecture, en 2001,  de « A la découverte du ciel » d’Harry Mulish.

S’inspirant d’un manuscrit d’Antoine Diogène, “Les merveilles d’au delà de Thulé”, récit de voyage en 24 livres, dont seuls quelques extraits nous sont parvenus, l’auteur imagine q’une copie, dont la transmission  va produire une “effet papillon” à travers le siècles, aurait été retrouvée et sauvée au moment du siège de Constantinople. La structure complexe de l’oeuvre,  non linéaire, mais à l’écriture fluide,  mêle ainsi trois époques et 5 personnages: la chute de Constantinople où Anna, orpheline, employée dans un atelier de broderie de la cité catholiques va découvrir le manuscrit avant de croiser la route d’Omeir, atteint d’un bec de lièvre, enrollé dans l’armée du Sultan et fuir avec lui la cité en guerre jusqu’en Italie en emportant le-dit manuscrit; notre siècle où Zeno, un vétéran de la guerre de Corée, initié au grec par un des ses camarades de combat pour lequel il éprouvera un amour impossible, traduit le texte retrouvé dans la bibliothèque du Vatican pour monter une pièce de théatre, dont la représentation sera empéchée par l’attentat d’un écoterroriste, autiste, Seymour ; le 22è siècle enfin, où Konstance, arrière petite fille d’un des actrices de la pièce de théatre, dans un vaisseau spatial qui transporte les derniers survivant de l’humanité,  après son autodestruction, vers une planète lointaine, va découvrir, dans les papiers de son père, la traduction de Zeno du codex de Diogène. On l’aura compris cette oeuvre magistrale est une forminable ode à la lecture...

 

Si le film  de Damien Chazelle, Babylon, grandiose moment de cinéma, fresque de la déchéance des acteurs du muet au moment de la révolution du parlant, est une formidable déclaration d’amour au 7è art, suffisamment médiatisée pour que je ne m’y attarde pas, non sans souligner qu’il dévoile l’histoire méconnue des stars queers de l’âge d’or d’hollywood dont l’orientation sexuelle était un tabou, rendant impossible tout “coming-out”.

 Le film de Todd Field, “Tar”, qui met en scène une chef d’orchestre lesbienne, réactionnaire, paranoïaque, à l’orgueil démesuré, anti-MeToo, n’a pas eu le même retentissement, mais il n’en constituera  pas moins,  sans doute, l’une des oeuvres les plus marquantes de l’année. Cette femme, incarnée par Cate Blanchett au sommet de son art, s’ouvre sur une scène magistrale où elle ridiculise un de ses élèves, adepte de la cancel culture, qui se refuse à écouter Bach du fait de sa misogynie, avec cette superbe réplique : “les architectes de votre âme semblent être les réseaux sociaux”. Loin d’être manichéen, le film montrera la déchéance de l’héroïne dont les errements du comportement pourraient justifier l’émergence d’un mouvement qu’elle a tourné en dérision. Amour charnel de la musique, de la 5è symphonie de Mahler et hommage à Leonard Berstein complètent le tableau.

Si la question gay n’était pas le sujet central de ces 3 oeuvres majeures, elle constitue bien l’arrière plan du drame familial qu’a superbement mis en scène Xavier Dolan dans la mini-série “La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé” où l’on retrouve toutes les obsessions du cinéaste, la rapport à la mère, à la famille, le refoulement du désir, la mort. La violence de certains dialogues rejoint celle de “Juste la fin du monde”. Le mensonge qui va fracasser la  famille Larouche, à la suite d’incessants flash back entre le présent et les années 90 où les affrontements presque horrifiques de personnages zombiesques se multiplient, ne se révelera qu’à l’enterrement de la mère...

Si ce sont de véritables zombies dont il est question dans la série “The last of us”, actuellement sur Amazone prime, c’est l’incroyable romance gay qui s’étale pendant 45 mn dans le 3è épisode  et réussit le tour de force de ne succomber à aucun des clichés auxquels on aurait pu s’attendre, outre le plaisir d’y retouver Daddy Bartlett qui étincelait déjà dans la première saison de White Lotus, qui justifie que j’en parle ici.

 

Déception, par contre, avec le dernier film de Shyamalan, “Knock at the cabin”, certes assez efficace sur le plan du suspense, mais qui sacrifie à l’excès à l’air du temps “woke”, en mettant en scène un couple homosexuel, modèle de famille homoparentale,dont le sacrifice christique, annoncé par les “4 cavaliers de l’apocalypse, va permettre de sauver l’humanité... La défense des minorités ça part d’un bon sentiment, mais à trop en faire on passe à côté de l’objectif...

 

Il serait injuste d’omettre de citer, parfaites illustrations des ravages de l’homopbie, même si l’ennui a parfois été au rendez vous, le film particulièrement austère et lugubre de Kirill Serebrennikov, “La femme de Tchaïkovski”, qui conte le destin tragique d’Antonina Miliukova, jeune femme brillante, bigote, qui tomba passionnément amoureuse du musicien sans jamais vouloir admettre son homosexualité, et qui nous gratifie d’un fascinant ballet d’hommes nus,  ou le roman, parfois déchirant, de Dougles Stuart, “Mungo”, qui conte l’amour contrarié à Glasgow, de Mungo le protestant et James le catholique,  dans un milieu urbain et familial homophobe.

 

Je n’ai pas trouver l’occasion de voir le film “Les garçons de province”, mais il aurait sans doute trouver sa place ici.

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14 novembre 2022 1 14 /11 /novembre /2022 19:34

Ma passion pour la lecture m’amène, parfois, à acheter plus de livres que je n’ai le temps d’en lire. Une dizaine d’entre eux, « en attente », trône sur une petite étagère de ma bibliothèque. J’y jette parfois un rapide coup d’oeil, essayant de me convaincre de commencer à combler ce retard, mais happé par la sortie incessante de nouveautés, je ne cesse de procrastiner. Je ne sais pourquoi j’ai soudain retiré de l’étagère le roman qui y était depuis le plus longtemps, 20 ans, « le mystère de la culture » de Marc Pierret. Il me semble me souvenir en avoir brièvement commencé la lecture à sa sortie, influencé par une critique élogieuse, mais freiné par l’ampleur de la culture et de l’effort que ce roman nécessitait pour l’apprécier pleinement, dans une période d’intense activité professionnelle, je l’avais laissé de côté, puis oublié. Quelle erreur! Il s’agit de l’histoire de carnets laissés à sa mort par un certain Quiquandon, carnets qui vont être successivement interprétés et commentés par un florilège de personnages du monde de la culture que l’auteur se fair une plaisir à caricaturer. Histoire d’un palimpseste donc, qui frappe par sa modernité, avec une prémonition du « wokisme » et de ses « suprématistes de la radicalité ». L’étonnante rencontre du héros du roman avec Jean Genêt, qui fait sans doute écho à celle de l’auteur, souligne combien les références à l’homosexualité (dont celle, refoulée, de Quiquandon?) et à la sodomie parcourent le livre.

 

Etrange coïncidence, cette lecture faisait immédiatement suite à celle du dernier roman de Patrice Jean - j’avais consacré un billet à un de ses précédents opus, « L’homme surnuméraire » qui se moquait des délires de la cancel-culture - qui montre les absurdités de la sectarisation de l’idéologie contemporaine. Le héros du « Parti d’Edgar Winter », militant d’un parti d’extrême gauche,  se voyant confier la mission de retrouver un théoricien de cette radicalité dont on a perdu la trace, ne cessera au hasard de ses rencontres, dont une Kmer verte qui fait irrésistiblement penser à Sandrine Rousseau, de se mentir à lui même, même confronté au réel le plus violent lorsqu’il sera victime d’une agression physique : « Je me suis dit que cette bastonnade, d’une certaine façon, contrebalançait les avantages que ma naissance bourgeoise m’a octroyés. Il faut bien, par un genre de justice immanente, payer le prix de ma chance imméritée. ». Il ira jusqu’au bout de la désillusion lorsqu’il rencontrera enfin le théoricien, porteur d’un lourd secret, qui essaiera, en vain, de le convaincre que l’utopie du « Grand soir » est une chimère qui s’effondrera toujours sur le problème du mal…

 

A mon retour de vacances, quelques mois après le début de la 3è guerre mondiale qui, heureusement, en est toujours dans sa phase « drôle de guerre », ces deux romans ne pouvaient tomber mieux pour illustrer l’actualité. Ce fût d’abord le tour des « écogauchos », après un été torride, s’attaquant aux jets, piscines privées et grosses berlines sous prétexte du réchauffement climatique pour tenter de raviver, ce qui constitue en fait leur vrai motivation, la lutte des classes. Puis vinrent  les facéties de la Nupes, autour du thème de la « domination masculine », orchestrées par notre Kmer verte. Le dépôt d’une « main courante », terme on ne peut plus adéquat quand il s’agit d’une gifle, en fût l’épisode le plus emblématique, même si l’on peut supposer que l’affaire dépassait l’exécution d’un simple geste au cours d’une dispute de couple, telle celle où j’avais giflé « Ginette », contée dans un lointain billet ( https://limbo.over-blog.org/article-ginette-46573957.html )….

 

Heureusement cette rentrée a été particulièrement riche en ce qui concerne la représentation de l’homosexualité masculine au cinéma et dans la littérature. Mystère de la culture aussi si le drame lui réussit bien mieux que la comédie. Un roman de Hugo Boris, « Débarquer »,  qui narre le retour d’un vétéran du débarquement en Normandie, venu se recueillir sur la tombe de son compagnon de combat pour lequel il a éprouvé une passion aussi soudaine que furtive, et le grand prix du festival de Cannes, « Close » de Lukas Dhont, chronique de la relation de deux adolescents que la mort de l’un deux va séparer, sont deux oeuvres qui vous remuent , même si dans les deux cas l’homosexualité des héros reste dans le non dit, et provoque la frustration devant un sujet qui n’est jamais abordé de front.

A contrario, la comédie romantique gay « Bros » est cette fort divertissante, très contemporaine dans son déploiement de la panoplie LGBT, bien que n’évitant pas les clichés, mais s’oublie vite… Si « Trois nuits par semaine », de Florent Gouelou, autre comédie romantique, qui conte l’attachement foudroyant de Baptiste, hétérosexuel vivant en couple, pour un jeune drag Queen, Cookie, m’a bien plus touché, c’est incontestablement à « Feu Follet », fantaisie musicale érotico-politique du portugais Joao Rodrigues, histoire d’un jeune héritier royal, qui rêve de devenir pompier volontaire et tombe amoureux de son instructeur, que revient mon coup de coeur. Cet ovni cinématographique qui aborde tous les sujets, racisme, homophobie, réchauffement climatique, etc, nous offre des scènes jubilatoires, comme ce ballet d’hommes nus reproduisant les poses de tableaux célèbres, ou ce diaporama de bites assimilées chacune à une variété d’arbres….

 

 

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2 octobre 2022 7 02 /10 /octobre /2022 18:10

Comme chaque année ou presque depuis plus de 30 ans, de nombreuses étapes ont jalonné notre route vers Sitges. L’arrivée sur Bordeaux fut aussi difficile qu’on aurait pu le prévoir -quelle idée de partir un samedi 31 juillet?- sous une température qui approchait les 40 degrés. Il ne restait plus qu’à aller chercher la fraicheur du côté de l’océan, uniquement à la plage gay du Porge cette fois, puisque celle de la Lagune n’était toujours pas accessible, ses abords ayant été ravagés par les incendies de juillet. Quelques jours plus tard nous fîmes une courte halte à Saint Gilles, près de Nîmes, un des beaux village de France qui longe un canal où l’on a la surprise de constater que nombre des bateaux amarrés sont laissés à l’abandon, pour visiter sa remarquable église abbatiale, chef d’oeuvre de l’art roman. Avant de rejoindre Salon de Provence, notre halte suivante, dont nous nous souviendrons surtout du très bel hôtel où nous avons séjourné, logé dans une ancienne abbaye, un détour par Villeneuve les Avignon, nous permis de visiter la monumentale chartreuse du Val de Bénédiction, le Fort Saint André, son abbaye et ses jardins.

Est ce le souvenir nostalgique d’un séjour que j’y fis, il y a bien longtemps, dans une autre vie, qui nous conduit depuis 4 ans à faire précéder (ou suivre) nos vacances à Sitges par détour de quelques jours à Saint Tropez qui se révèle de plus en plus chère et de moins en moins gay? Cinq jours bien agréables cependant sous une chaleur plus supportable qu’en Occitanie ou en Nouvelle Aquitaine avant de nous diriger vers l’Espagne.

 

Après deux années de fermeture des bars et de couvre feu, allions nous retrouver le Sitges de l’avant covid? Oui, ou presque, peu d’établissements ayant mis la clé sous la porte ou changé de propriétaires, en ce qui concerne les bars gays, les restaurants, la foule ou le soleil, et si j’ai évité pour la première fois les turpitudes nocturnes, ce fut moins la conséquence de mon âge que d’une vaccination encore en attente, dans un pays où l’incidence de la variole du singe était très élevée. Un changement notable cependant, surprenant en pleine semaine du 15 Aout, la quasi disparition des drag queens ou gogo-boys faisant le tour des bars et restaurants pour distribuer des flyers annonçant les soirées ( soirée blanche, soirée mousse, et autres spectacles).

Après sa « Parrotisation », depuis quelques années, sous l’empire toujours en extension de Jaba (se référer à mes précédents billets sur Sitges),  ce n’est pas le covid mais le réchauffement climatique qui semble le plus avoir affecté la ville avec une  sensible diminution de la surface de la plage gay du centre, la suppression de plusieurs rangées de transats en témoigne, et de façon encore plus spectaculaire celle de la plage des Balmins, où le naturisme est autorisé, et dont le « coin gay » est submergé à marée haute. Je ne suis pas allé constater l’état de la lointaine crique naturiste, après l’hôtel Terramar, ni si ses alentours boisés étaient toujours aussi « spermatiques »…Sur le conseil d’amis je suis allé découvrir une nouvelle salle de sport, ultramoderne, bien supérieure à celles que j’ai pu connaitre  jusqu’ici à Paris, pour une tarification comparable, mais dont la fréquentation m’a semblé nettement moins « gay » que celle du complexe municipal, lui aussi très bien équipé,  que je fréquentais ces dernières années et qui a l’avantage de proposer des tarifs à la journée.

 

Une dernière étape à Narbonne, pour visiter sa monumentale cathédrale gothique, impressionnante par sa hauteur sous voute, nous permis de passer la nuit dans la « chambre à Baldaquin, de la maison de l’ Eglise de l’ancien couvent des Carmes transformée en maison d’hôtes…

 

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29 juillet 2022 5 29 /07 /juillet /2022 16:55

Pendant cette longue période qui a séparé le deuxième et le soi-disant troisième tour des présidentielles, un voyage en Italie, dans la région des Pouilles, a marqué le retour de nos escapades de printemps, interrompues par ces deux années de privations. Depuis l’aéroport de Brindisi, nous avons rejoint Locorotondo, petit village authentique, point d’étape pour parcourir la région d’Ostuni - Alberobello et ses Trulli, Marina Franca et sa basilique, Poligno a Mare et ses falaises - sans pouvoir toutefois profiter de la piscine de l’hôtel, la vague de chaleur qui s’abattait sur la France ayant manifestement contourné le sud de l’Italie…Après un détour pour une courte visite à la Cathédrale d’Altemura, accéder  à notre hôtel, dont les chambres étaient creusées à flanc de roche, dans la stupéfiante vieille ville de Matera, relevait presque de la randonnée. La figure du Christ est étroitement associée  à cette ville, depuis le roman de Carlo Levi, puis les films de Pasolini et de Mel Gibson, ainsi que le récent ( et désastreux) remake de Ben Hur. Moins christique (quoique, vu la scène finale sacrificielle…), le dernier James Bond donne à voir une poursuite spectaculaire dans les rues de la ville. Depuis Otrante, notre étape suivante, dont je retiendrai surtout l’émouvante chapelle des martyres de sa cathédrale - les crânes de 800 otrantais, décapités par les turcs en 1480 pour avoir refusé de se convertir, y sont exposés - nous avons exploré Leuca et surtout Galipoli, son centre historique et sa cathédrale, ville superbe qui aurait mérité une étape à elle toute seule tant elle est séduisante et dont on soupçonne une vie nocturne animée, ce qui était loin d’être le cas de nos étapes précédentes. Lecce allait constituer le point culminant de ce séjour, ville-église au patrimoine d’une richesse inouïe qui ne se limite pas à sa basilique, chef d’oeuvre du baroque, ou à sa Piazza del Duomo, et dont la vie nocturne, envahie par les étudiants, est particulièrement festive. Les restrictions annoncées quant au port du masque FFP2 obligatoire se sont révélées d’application plutôt fantaisiste, notamment dans les musées ou autres lieux culturels, puisqu’il nous fut dit à chaque fois que c’était selon notre « bon vouloir », souplesse qui ne s’appliquait pas au personnel des restaurants systématiquement masqué. Incontournables par contre les restrictions de circulation, réservée aux résidents, dans les centres villes historiques, obligeant à faire communiquer aux autorités de police notre numéros d’immatriculation pour pouvoir accéder aux hôtels, nous donnant une idée de ce que nous réserve notre chère maire 1,5% pour le quartier du Marais à Paris.

 

De retour en France à temps pour suivre les péripéties de cette campagne législative surréaliste où les médias, « hypnotisés » par la tornade rouge des insoumis qui aspirait et asservissait ce qui reste de la gauche sur son passage,  en oubliaient  le Front National qui faisait tranquillement son nid. Je me suis demandé quel aurait été mon choix si dans ma circonscription, ce qui ne fut pas le cas, je n’avais eu le choix qu’entre un candidat de la Nupes, s’il s’était agi d’un Insoumis, ou du Front National, probablement l’abstention… Le résultat ne fût pas, pour notre Hebert du 21è siècle, à la hauteur de l’imposture, non seulement il ne serait pas premier ministre mais le score de sa coalition se révéla inférieur au total des gauches au premier tour,  suffisant tout de même pour, avec l’aide des lepenistes, rendre cette assemblée imprévisible et y faire siéger les pires avatars du wokisme. La première revendication  fut de faire entrer le droit à l’avortement dans la constitution, comme si c’était l’urgence du moment…La rentrée de septembre s’annonce passionnante…

 

La fête de la musique arrivait à point pour un retour à un peu d’insouciance et redonner au Marais son ambiance des grands jours en dépit de la fermeture imminente de l’Open Café ( fermeture qui fait suite à tant d’autres : limbo.over-blog.org/article-une-melancolie-gay-47494201.html), avant goût de la soirée de la gaypride quelques jours plus tard, gaypride que je n’avais jamais manqué depuis plus de 30 ans que j’habite Paris, même si sa politisation, puis sa « wokisation » progressive, transformée en « Marche des Fiertés » avait largement contribué à l’atténuation  de son côté festif. Ce n’est toutefois pas par lassitude, ou du moins pas principalement, que je n’y étais pas présent cette année, mais parce que je ne voulais pas manqué la « Fête du vin » bordelaise, organisée sur les quais  de la Garonne , fête  annulée ces 2 dernières années en raison de la pandémie. Plaisir renouvelé de parcourir les onze stations de dégustation  qui faisaient face aux 4 grands voiliers à quai, avant de finir attablé au « Café de l’espérance » sur les hauteurs de Bouliac, retour nostalgique vers un lieu qui fût avec le « Bistroy », le rendez vous quasi hebdomadaire de mes sorties  du temps où la cuisine de Jean-Marie Amat, dans mes années bordelaises, régnait sur ce petit village. Notre séjour avait été précédé d’une étape dans une des plus beaux villages de France, Saint Leonard de Noblat, pour visiter sa splendide église romane avant de nous arrêter à l’EHPAD, sans reproche, du CHU l’Angoulême où réside la mère de Bertrand, émue jusqu’aux larmes de voir son fils mais  qui malheureusement ne se souviendrait sans doute plus, dès le lendemain, de notre passage.

 

Après une dernier bière parisienne aux VendrediX sur Seine, sur les quais en face de la conciergerie, ce sera la départ samedi pour notre périple d’été, impatient de voir si Sitges aura retrouvé son attrait pré-covid, tout en abordant avec prudence sa vie nocturne, n’ayant pas encore eu l’occasion de me faire vacciner contre la variole du singe, semble-t-il très présente en Espagne.

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20 avril 2022 3 20 /04 /avril /2022 18:22

En 2017, l’enchainement de circonstances exceptionnelles et improbables qui avaient conduit à l’élection d’Emmanuel Macron, m’avait fait évoquer l’action d’une « main invisible » semblable au « démon de Maxwell » imaginé pour mettre en échec le second principe de la thermodynamique ( https://limbo.over-blog.org/2017/01/emmanuel-macron-et-le-demon-de-maxwell.html ).

Qui aurait pu imaginer que 5 ans plus tard, après un quinquennat agité et controversé, plombé dès le départ par l’affaire Ben Alla et l’inexpérience du jeune président, puis la crise des gilets jaunes, les grèves interminables provoquées par les réformes de la SNCF et des retraites et la gestion chaotique de la première phase de la pandémie, une réélection, la première d’un président sortant hors cohabitation, serait la plus probable? La « main invisible » aurait elle repris du service, inspirant le « quoiqu’il en coûte » , la mise en place judicieuse du « pass sanitaire », lançant Zemmour dans l’aventure et amenant Pécresse à se ridiculiser au Zenith, avant de pousser le boucher de toutes les Russies ( étonnant comme l’antiaméricanisme des médias et de bien des politiques a traité Biden comme un dément lorsqu’il a appelé un chat un chat…) à envahir l’Ukraine…Certes la partie n’est pas encore totalement jouée, dépendant, de moins en moins, du possible « vote révolutionnaire » d’une partie des fidèles de l’admirateur de tous les dictateurs, mais tout de même, « chapeau l’artiste »! Il y 5 ans, pour la première fois depuis que je suis en âge de voter, ce n’est pas le bulletin du candidat PS que j’avais déposé dans l’urne, sans imaginer que ce parti finirait par se suicider en se livrant à Anne Hidalgo. Cette fois encore ce sera sans état d’âme que je voterai pour la prolongation du mandat d’Emmanuel Macron, qui, s’il est élu, va devoir faire face à deux extrémismes, l’un réunissant le vote ethnique des banlieues et bobo des centres villes, l’autre de nature poujadiste, qui ont à peu près le même poids électoral que lui. Ce n’est sans doute pas un hasard si ces deux radicalismes ont à la fois affichés des sympathies pro russes et une hostilité au pass sanitaire…L’avenir de notre démocratie ne me semble pas radieux…

 

L’étonnant Dany Boon Ukrainien, ne cesse de nous avertir, que ce qui hante Poutine, c’est certes la nostalgie de l’empire soviétique mais surtout la crainte d’une contagion démocratique qui importerait les valeurs « décadentes » de l’occident, dont bien sûr la revendication d’une identité gay. Dominique Fernandez, dans le second tome de son roman, « L’homme de trop » qui vient de paraitre ( https://limbo.over-blog.org/2021/05/du-du-gay-de-trop-a-trop-de-gays-dominique-fernandez-vs-arthur-dreyfus.html) nous livre l’étonnant plaidoyer d’un de se personnages, russe, justifiant la politique expansionniste ( il s’agit ici de la Crimée) et homophobe de Poutine, arguant que l’homosexualité ne fait pas partie de la culture russe - contrairement à l’occident aucun grand écrivain ou peintre russe n’aurait été homosexuel - et qu’il y va aussi de la protection de la famille et des enfants (chapitre d’autant plus étonnant qu’il succède à un autre  qui décrit l’enfer « psychologique » que vivent en France les « éphébophiles »,  injustement assimilés à des pédophiles dans l’univers médiatique contemporain). L’actualité cinématographique illustre de façon hilarante cette homophobie avec « Les crevettes pailletées » dont l’action, quoique tournée en Ukraine (la photo d’un jeune acteur ukrainien réfugié en France illustre ce billet), se déroule essentiellement en Russie, même si le film pâtit  d’un « pédagogisme » anti-homophobe un peu appuyé et n’évite pas toujours les clichés ( mais après tout, comme le souligne Dominique Fernandez dans son roman, la chanson d’Aznavour, « Un homo comme ils disent », bien que véhiculant tous les clichés sous tendant l’homophobie, a été considéré comme courageuse pour l’époque…).

 

Emmanuel Todd, dans son esquisse de l’histoire des femmes, fait de l’identité gay un héritage chrétien. « Le passage de l’homophobie au phénomène gay, c’est à dire d’un rejet de la sexualité », jusque là assimilée au mal , « à sa mise au centre de l’identité sociale, est typiquement chrétien ». Autrement dit l’obsession LGBT serait un produit du christianisme. Il est vrai que les mouvements LGBT sont exceptionnels en dehors  du monde chrétien. Le christianisme comme « religion de sortie de la religion » selon l’expression de Marcel Gauchet.

Nous serions des chrétiens zombies. La Russie ferait donc exception, à moins que la théorie de Todd ne s’applique qu’au catholicisme…Il avait déjà utilisé ce terme de « catholique zombie » à propos des participants aux défilés à la suite des attentats de Charlie Hebdo, dont la sociologie devrait à peu près recouper celle des électeurs d’Emmanuel Macron lors de ce  premier tour des élections…

 

Profitons donc de notre héritage chrétien, on ne sait ce que l’avenir nous réserve, et de la présence quasi constante, facilitée par l’idéologie « woke », de personnages gays ou lesbiens dans la paysage audiovisuel qu’ils aient la vedette comme dans

« This is going to Hurt » sur Canal ou dans « Les animaux fantastiques » en salle (à quand un Harry Potter gay? N’est il pas enfermé dans un placard au début de l’histoire, accusé par ses parents de n’être pas « normal ») , ou jouent les seconds rôles comme dans The Gilded Age, Yellowjackets, ou Severance, cette jubilatoire série d’Apple Tv qui nous plonge dans un univers entre Orwell et Kafka qui aurait été mis en scène par David Lynch. Quant à l’homophobie, elle occupe le thème central de deux films récents, « The Great Freedom », qui nous rappelle qu’à la sortie des camps nazis, les homosexuels allemands ont été jetés en prison sous couvert de l’article 175, et le magnifique « Power of the Dog » de Jane Campion où un jeune garçon efféminé, conscient du pouvoir de séduction qu’il exerce sur le propriétaire du ranch, à l’orientation sexuelle mal assumée, qui emploie et persécute sa mère,, va mettre en oeuvre un plan diabolique pour la protéger.

 

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4 janvier 2022 2 04 /01 /janvier /2022 11:18

Il fût un temps, lointain, adolescent ou très jeune homme, avant que l’emprise du désir ne dévore mon temps libre, une passion, le bridge,  l’occupait en grande partie, avec la lecture. J’en avais abandonné la pratique, il y a des dizaines d’années, à la suite de défection de ma partenaire attitrée, épuisée par les efforts de mémoire que demandait le système d’enchères que je lui avais imposé ( et peut être aussi par sa prise de conscience que je ne serais jamais plus pour elle qu’un partenaire…) et de mes obligations professionnelles. Les confinements successifs, la fermeture des salles de sport et de cinéma, la restriction des voyages, ainsi peut-être que l’anticipation d’une inévitable réduction de mon pouvoir de séduction avec l’âge, m’ont conduit à renouer avec la pratique de ce jeu et de me replonger dans les nombreux livres toujours en ma possesssion, du moins ceux traitant du jeu de la carte, car le bouleversement total des systèmes d’enchères depuis ma jeunesse nécessitait de nouveaux investissements.  La remise « à niveau » nécessitée par l’adhésion à un club et la pratique des tournois, exigeait un tel effort intellectuel que j’ai négligé ce blog depuis quelques semaines….

 

Ce n’est pourtant pas l’envie qui m’a manqué d’aborder certains sujets :

 

* Le niveau nullissime en arithmétique des antivax   qui ont cru trouvé la preuve de l’inefficacité des vaccins dans la proportion  importante de sujets vaccinés hospitalisés pour covid. Le niveau des journalistes en cette discipline n’étant guère meilleur, peu ont su démontrer clairement la stupidité de cette affirmation. En effet, il aurait suffit de donner l’exemple théorique suivant : soit un village de 1000 habitants dont  90 % sont vaccinés et qui compte 200 hospitalisés dont  100 vaccinés et 100 non vaccinés. Cette apparente égalité  des chiffres bruts, masque le fait que 100% des non vaccinés sont à l’hôpital alors qu’il en est ainsi pour seulement 11% des vaccinés… Messieurs Dupont Aignan et Philippot ne peuvent pas ne pas le savoir mais ils surfent sur l’ignorance et la bêtise de leur supporters.

 

* Le délire Omicron, amplifié par les chaines d’information continue ( sauf CNEWS, reconnaissons le…), annoncé comme la fin du monde, au point de faire chuter les bourses, avant d’apparaitre comme la possibilité d’atteindre enfin l’immunité collective. Le dernier exploit de Spiderman aura été de faciliter cette immunité en jetant plus de 5 millions de jeunes spectateurs dans les salles en deux semaines, le masque en bandouillère ( Pop-corn oblige…). « Contaminons nous les uns les autres » et finissons en…Quelle chance que notre gouvernement ait un peu moins paniqué que ceux de nos voisins européens en limitant les restrictions, tout en instaurant, contraint d’agir, quelques mesures absurdes comme l’interdiction de consommer debout dans les bars (quant à celle du Pop-corn dans les cinémas ça ne peut qu’améliorer la bande-son…).

 

* Le phénomème Zemmour qui est un des avatars de la décomposition des gauches « éclatées » qui ont abandonné  les valeurs républicaines et leur électorat pour se réfugier dans le communautarisme. Dommage que ce journaliste qui a pu me réjouir, parfois, du temps où il était chroniqueur de l’émission de Ruquier - qui a depuis perdu tout intérêt- quand il fustigeait les références culturelles du modernisme ( des textes de « Grand Cops Malade » comme épreuve au bac…) soit devenu, comme Renaud Camus, sa propre caricature. La haine journalistique à son égard continue à nourrir le phénomène…Etonné cependant que son affirmation selon laquelle le régime de Vichy aurait essayé de protéger les juifs français ait déclenché une indignation générale sans qu’il ne soit jamais rappelé que dans les années 50, « L’histoire de Vichy » de Robert Aron, une référence à l’époque, émettait déjà cette thèse, mentionnée aussi dans le récent téléfilm de la télévision, pourtant publique, sur Pierre Laval.

 

* Les excès de « Me TOO », de la cancel culture ,du « wokisme » et de l’écologie militante, qui après s’être attaqué à la voiture et aux arbres de Noël veut maintenant nous priver du foie gras, m’ont permis de découvrir le roman jubilatoire d’Abel Quentin, « Le voyant d’Etampes », prix de Flore, roman Houelbecquien qui croque avec humour les dérives identitaires de la cancel culture et la mini série irrésistible de Blanche Garden, sur Canal, « La meilleure version de moi même », caricature de toutes les dérives de notre époque, des méthodes de « développement personnel » au véganisme, à la naturopathie, la psychologie ou le yoga. Puisse le compagnon de Sandrine Rousseau en prendre connaissance pour aider à sa « reconstruction » . Les hétérosexuels vivent des temps difficiles de nos jours, surtout s’ils sont blancs…

 

 

Quelques satisfactions cependant dans cet automne crépusculaire. Avant tout, enfin,  la sortie de « Dune ». Il y a bien longtemps que je n’avais revu un film deux fois (dont une en Imax). La version extravagante de David Lynch, revue quelques semaines avant - je l’ai trouvée très kitch, mal vieillie - ne m’avait pas déplue à l’époque, bien que je lui ai préféré la série télévisée. Heureusement, le succès relatif du film, ce qui n’était pas gagné, devrait permettre la réalisation de sa 2è partie. Comble du bonheur, un autre chef d’oeuvre de la science-fiction, « Fondation », s’est trouvé disponible en série sur Apple TV+, dans une version certes infidèle au roman, mais convaincante tout de même. Il ne manque plus que soit porté à l’écran « Hyperion », le chef d’oeuvre de Dan Simmons, projet sans cesse repoussé. A savourer aussi, un ovni littéraire, « Les oiseaux du temps », qui a trusté tous les prix de Science-Fiction en dépit de son abord difficile, court roman qui conte la correspondance amoureuse et secrète de deux combattantes de civilisations post humaines, l’une de nature technologique, civilisation de machines, et l’autre végétale, dans le cadre d’une guerre temporelle qui se déroule dans le multivers de l’histoire humaine.

 

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