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5 avril 2010 1 05 /04 /avril /2010 22:19

 

 

gecole4.jpgLa facilité d'approche qu'ont certains d'entre nous dans la "drague" m'a souvent étonné. J'ai, je l'ai déjà dit, une certaine timidité du premier contact, qui a au moins pour avantage de limiter le nombre de mes rencontres, nombre que pourtant bien d'entre vous jugeraient pourtant au delà du raisonnable! Ainsi il y a peu, au Club Med Gym Palais Royal, je vois arriver en salle un jeune homme, la trentaine débutante, qui tout de suite accroche mon regard pour ne plus le lâcher. Son insistance était telle que je me suis demandé si je ne le connaissais pas (j'ai en général une très bonne mémoire "affective", mais sur le nombre...). A la fin de la séance, il m'a très rapidement suivi dans les vestiaires, et s'est approché de moi en souriant. Je lui ai demandé "on se connait"? et il m'a répondu, "non mais j'aimerais bien"! en déposant un baiser sur mes lèvres et me demandant mon numéro de téléphone..J'envie une telle assurance de soi.

D'autres m'étonnent par leur faculté de dissimulation. Il y a quelque temps, à l'impact (bar sexe du quartier Montorgueil) je vois entrer X qui est un habitué du club Med gym Palais Royal, et qui ne m'a jamais, non seulement dit bonjour, mais même a tout fait pour ne jamais rencontrer mon regard (impossible par le seul hasard, ce ne peut donc être qu'une volonté délibérée). Et ce jour là, alors que je me trouvais près de lui dans un endroit "très convivial", il a abandonné celui avec lequel il était en action pour venir s'occuper de moi....

Incompréhensible pour moi.

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4 avril 2010 7 04 /04 /avril /2010 17:18

 

 

3661605ckqtw.jpgLa fréquentation des lieux de baise, bars sexe notamment, semble suivre une étrange loi mathématique, non encore démontrée, du type loi des séries. Je vais souvent au Bunker, rue St Maur , avec Bertrand, le mardi ou le jeudi, lors des soirées "à poil". Tout se passe comme si chacun se donnait le mot pour y aller ou non.Il y a foule, comme l'autre soir, ou peu de monde, sans que l' on puisse déterminer ( soirée exceptionnelle ailleurs, émission télé culte etc) ce qui peut bien être à l'origine de telles variations. Il en est de même pour l'Impact le dimanche après midi. Les choses sont d'ailleurs souvent plus simples et rapides lorsqu'il y a peu de monde, le choix étant limité, les décisions se prennent vite....Hier soir, en dépit de la foule, la rencontre avec E. fût rapide. Un amateur de préliminaires et de calins, spécimen rare dans ce genre d'endroit. Il aurait souhaité que nous poursuivions ce moment en allant boire un verre quelque part. Pas possible lui ai je dit, mon ami est là. Il me répondit, mi amer, mi réprobateur "si vous fonctionnez bien ainsi..". "Et toi tu vis seul " répliquais je? "Non, mon ami est à Toulon, je suis de passage à Paris"!

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3 avril 2010 6 03 /04 /avril /2010 10:37

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J'ai participé, il y a quelques temps maintenant,  comme tous les membres de l'équipe avec laquelle je travaille, à une journée de formation à une méthode d'évaluation de sa personnalité et de prédiction des réactions comportementales en situation de stress. Cette méthode a été élaborée par un docteur en psychologie, Taïbi Khaler, et adoptée par la NASA pour la sélection des astronautes.
Il existerait ainsi 6 types de personnalité, le travaillomane, le persévérant, l'empathique, le rêveur, le promoteur, le rebelle. La réponse à un questionnaire comportant une vingtaine de questions à choix multiple permet d'établir votre profil de personnalité. celle ci est ainsi décrite comme un immeuble à 6 étages, la base, plus ou moins programmée de façon génétique (ou épigénétique, voir mon billet sur l'origine de l'homosexualité pour plus de détails sur ces termes) constitue la caractéristique principale de votre personnalité, son mode de perception et ses besoins fondamentaux, puis au dessus les "phases", dont la première est le "carburant psychologique", la phase de travail actuel. On peut au cours de sa vie changer de phase, mais pas plus qu'un étage ( par contre en fonction des circonstances on peut transitoirement parcourir toutes les phase). La base la plus répandue, aux 2/3 chez les femmes, est de type "empathique" (compatissant, sensible, chaleureux, dont la question existentielle est "suis je aimable"). J'ai ainsi appris que j'étais de base "promoteur" (adaptable, persuasif, charmeur, dont la question existentielle est "suis je vivant") et de 1è phase "travaillomane" (responsable, logique, organisé, dont la question existentielle est "suis je compétent"). Ma 2è phase est rêveur (imaginatif calme , réfléchi dont la question existentielle est "suis je voulu"). Si j'avais voulu "deviner" ma structure de personnalité, c'est plutôt ce type rêveur que j'aurai anticipé..
On apprend aussi comment on réagit en situation de stress. J'ai ainsi appris qu'en stress du 1è degré, je laisserais les autres se débrouiller, puis je deviendrais perfectionniste, alors qu'en stress du 2è degré je manipulerais , puis sur contrôlerais. En tant que "promoteur", je m'adapterait assez facilement à toutes les autres personnalités, sauf semble t il avec les empathiques (on me l'a confirmé...)
Voilà vous en savez plus sur moi que moi.
Même si tout cela doit être relativisé, je dois reconnaître que j'ai reconnu bien de mes collègues dans le profil qui en était établi, il doit donc bien y avoir quelque chose de vrai dans le mien!

http://normandie.unicnam.net/spip.php?page=imprimersans&id_article=65

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2 avril 2010 5 02 /04 /avril /2010 00:20

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Ne cherchez pas, il ne s’agit pas d’une fable de La Fontaine que vous auriez oubliée, mais ce titre m’a traversé l’esprit à l’écoute des propos lus ou écoutés sur les actes de pédophilie dans l’église. N’avons-nous pas vu mettre en cause, apparemment par des gens sains de corps et d’esprit, le célibat des prêtres! De qui se moque t’on? Faut il rappeler à ces éminents penseurs que les « pédophiles » (je prends ce mot dans l’acception de ma concierge qui est celle des médias : relation avec un mineur, et non pas dans son sens originel de relation avec des enfants impubères) se rencontrent bien plus souvent là où on le plus de chances de trouver des enfants, écoles, institutions religieuses, internats, orphelinats , et au premier chef dans la famille! C’est entre père et enfant qu’il y a le plus d’actes pédophiles! Avoir fait l’expérience de « la chatte » n’est donc sûrement pas un remède contre la pédophilie. Alors pourquoi cette affirmation absurde, même pas du niveau d’une psychanalyse de bazar? La réponse est malheureusement assez simple, elle est apparue en plein jour quand les derniers développements de cette « crise » médiatique ont éclaboussé Benoît 16. La cible c’est lui. Ah si l’on pouvait trouver, on s’y acharne sûrement, un individu qui proclame qu’enfant , dans une institution allemande, il y a longtemps, un certain prêtre du nom de Ratzinger avait eu un comportement équivoque, ce serait le couronnement suprême….Il ne s’agit certes pas d’une fable ai-je dit en commençant ce billet, mais son illustration pourrait tout de même en être la morale…
Cette affaire aux dimensions disproportionnées aura au moins eu le mérite de mettre l’accent sur le problème de l’omerta, la loi du silence qui est la règle dans l’église, cela bien au-delà de la question pédophile et qui s‘est souvent trouvé appliquée en dehors du périmètre strict de la confession. Souvenez vous, Hitchcock, 1953, où plus récemment « Priest » d’Antonia Bird. Le pardon et la rédemption, le jugement de Dieu plutôt que celui des hommes, en sont-ils les racines?

Une occasion peut être de relire « La ville dont le prince est un enfant » de Montherlant, de voir « Doute », ce film récent qui montre l’acharnement de la mère supérieure d’un collège, interprétée par Meryll Strrep, contre un prêtre soupçonné de pédophilie, de revoir « La mauvaise éducation » d’Almodovar, ou de découvrir ces amours interdites dont il est question dans le livre de l’écrivain écossais Andrew O’Hagan, « Sois près de moi », dont j’ai fait mention dans le dernier billet, et pourquoi pas lire le livre de René Guitton, « Ces chrétiens qu’on assassine », sur cette autre omerta qui n’intéresse nullement les médias, celle qui concerne les chrétiens persécutés en territoire arabo-mulsuman (on y apprend ainsi qu’il y a bien plus de tombes chrétiennes que juives ou islamistes, profanées en France , mais de cela on n‘en parle pas…..)

 

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31 mars 2010 3 31 /03 /mars /2010 22:44

 

 

alan_turing.jpgAlan Turing, génie des mathématiques et de l’informatique, concepteur d’un des tous premiers ordinateurs « la machine de Turing », et d’un test devenu célèbre « le test de Turing » visant à déterminer l’intelligence d’une machine, la possibilité qu’elle abrite « une conscience », acteur essentiel du déchiffrage du code « Enigma » qui contribua à la victoire alliée sur les nazis (rôle qui ne fût révélé que dans les années 70 et qui constitue la trame d’un remarquable cycle de science-fiction, « Le cryptonomicon » de Neal Stehenson)), fit l’objet d’un retentissant procès en 1952 qui aboutit à sa condamnation pour « perversion sexuelle ». Ayant porté plainte pour cambriolage, la police découvrit qu’il a avait été commis par son amant et un complice. On lui donna le choix entre la prison ou un traitement hormonal, il choisit ce dernier et se suicida deux ans plus tard en croquant une pomme emplie de cyanure (la légende veut que le sigle d’Apple lui rende hommage). Ian Mac Ewan, célèbre écrivain britannique et un collectif de scientifiques ont initié une pétition pour sa réhabilitation à destination du gouvernement britannique. Un destin étrangement similaire à celui d’Oscar Wilde, des années auparavant.


Des amours interdites, il en est question dans ce livre de l’écrivain écossais Andrew O’Hagan, «Sois près de moi». Un prêtre anglais de 57 ans va se trouver en charge d’une petite paroisse écossaise dans une ville ouvrière dans laquelle il va tout de suite être considéré comme un étranger. Il va cependant se lier d’amitié avec deux adolescents rebelles. Un baiser sur la bouche, sans doute imprudent, donné au garçon, va déclencher la haine et la violence de la population. Ce baiser il va l’assumer, conscient de se dérives, jusqu’au procès et à la condamnation. Dans ses moments de désarroi le passé refera surface, et notamment ses années estudiantines à Oxford où il tomba amoureux d’un de ses camarades, amour brisé par le décès accidentel de son compagnon, « car le l’ai aimé à la seconde d’avant que je le voie, exactement comme on le fait quand on aime : nous savons qui nous aimons avant de le découvrir, ou nous croyons le savoir. Nous avons le sentiment d’avoir attendu la personne en question, et quand nous la voyons, elle est parfaitement familière ». Ils s’aimèrent en secret comme le voulait l’époque : « Les hommes avaient une conscience du danger quant à ces choses là. Il vous fallait l’avoir : l’homosexualité n’était pas encore légale pour les gens de notre âge. On ne le dit pas souvent, mais la nécessité de rester discrets convenait parfaitement à certains d’entre nous. Elle nous convenait assurément à Conor et à moi, l’idée que le secret n’était pas simplement une nécessité vitale mais quelque chose de tout à fait central dans notre relation. J’ai vu depuis lors des hommes se tenir par la main et me suis demandé s’ils ne perdaient pas quelque chose à ce qu’ils gagnaient. Peut être que non. Nous trouvions facile de nous montrer plus malin que la loi car notre propre loi invitait à la prudence ».
C’est un très beau livre, un roman étonnant, ambigu, parfois difficile de par ses références nombreuses à la culture écossaise ce qui peut faire affleurer l’ennui lors de certains passages, le roman d’un homme seul qui s’interroge sur sa vie.



Le grand accélérateur de particules près de Genève est enfin opérationel, la course au boson de Higgs va enfin pouvoir commencer. Cela me passionne beaucoup plus que la taxe carbone, sans doute que la question « D’où venons-nous ? » m’intéresse plus que celle « Où allons-nous ? », peut être au même endroit d’ailleurs !

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29 mars 2010 1 29 /03 /mars /2010 21:50
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La longévité n’est pas forcément un but dans la vie, mais si vous voulez augmenter vos chances de vivre au-delà de 90 ans je vais vous donner la liste de ce qui pourrait vous y aider, du moins si vous êtes encore jeunes, car les comportements que je vais cités doivent être « suivis » bien longtemps avant qu’on ait atteint cette zone d’âge….
Dans une étude publiée en janvier de cette année dans « Alzheimer et Dementia », une très sérieuse revue scientifique, le suivi d’une cohorte de 14000 sujets, les comportements suivants étaient associés avec une longévité au-delà de la 90è année :

1.La prise d’oestrogènes après la ménopause : cela nous concerne peu, à priori 
2. L’indice de masse corporelle : pour parler comme ma concierge, le poids. Etre obèse ou de poids insuffisant accroît le risque de mortalité
3. L’alcool : boire 2 verres par jour ou plus diminue de 15% le risque de mortalité (le type d’alcool n’est pas précisé dans cette étude)
4. La caféine : là c’est compliqué car il s’agit d’une courbe en U : la consommation modérée diminue le risque de mortalité, mais au-delà d’une certaine dose journalière, ça l’augmente
5. Les activités physiques : mortalité réduite d’autant plus qu’on y passe plus de temps (jusqu’à 25% de réduction de la mortalité pour 45 mn/jour)
6. Les activités non physiques (jeux, bricolage, voyages etc) : réduction de la mortalité au-delà de au moins 1 heure/jour
7. Les Vitamines A, B, C : autant d’effet que si vous pissiez en l’air (les femmes sont dispensées du test…)



Pour les vitamines ce n’est pas une surprise. A moins d’une carence ( exceptionnel dans nos contrées étant donné notre alimentation) , en prendre , au mieux ne sert à rien ( on pisse le surplus), au pire est délétère. Pour le reste ( sauf peut être pour la caféine car les études sont contradictoires) ce n’est qu’une confirmation d’autres études. Il faut bien sûr toujours prendre avec prudence de tels résultats et s’assurer que la « méthodologie » de l’étude est correcte et notamment qu’on a bien pris en compte « l’interdépendance » possible des facteurs et qu’on a évité les « biais » par des techniques statistiques appropriées ( on appelle cela « l’ajustement »). Par exemple, il y a quelques années on a affirmé que le tabac diminuait le risque de maladie de parkinson, mais il y aurait un biais : si vous fumez avez effectivement moins de chance d’avoir une maladie de parkinson, mais tout simplement parce que vous avez toutes les chances d’être mort d’autre chose avant! ( pas si simple cependant car des études récentes… http://www.agevillage.com/Article/index.jsp )

Je précise encore une fois qu’il ne s’agit que de facteurs « préventifs », les mettre en œuvre a un âge avancé ne sert plus à rien….
Personnellement, si l’on ne tient pas compte du 1è facteur, j’ai 5 sur 5

http://www.senat.fr/rap/r02-286
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27 mars 2010 6 27 /03 /mars /2010 15:26

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Le bar « Le Keller », un des fleurons de la scène gay vient de fermer ses portes. Nous savons depuis le siècle dernier que l’espace et le temps ne font qu’un (bien plus, "la matière, espace, temps" , titre du livre d’un de nos prix Nobel de physique, ne font qu'un). Il en est ainsi des territoires gays, leur localisation est datée. Lieux isolés à l’origine, connus des seuls initiés, ils se sont organisés en quartiers ou en rues, en fonction de la densité gay, et l’évolution de leur géo localisation trace celle de la visibilité gay. La flèche du temps, celle du droit à l’indifférence, nous amènera-t-elle, comme pour notre univers, du big bang au big crunch, de la visibilité à l’invisibilité, retour à l’isolement initial?

Lorsque mon premier amant, maintenant prêtre (rassurez vous je n’avais plus rien d’un enfant), me fît découvrir, à la fin des années 70, le "gay Paris", tout s’organisait dans le quartier de l’Opéra. Certes il y avait des lieux isolés, comme la discothèque fort courue, « Le Rocambole », certains bars pour initiés, la discothèque « Le Scaramouche » pour les amateurs de friandises asiatiques, dans la même rue que le cinéma « Le Vivienne » qui fût mon premier lieu de drague, mais la vie gay s’organisait surtout rue St Anne. Il y avait le «7», la discothèque « people », fréquentée entre autres par un célèbre journaliste de télévision, où il fallait être vu et où l’on pouvait diner; à côté « Le colony », autre discothèque, plus « jeune », plus propice aux rencontres, puis à quelques mètres, l’ancêtre des bars sexe et hard parisiens, « Le Bronx ». Un sauna vieillot, « Le Tilt », ouvert 24h sur 24, et qui semble survivre encore (mais qui le fréquente?), complétait l’offre. A cette époque, la visibilité était « folle » et la rue St Anne voyait se croiser les tapins, les gitons et leurs clients. A deux pas, au café le « Royal Opéra », avenue de l’Opéra, les fêtards se retrouvaient en fin de nuit au milieu des travellos, nuit qui avait pu commencer au restaurant le « Vagabond », autre rescapé, où une clientèle de tous les âges se pressait tandis que les gitons attendaient au bar qu’on les invitât ou pas. A quelques rues de là, boulevard des Italiens, le fabuleux sauna « continental », temple du sexe facile, refusait du monde, mais on pouvait y diner avant qu’un casier ne se libère enfin. Yves Navarre était l’auteur gay du moment et Dominique Fernandez publiait « L’étoile Rose » . L’époque était à l’insouciance et ne se voyait pas disparaitre, ni ses acteurs qui allaient tomber comme des mouches et dont beaucoup ne verraient jamais le « Marais ».

Déjà d’autres lieux commençaient à drainer les gays qui se voulaient maintenant « virils », la moustache et le poil devenaient à la mode, une partie d’entre nous allait ainsi s’entasser dans les bars sexe entre St Germain des près et St Nicolas du Chardenay, au Trapp rue Jacob ou au « Manathan » si cher à Renaud Camus qui publiait « Tricks » et ses « Chroniques Achriennes » au début des années 80. De l’autre côté du boulevard St Germain, en face du café « Flore », les gigolos battaient le trottoir du Drug store St Germain ou descendaient la rue de Rennes où venait les cueillir une clientèle plus aisée que celle des tapins de la rue St Anne. A deux rues de là, le cinéma « Le dragon » avait supplanté celui de la rue Vivienne, l’on dinait au « Petit prince », rue lannot, ou l’on allait se faire traiter de ginette, cela faisait partie du spectacle, par les « folles » qui tenaient le restaurant « La vieille trousse », au bas du boulevard St Germain. Le « Palace », racheté par Fabrice Emaer, le propriétaire du « 7 », devenait le palais de l’émergence de la mode et de la culture gay, sous l’impulsion de Karl Lagerfeld, de Roland Barthes, de Frédéric Mitterrand, d’Yves Mourousy, de Thierry le Luron, etc….
Simultanément, parallèlement à la montée du mouvement revendicatif gay et à l’irruption du sida, le théâtre des opérations se déplaçait vers le quartier du châtelet et Beaubourg. Le premier bar sexe associatif « le BH », avec sa backroom que j’ai tant fréquentée, ouvrait en face de la Samaritaine et David Girard allait régner sur la nuit parisienne en ouvrant une discothèque/bar/backroom , « Haute Tension », (maintenant devenu un bar sexe, le « Next », après avoir aussi été un restaurant gay « Les foufounes »). Le bar le « transfert », à quelques rues de la comédie française, seul rescapé de cette époque, accueillait les partis SM, tandis que le restaurant « le diable de lombards » faisait salle comble, à quelques mètres de l’autre discothèque/bar/sexe du quartier, le « Broad » et du bar pour gays vieillissants ou bedonnants le « London » (devenu maintenant « l’eagle »). C’était les années 80, Guy Hockenghem publiait « Race d’Ep », le « Boy », à côté de « L’Olympia », s’essayait, avec le « Scorpion », à côté de la bourse, où l’on voyait William Sheller, à remplacer le Palace comme temples des soirées « disco et funky » de la nuit gay parisienne.
Je m’installais à Paris à la fin des années 80, le temps de voir le Palace et le Boy disparaitre et la vie gay migrer et hésiter un temps entre le quartier de la Bastille et celui du Marais. A la Bastille, c’est rue Keller que se situait la scène gay, avec la discothèque « La Luna », bientôt transformée en bar sexe qui abriterait les mardi soir les soirées "incorporation » et le dimanche après midi les réunions « naturistes », très sélectives à l’entrée, du « clan nature ». Quelques portes plus loin on trouvait le « Keller », bar « hard » aux soirées à thème (fist, pisse, skin, militaire, etc), thème seulement car l’entrée y était très libre à condition de ne pas y arriver bcbg ou cravaté, juste en face d’un restaurant gay dont j’ai oublié le nom, et à quelques mètres du Centre Gay et Lesbien qui venait de se constituer. Tous ces établissements ont maintenant fermés ou ont été transférés pour le dernier.
Les années 90 allaient donc voir le Marais étendre sans arrêt son empire et devenir le « quartier gay », bien des années après l’ouverture du 1é bar, « Le central », rue vieille du temple. Guillaume Dustan publiait « Dans ma chambre ».
Le reflux pourtant s’annonce, rue vieille du temple justement, où ont disparu successivement « Le César », « L’Amnesia », le restaurant les « foufounes » qui avait auparavant migré de la rue St Honoré, et dans les jours qui viennent, l’historique «Central». Est-ce le début de la fin du marais comme le titrent « Illico » et « Tetu », ou simplement une conséquence de la crise économique, de la multiplication des soirées « privées » fatale aux bars « hard » et de la diffusion d’internet comme moyen de drague….? Même si d’autres fermetures d’établissements en difficulté sont annoncées, bien des commerces de la rue des Archives et du Temple semblent encore florissants.
Il n’empêche, la déterritorialisation de la scène gay pourrait bien être en marche, et peut être qu’à l’instar de Greenwich Village à New York, et de Castro à San Francisco, le Marais ne sera-t- il plus dans quelques années que l’ombre de lui-même que nous visiterons en « archéologue ». Je serai à Toronto mi-avril, 10 ans après mon dernier séjour, et je me demande si je retrouverai « Church Street » aussi conviviale que je l’avais découverte. La Gay Pride elle-même, ce gigantesque carnaval gay qu’animaient les commerces et bars gays, est devenu un défilé syndical qui les relèguent honteusement en fin de cortège et en a perdu jusqu’à son appellation. Tristan Garcia a écrit l’histoire de cette génération, « La meilleure part des hommes ».
La forme ultime de la visibilité gay étant son invisibilité, son indifférenciation dans la grisaille d’une société polie, politiquement correcte et bien pensante - qui expulse « la folle » loin des villes et traque l’amateur d’éphèbe, où les tapins sont maintenant des "escorts" qu'on peut louer sur internet sur des sites aussi accessibles que "Gayromeo", où nous pourrons certes nous « marier », si toutefois nous arrivons encore à reconnaître nos futurs « maris » puisque rien ne les distinguera plus - , de ce « big crunch » ne pourra que surgir un nouveau big bang quand certains d’entre nous se diront, fatigués et si seuls derrière leur écran informatique et leur webcam : ça suffit, inventons des lieux gays! Ne désespérons pas, je viens d’apprendre que le jardin des tuileries était à nouveau très fréquenté….

Ce petit panorama, partiel (j’ai omis tant de lieux qu’il aurait fallu citer), parfois imprécis (j’ai pu ici où là faire quelques confusions d’espace et de temps), et partial comme il se doit, renvoie (et complète) à celui que j’avais intitulé « des tasses à internet » (http://limbo.over-blog.org/article-des-pissotieres-a-internet-un-itineraire-gay-43107661.html).
Il ne faut pas y voir une nostalgie. Juste un soupçon de mélancolie, c’est rue Keller, à la « Luna », que j’ai rencontré Bertrand il y a 12 ans, une mélancolie gay.

 

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25 mars 2010 4 25 /03 /mars /2010 22:42


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Il y a maintenant bientôt 12 ans, c’était le mardi d’une belle journée de la fin Août 98, à la soirée « incorporation » de La Luna, un bar/boîte sexe de la rue Keller qui a disparu depuis, une jeune tête aux cheveux décolorés, ce qui se repérait facilement dans la pénombre du lieu, et que j’avais aperçue à plusieurs reprises fort occupée en position accroupie, est venue s’intéresser à une partie de mon anatomie. C’était Bertrand. Échange rapide de nos téléphones au bar,car il était avec son ami . Il devint un de mes amants sans que j’envisagea un instant qu’il puisse partager ma vie. Je vivais alors depuis plus d’un an une rupture d’autant plus douloureuse qu’interminable avec Bernard, 15 ans de vie commune et de complicité intellectuelle, affective et un temps sexuelle, qui n’arrivait pas à assumer son départ pour un autre. Toute mon énergie était consacrée à le reconquérir et je ne pouvais imaginer de bâtir autre chose, et sûrement pas avec ce jeune homme aux cheveux décolorés. Tout aurait d’ailleurs pu se terminer, un an plus tard, à la terrasse d’un mauvais restaurant de la rue des Archives, chez Tsou, lorsqu’il m'eut dit « je me demande ce qui ce serait passé entre nous si j’avais été libre » et que je lui répondis, avec une honnêteté un peu trop brutale, «rien de plus». Même s’il m’a avoué bien plus tard avoir très mal vécu ce moment, il n’ a pas abandonné la partie et l’avenir lui a donné raison. Quelques semaines après Bernard se «pacsait» avec son nouvel ami (il lui avait demandé cela comme preuve de son engagement après deux retours transitoires vers moi), ce qui me réveilla et me fit prendre conscience que tout était joué de ce côté-là. J’ai peu à peu regardé Bertrand, dont les cheveux avaient entre temps repris leur couleur naturelle, avec des yeux différents, nous nous sommes vus de plus en plus souvent, puis il mit fin à la relation difficile, pour de multiples raisons (il ne serait peut être pas parti sans moi, mais il n’est pas parti à cause de moi) qu’il avait avec son ami, et il finit par venir s’installer chez moi, il y a environ 9 ans.
Longtemps  je n’ai pas envisagé un Pacs. J’ai dès le début considéré ce pacte avec scepticisme,  l’hostilité haineuse d’une partie de la droite m’ayant seule forcé à le soutenir. Sûrement générationnel, je me souviens que Patrice Chéreau était sur la même longueur d’onde. Fidélité sans doute à mes premiers pas de militant au début des années 80, j'étais un des 4 fondateurs, avec Georges Andrieux (correspondant local du journal Gaipied), Jean-Louis, animateur de l’émission Gay « Framboise et Citron » sur la toute nouvelle radio libre du PS et un prêtre (dont j’ai oublié le prénom) d’une paroisse bordelaise, du probablement premier mouvement associatif homosexuel bordelais, « Les Nouveaux Achriens ». Il aurait été pour nous impensable d’envisager que les «homos» puissent reproduire les schémas de l’ hinarcie (je rappelle aux incultes (..de leur propre culture) qu’au début des années 80, l’écrivain Renaud Camus proposa le mot achrien pour remplacer celui d’homosexuel et hinarce pour celui d’hétérosexuel, avec peu de succès, puisque seul le GAGE, «groupement achrien» des grandes écoles (auto dissous depuis je pense), et notre association l’avions adopté). Je n’ai d’ ailleurs jamais été un fan de la notion de contrat et je ne voyais pas ce que le Pacs pouvait m’apporter en dehors de sa fonction « bouclier fiscal » (lorsque les salaires sont très différents, l’avantage fiscal du Pacs est indiscutable). Ne se pacser que pour un avantage financier me semblait bien «dévalorisant» ( pour preuve ce couple d’amis qui vient de se «dépacser» pour ne pas à avoir à payer l’ISF : il faut un bon comptable, est ce que ce que je perds en impôt sur le revenu , je le gagne en ISF?…c’est dur d’être riche…!).
Mais depuis la prise du pouvoir par Nicolaparte, la généralisation de l’abolition des droits de succession au Pacs a changé la donne. J’ai en effet plus de 15 ans de plus que Bertrand et je ne me sentais pas le droit, s’il m’arrivait quelque chose, de le priver de la possibilité, par fidélité à un passé révolu, d’être au moins à l’abri de problèmes financiers et notamment de pouvoir continuer à vivre dans ce qui est devenu aussi "sa maison », s’il le souhaite. J’ai donc conclu un Pacs il y a un peu plus de 2 ans. Ceci fait je ne vois pas ce qu’apportera de plus le contrat d’Union Civile promis, si ce n’est de se faire en mairie. Ni le mariage d’ailleurs, demande qui continue à me faire sourire…ce droit à l’indifférence sans doute que je ne revendique pas, mais dans ce cas la logique voudrait que la prochaine étape, car ils finiront par l’obtenir leur mariage (ceux qui ont succombé à la culture dominante), devrait être la revendication de la possibilité du mariage à l’église…(à moins que l’anticléricalisme primaire ne l’emporte sur leur besoin du droit à l’indifférence !)

 

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24 mars 2010 3 24 /03 /mars /2010 22:01

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Homosexualité et culture, une rencontre fortuite dans le marais, il ya peu de temps, alors que nous passions devant la terrasse d’un bar de la rue des Archives, m’y a ramené. J’ai en effet été apostrophé par B., jeune Kabyl en vacances à Paris pour quelques jours, avec lequel j’avais sympathisé à Sitgès il y a plus de 10 ans alors qu’il était en vacances avec D. qu’il présentait comme son cousin. B. avait à cette époque un peu plus de 20 ans et était à l’évidence pas très à l’aise avec sa sexualité, tandis que son copain semblait plus libéré, très occupé à draguer le style de mecs qui lui plaisait, les « papas » de la quarantaine comme il les appelait. B., avec lequel les circonstances ne nous ont pas permis de devenir amants, ne serait ce l’espace d’une nuit, même s’il en a plusieurs fois exprimé le désir, m’a dit qu’il avait une lésion stable avec un médecin de St Etienne (il habite Lyon) père d’une petite fille, qu’ils s’étaient pacsés, et vivaient dans une grande maison avec deux lesbiennes dont il espérait avoir un enfant…. « Tu comprends, la famille c’est important pour moi et dans notre culture, on garde les enfants à tour de rôle… ». « Non je ne comprends pas lui ai-je dit ».

 Lui demandant alors des nouvelles de D., qui fût lui mon amant d’une nuit, mais que je ne vois plus dans le marais depuis au moins 2 ou 3 ans, il m’a appris qu’il s’était marié et avait aussi une petite fille : « C’était important pour lui, la pression familiale était trop forte….mais comme chez nous l’homme fait ce qu’il veut je suppose qu’il se donne les moyens de satisfaire sa sexualité… »

Le beau film israélien, «Tu n’aimeras point», présenté au dernier festival de Cannes, nous a montré que nous construisons souvent nous même les murs de notre prison.

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23 mars 2010 2 23 /03 /mars /2010 22:16

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Je n'ai pu hier soir, étant à Genève, voir le premier épisode de l'adaptation télévisée de Millenium (heureusement mon décodeur a un disque dur..). J'avais lu les 3 tomes de ce roman, 1800 pages, en moins d’un mois ! Il n’est pas facile d’expliquer clairement pourquoi on n’arrive pas à « lâcher » cette histoire et qu’à l’approche de la fin un sentiment de manque commence à s’installer. Il s’agit certes d’un polar, pourtant plutôt mal écrit (on a mis en cause la traduction) mais qui transcende le genre. On ne s’ennuie jamais ou presque, mais lorsque l’auteur part dans de longues digressions qui n’ont que plus ou moins de rapport avec l’intrigue. L’histoire du premier tome ne prend vraiment son envol qu’après 200 pages d’exposition, idem pour le 2è tome et pourtant l’intérêt ne faiblit pas. Alors pourquoi ? Le style rapide et simple ? L’intrigue et ses rebondissements inattendus? Le caractère fouillé des multiples personnages secondaires souvent attachants ? Le héro masculin, Mikael Blomkvist, reporter du mensuel « Millenium », sorte de Tintin du 21è siècle, un peu nunuche et adepte de la polyfidélité ? Ou l' héroïne, qui lui vole le plus souvent la vedette, Lisbeth Salander, jeune hacker de génie à qui aucun disque dur ne résiste, asociale, psychopathe, bisexuelle, atteinte du syndrome d’Asperger, petite crevette et qui pourtant envoie à terre des cohortes de males musclés et la police secrète ? Le parfum d’homosexualité qui baigne le livre et sa condamnation de l’homo phobie (les relations lesbiennes de Lisbeth vont renforcer sa culpabilité pour certains policiers, elle sera ainsi accusée d’appartenir à un groupe de « lesbiennes sataniques », groupe qui se révèle en fait être un groupe de rock, et auquel elle n’appartient même pas car elle ne connaît rien à la musique…) ? La dimension politique du livre, polar féministe, véritable pamphlet contre la délinquance financière, la psychiatrie, le trafic des femmes, la corruption, y compris de la social démocratie, la désinformation des médias et leur collusion avec le pouvoir, le contrôle policier qui s’affranchit de la légalité, les services secrets, etc. , etc. (La suède est la cadre de ces romans et son histoire est partout présente, notamment au moment de la guerre froide : assassinat d’Olof Palme, suspicion qu’il soit un espion russe, organisation de la prostitution venant de l’est…) ?
Polar inclassable donc, bien loin de la tradition anglo-saxonne, un premier tome plus intimiste, dont l’intrigue, un huit clos à la Agatha Christie, se suffit à elle-même alors que les 2 tomes suivant sont indissociables, mais dont la lecture est indispensable car il décrit la genèse de la rencontre entre les 2 héros, sorte de parenthèse dans la globalité de l’ouvrage (un peu, toutes proportions gardées !, comme « Un amour de Swan » dans La Recherche), un deuxième tome en forme de thriller , et un troisième tome, roman d’espionnage à trame politico judicaire.
On se demandait si cette œuvre était portée à l’écran qui pourrait bien incarner Lisbeth Salander, sans aucun doute le personnage le plus attachant de la trilogie ? L'adaptation cinématographique du premier tome, dont l'intrigue est pourtant peu propice à une telle transposition, ne pouvait que ravir un lecteur du roman, par sa fidélité au livre et par le choix des acteurs, notamment celui parfait de celle qui incarne Lisbet, mais la mise en scène quelque peu glacée a pu déconcerter ceux qui ne l’ont pas lu. Le téléfilm, comprenant certains scènes inédites, comblera peut être ce manque.

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