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29 juin 2011 3 29 /06 /juin /2011 21:03

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Comme l’an dernier, c’est avec les quelques volontaires de l’AMG qui avaient répondus présents, en quatorzième position juste devant le « char » de Aides, que j’ai fait ma vingtième gaypride parisienne, marche rendue quelque peu pénible par une tendinite du jambier postérieur qui s’était réveillée au lendemain d’un jogging. Nous étions trop peu nombreux pour être vraiment visibles, certain d’entre nous, surtout les « psy », semblant préférer éviter d’être identifiés en tant que « gays » par leurs patients. Un peu moins de monde que les autres années m’a t’il semblé, mais il est difficile de se faire une idée de la mobilisation de l’intérieur du défilé, ainsi qu’une moindre couverture médiatique, l’évènement s’étant trouvé éclipsé par l’adoption du mariage gay par l’état de New York. J’ai du quitter la marche avant l’arrivée de la queue du cortège place de la Bastille pour me rendre avec Bertrand à l’invitation de deux de nos amis qui fêtaient à Boulogne leur 30 ans de vie de couple, un de ces couples qui n’envisageraient certainement pas de «se marier» mais qui feraient sûrement leur un des slogans: « le droit de ne pas se marier ». Ce genre de soirée où le champagne coule à flots n’autorisant pas à prendre sa voiture, le métro ayant fermé ses portes et les taxis introuvables un samedi soir, il ne restait plus à ceux qui voulaient goutter les dernières miettes de l’ambiance folle qui règne dans le marais un soir de gaypride qu’à se saisir d’un vélib Porte de Saint Cloud, pour parcourir avec entrain en moins de 30 minutes, les quelques kilomètres qui nous séparaient des bars pour avaler la bière de trop avant de galérer pour trouver un autre vélib en état de marche et tenter de regagner son domicile.

Le réveil, dans une atmosphère de plus en plus chaude, fût plutôt difficile. Une bonne occasion pour rester chez soi et s’emparer, laissant tomber comme à mon habitude toutes les autres lectures en cours, du journal de l’année 2010 de Renaud Camus, « Parti pris ». Quelle ne fût pas ma surprise de découvrir mes nom et prénom, même mal orthographié pour le premier, aux pages 53 et 54, à propos d’une de intervention, exceptionnelle car on ne s’aventure qu’à ses risques et périls dans le petit cercle des adorateurs, que j’ai pu faire sur le site de la "Société de ses lecteurs". Certes cela m’était déjà arrivé, mais sous le nom de mon pseudonyme « hyperion ».
Je n’en suis qu’à la moitié de l’ouvrage, aussi serait il sans doute prématuré d’affirmer que je le trouve plus apaisé que les précédents, ses obsessions un peu moins envahissantes (un peu seulement), on peut même y trouver ici où là des appréciations positives. J’ai lu avec un vif plaisir les pages que consacre l’auteur à « l’éreintement élogieux » de son journal par un certain Pierre Le Coz et où il est question de son homosexualité, si absente de son journal depuis des années alors quelle fût un des thèmes majeurs de ses premières œuvres, « Tricks » bien sûr mais surtout les « Notes et Chroniques achriennes» et « Buena Vista Park ». Ce dernier se livre à une « psychanalyse » de l’œuvre : « Il y a à l’œuvre dans les livres de Renaud Camus une sorte de devenir-Nadine-de-Rothschild de leur auteur (sinon de devenir-Pascal-Sevran) : être, dans tous les domaines, l’arbitre des élégances, des codes, des gestes et du « ce-qu’il-faut-penser-de » - y compris dans le domaine intellectuel, littéraire........et c’est l’irruption de Nadine de Rothschild dans la sphère artistique. Ce kitsch en réalité est lié à l’homosexualité – il n’est pas une faute de goût, il est une posture sexuelle. Nadine, en effet, entre deux réceptions, deux avis sur les bonnes manières, ne dédaigne pas d’aller se faire enculer dans les back-rooms, et d’en revenir « les chaussures couvertes de foutre ». La quasi-totalité des lecteurs de Camus lui font reproche de ces passages « hard », mais ils ont tort : cette « pornographie » est absolument nécessaire à l’économie du journal, nécessaire parce que constituant un des pôles de la structure du désir camusien, où l’écart doit être maximum entre le Renaud des back-rooms et la Nadine des salons ».

Nadine est convoquée là où l’on aurait attendu Charlus. L’homophobie de cette interprétation, Renaud Camus en fait la démonstration en rappelant qu’il n’ a cessé de dire qu’avoir une bite à la main (ou ailleurs) ne pouvait excuser « l’incivilité » (citation en fin de billet), est renforcé par son anachronisme, le sexe étant le grand absent de son journal depuis dix ans que l’auteur a rencontré Pierre.
Cette « pornographie » était peut être en effet nécessaire à l’économie du journal, mais pas du tout dans le sens où l’entend Le Coz. Je ne fais pas partie de ceux qui ont fait le reproche de ces passages « hard », bien au contraire. Ils contribuaient à un certain équilibre, la place laissée libre ayant été envahie par la récurrence des obsessions de l’auteur et par ses « folies » de substitution : « La folie de la peinture m’habite entièrement, comme a pu le faire un moment celle de la photographie.... ; et comme l’a fait longtemps celle du sexe, ou du désir, ou de l’amour, où de l’espérance (celles là, je les ai réglées de la plus brillante façon)». On pourrait même avancer l’hypothèse que la fin de son vagabondage sexuel, privant l’auteur des multiples fenêtres sur la diversité du monde, a précipité le repli sur soi et l’accentuation de sa misanthropie.

"D'évidence, Le Coz me lit un peu distraitement, au moins en ce qui concerne l'homosexualité. Il écrit qu'il me faut, ou plutôt qu'il faut à la Nadine que je suis, "l'écart maximum" entre les salons (que je ne pratique guère, mais ce cliché est familier) et les back-rooms, qui seraient pour moi, d'après lui, "le lieu même de l'informe et de la profanation", où les formes qui me sont chères, ou si chères à la Nadine qui est en moi, seraient autant que possible rudoyées, ravagées. Manifestement il a dû sauter, par dégoût, tous les passages sur les back-rooms, dans mon journal - car ce que j'y déplore sans cesse, c'est exactement ce qu'il dit que j'y recherche : la violence, la méchanceté, la brutalité, le défaut de gentillesse et de courtoisie. J'ai écrit deux mille fois que je ne voyais pas pourquoi il fallait au sexe un statut spécial et pourquoi devenait caduc, à son approche, tout ce qui rend supportable la vie civile : la délicatesse, la bonté, l'in-nocence. J'ai dit aussi souvent que j'en ai eu l'occasion à quel point la profanation, et la rasoir transgression bataillienne, n'étaient pas mon affaire. Bien loin que j'étais de rechercher "l'écart maximum" entre la vie sociale et la vie sexuelle, c'est au contraire l'écart minimum qui m'a toujours semblé un idéal."

 

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21 juin 2011 2 21 /06 /juin /2011 09:49

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Telle est la question que pose Jack, le chien « télépathe » du héros du film «Beginners», alors que son maître, Oliver, hésite à devenir adulte et à s’engager dans une histoire d’amour avec la jeune française qu’il vient de rencontrer peu après l’agonie de son père mort d’un cancer du poumon. Celui-ci, quelques années plus tôt, à 75 ans, avait fait son « coming-out » gay au moment du décès de sa femme, vie gay dans laquelle il allait se lancer avec enthousiasme, sans entrave, jusqu’à son dernier souffle,  révélant ainsi à son fils qu’il avait toujours été homosexuel, que son mariage de 40 ans,  s’il n’était pas bâti sur le mensonge - elle avait toujours su- n’était que de complaisance, « elle renonçant à sa judéité et lui à son homosexualité ».  Ce film, c’est peu dire qu’il m’a touché, s’il est empreint d’une certaine mélancolie - Oliver, graphiste de métier, n’est il pas en train de  dessiner une histoire de la « tristesse qui survint après la  création du monde », sorte d’écho à « Tree of  life »- est conté avec un humour distancié qui renforce son charme et le regard porté sur le milieu gay californien et ses combats plein d’affection.

 

Le film nous suggère, et cela est renforcé par les scènes de flash back qui replacent les épisodes de la vie de chaque personnage dans le « contexte » de l’époque (on s’habillait comme ça,  tel était personnel politique, on pensait que...),  que rien n’est figé et qu’il faut savoir oser s’engager, oser « être des débutants".

 

L'opinion qu’on peut avoir quant au « mariage gay » n’est pas sans lien non plus avec le « contexte » de l’époque où elle est émise. En d’autres temps François Baroin ne nous aurait pas dit pas qu’il avait des « amis gays », peut être n’aurait il même pas su qu’il en avait,  aujourd’hui il nous précise  «qu’ils ne veulent pas se marier». On est sidéré par la faiblesse de l’argument, dont on peut d’ailleurs rire de la valeur statistique, d’amis gays il ne doit point en avoir tant que ça pour que l’échantillon soit représentatif. Certes dans mon entourage qui constitue un échantillon beaucoup plus large, je n’en connais pas beaucoup non plus qui veuillent se marier, mais ce n’est pas la bonne question à poser. La question n’est pas de savoir si l'on « désire se marier » mais d’avoir « le droit de se marier ». Et à cette question il n’est pas douteux qu'une majorité des gays d’aujourd’hui répondraient oui.

 

Ceux qui ont lu certains billets, parfois anciens, de ce blog, savent mon peu d’enthousiasme pour cette revendication et que cette réticence concerne le mot qui la désigne, "mariage",  et non les droits qui lui sont attachés. Influence peut être de mon éducation catholique mais surtout de l’époque qui m’a formaté, de ce temps où la « libération » gay voulait dynamiter le mariage et vouait aux gémonies tout mimétisme de l’hétérosexualité. Certes les plus politisés  des gays d’aujourd’hui, à la pointe du combat, héritiers de ceux des années de lutte, ont toujours comme arrière pensée de détruire l’institution du mariage, de l’intérieur, revendication cheval de Troie, mais pour la plupart des autres  il s’agit d'un besoin du « mot », ils sont « nominalistes », nommer effacerait les différences... 

 

J’aurais préféré que nous nous battions pour  obtenir les mêmes droits (héritage, pension de réversion- pour l’adoption je ne me prononce pas, ce besoin m’est trop étranger), et non pour la dénomination "mariage" du contrat,  car ce mot appliqué à une relation entre deux hommes garde pour moi  ce côté « parodique » illustré par Coluche et Thierry le Luron. Mais comment ne pas reconnaître,  maintenant que  le mariage gay a été adopté par nombre de pays, qu’il est une revendication mondialisée,  revendication qui s’est imposée de fait, que toute autre appellation apparaitrait comme une régression et qu’on n'a plus d'autre choix que la soutenir.

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14 juin 2011 2 14 /06 /juin /2011 21:49

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Ce vendredi, alors que j’assistais à un petit congrès de gériatrie qui se déroulait dans une des salles annexes du Grand-théâtre de Bordeaux,  chef-d'œuvre de l'art architectural du XVIIIe siècle que l’on doit à Victor Louis qui a également réalisé la salle Richelieu de la Comédie Française, je découvris en consultants mes mails celui provenant de la direction de la rédaction d’un nouveau magazine gay dans lequel était sollicité mon autorisation de reproduire un des billets de mon blog. Apres avoir pris contact avec l’auteur de ce mail, j’appris qu’il s’agissait d’un billet sur " l’infidélité" et que la revue en question devrait voir paraître son premier numéro à l’occasion de la gaypride parisienne.

 

En ayant fait part à Bertrand et à Bernard, mon ex, j’ai reçu deux « sms » qui m’ont fait sourire.
En voici, respectivement, la teneur :
« En voilà une bonne nouvelle ! Ils ont sans doute perçu que tu maitrisais bien ton sujet.... » et « Trop heureux de le lire ! Je pense eu égard au nombre de méfaits commis à mon endroit pouvoir prétendre à une dédicace...Envoie le moi »

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8 juin 2011 3 08 /06 /juin /2011 21:55

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Il fût un temps où se présenter à la présidence de la République, supposait, si on espérait être élu, quelques compétences, plus ou moins étendues selon les domaines, en économie, en géopolitique, en politique tout simplement. Tout cela est du passé, dans notre monde du «devoir de transparence» et du «politiquement correct», avoir telle ou telle compétence est secondaire devant l’exigence du «n’avoir pas»:

• N’avoir jamais pratiqué l’adultère
• N’être jamais allé aux putes ou avoir participé à des touzes
• N ‘être jamais allé dormir à la « Mamounia » (toujours suspect la Mamounia)
• Ne pas avoir fait de fréquents séjours en Thaïlande
• Ne pas s’être inscrit sur un site internet de rencontres
• Ne pas avoir laissé trainer sur internet des photos de soi nu ou pire de sa bite ou de sa chatte (là le risque semble faible vu le panel féminin actuel)
• Ne jamais avoir eu une relation même légale avec un mineur de 15-18 ans sous peine de suspicion immédiate de pédophilie ( ne doutez pas qu'on parlera de "petits garçons"!)
• Ne pas avoir caché son orientation sexuelle (uniquement si elle est homosexuelle...)
• Ne pas avoir de compte dans une banque étrangère
• Ne pas avoir eu (ou être susceptible d’avoir) de redressement fiscal
• Ne pas avoir de fortune personnelle (ou être mariée à qui en aurait une) ou alors savoir renoncer à ses signes extérieurs (pas de Porsche, pas de Rollex, pas d’appartement place des Vosges)
• Ne pas avoir de liens avec une vieille milliardaire atteinte de la maladie d’Alzheimer ou avec un ancien patron d’Adidas
• Ne jamais avoir usé de sa position pour rendre un service à un ami
• Ne jamais avoir reçu un prêt financier important d’un ami
• Ne pas avoir occupé d’emploi fictif (il est vrai que Luc Ferry n’est pas candidat...) ou avoir crée des emplois fictifs
• Ne jamais avoir été d’extrême droite dans sa jeunesse
• Ne pas avoir passé sous silence un passé Trotskiste
• Ne pas être allé en vacances dans une dictature amie si l’on n’est pas certain de sa pérennité ou si l’on ne s’est pas assuré qu’on n’a pas laissé quelques additions aux autochtones...
• S’assurer de n’avoir jamais tenu le moindre propos, même dans une ambiance festive, qui puisse heurter les arrangements neuronaux d’un « droit de l’hommiste »
• Ne jamais avoir fait l’objet d’un contrôle positif d’alcoolémie
• N’avoir jamais confié avoir sniffé de la coc
• Etre capable de supporter un régime « Dukan »

J’en oublie sûrement....Qu’est ce qu’on va se faire chier...
Pas de quoi s’étonner que les écolos soient allés chercher Mister gel/douche. Dany vient de s’apercevoir qu’on avait changé d’époque

La France me semble gravement malade. La Syrie et la Libye vivent des évènements dramatiques, plusieurs pays d’Europe sont au bord de la faillite et nos journaux nationaux consacrent leur « une » pendant plus de 20 mn à un évènement dont le seul contenu est constitué de deux mots, « not guilty » , prononcés devant un tribunal New Yorkais...

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2 juin 2011 4 02 /06 /juin /2011 21:15

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Presque 10 ans que je n’avais revu Lisbonne. Cette ville ne se donne pas immédiatement, elle vous pénètre peu à peu pour ne plus vous lâcher. Je suis tombé sous son charme lors de mes premières vacances au Portugal en 1994 avec l’ami qui partageait alors ma vie. Nous avions abordé le pays par le nord, après une étape à Saint Jacques de Compostelle, le bout du monde, deux jours de voiture depuis Bordeaux, alors que nous avions prévu de l’atteindre en un seul, ce qui nous permis de découvrir la cathédrale et la basilique de Léon où nous dûmes passer la nuit. De Saint Jacques, délaissant Porto, nous fîmes étape à Braga, la Baroque, le temps de visiter ses multiples édifices religieux et de monter le long escalier de l’église du « Bon jésus de la montagne », puis dans la ville médiévale et universitaire de Coimbra, une merveille que nous avons eue du mal à quitter pour découvrir, avant d’arriver à Lisbonne deux des monastères les plus impressionnants qu’il m’ait été donné de voir, celui cistercien d’Albobaça et celui, fascinant, de Bothala avec sa splendide voute gothique et ses chapelles inachevées.

Nous arrivâmes à Lisbonne, sous un soleil écrasant, en direction du quartier de la Baixa où était situé notre hôtel. Ce cœur de la ville à vocation commerciale, totalement reconstruit après le tremblement de terre, totalement déserté un dimanche d’Aout en fin d’après midi, nous sidéra quelque peu. Nous ne savions pas encore que nous n’étions qu’à quelques minutes de marche de l’Alfama, l’âme de cette ville avec ses ruelles étroites qu’on ne se lasse pas d’arpenter, et des quartiers animés du Chiado et surtout du Barrio Alto où toute la jeunesse se retrouve à la nuit tombante. Nous n’avions prévu que d’y rester quelques jours, à peine le temps, une véritable expédition en ferry puis en bus, de découvrir l’immense plage dont les dunes sont parcourues par un petit train qui vous dépose, aux stations 17 et 18, à la plage naturiste gay, avant de repartir vers la France après une étape à la ville « musée » d’Evora et une visite au château des templiers de Tomar et son inoubliable « Couvent du Christ ».

Nous ne pouvions pas ne pas y revenir, dès l’année suivante, en traversant l’Espagne d’est en ouest cette fois ci, depuis Sitgès, puis quelques années plus tard, avec Bertrand cette fois et quatre de nos amis, sans compter deux ou trois voyages professionnels comme l’actuel. C’est lors de notre deuxième séjour que nous avons pu mieux connaitre la vie nocturne très « gay friendly » du Barrio Alto qui s’organisait alors autour du bar « Portas Lagas », ouvert sur la rue. Une clientèle jeune et cosmopolite s’y retrouvait, souvent à la sortie du restaurant Bota Alta de l’autre côté de la rue Atalaia, ce qui fût l’occasion pour nous d’engager la conversation avec quatre jeunes français que nous avions repérés à une table proche de la nôtre. L’un d’eux, amant éphémère, l’espace d’un ou deux week-ends, quelques années plus tard, dans l’intervalle entre le départ de Bernard et ma rencontre avec Bertrand, devait devenir et rester un de mes meilleurs amis.

J’ai pu constater, ce dernier week-end, que la rue Atalaia était toujours aussi animée et que le « Portas Lagas » était toujours fidèle au poste mais avait donné naissance à de nombreux petits frères. Je ne sais, l’âge et l’internet « facile » aidant je n’ai plus la motivation suffisante pour passer la nuit à chasser le garçon, si les lieux plus spécifiquement gays que j’ai connus, les bars « 106 » et « Bric à brac », où les discothèques comme le « Fragyl » et surtout le « Trump » sont toujours aussi courus ou si d’autres les ont remplacés, notamment sur les « Docks » où s’est maintenant déplacée une partie de la vie nocturne branchée...

Flânant dans les rues de la ville, ce dernier dimanche après midi, je prenais conscience que je n’avais jamais eu d’ « amant » dans cette ville, tout au plus de très rares rapports « hygiéniques » dont je n’ai plus aucun souvenir, dans une dune, une backroom ou un sauna. Mon seul amant portugais je l’ai rencontré à Sitgès...
Comme si cette ville, écho à un précédent billet, vous aider à choisir la grâce plutôt que la nature. Le hasard veut que je découvre sur Arte à mon retour les 6 épisodes des « Mystères de Lisbonne » de Raoul Ruiz, unanimement célébré comme un chef d’œuvre. Une occasion de rappeler aussi le très beau roamn de Pascal Mercier « Train de nuit pour Lisbonne » (http://limbo.over-blog.org/article-train-de-nuit-pour-lisbonne-45196271.html)

 

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27 mai 2011 5 27 /05 /mai /2011 01:11

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Il est dans le destin d’une bulle d’éclater. Quand, il ya quelques mois, j’avais intitulé un précédent billet « De quoi DSK est il une bulle ? », j’étais loin d’imaginer que cela adviendrait si vite et surtout de cette façon là ..
Ses aventures à New York auront fait office d’étrange révélateur de nos « structurations ». Structuration de l’inconscient de notre classe politique et médiatique. Lacan ne nous disait il pas qu’il était « structuré comme un langage », celui de certains de nos hommes de gauche fût édifiant : « après tout il n’y a pas mort d’homme » (Jack Lang) ou « après tout il ne s’agit que du troussage d’une domestique (un autre Kahn, Jean François, fondateur de Marianne).

Structuration idéologique aussi. Comment ne pas être stupéfait devant cette belle unanimité initiale (enfin presque, Marine a fait bande à part) quant au respect de la présomption d’innocence, surtout de la part de ceux qui il n’y a pas si longtemps demandaient avec acharnement la tête d’Eric Woerth (n’est ce pas Martine ?). Ne s’appliquerait-elle qu’aux affaires « privées » ? Sans doute la première secrétaire du Parti Socialiste s’est elle aperçue de cette position schizophrène puisqu’elle vient de soutenir le choix de Christine Lagarde comme candidate à la succession de DSK, alors que le PS est à l’origine de la demande de mise en accusation de la ministre devant la Haute Cour dans l’affaire Tapie !! Unanimité initiale qui a vite volé en éclat sous les coups des « droits de l’hommiste », la femme de chambre cumulant les signes victimaires, femme, domestique, noire et musulmane, elle était donc victime et lui coupable... 

Sans oublier la tartufferie de la presse qui a mis en avant cette présomption d’innocence tout en organisant des débats entièrement bâtis sur l’hypothèse de sa culpabilité et où l’on ne manquait pas d’entendre « tout le monde savait », ce qui a suscité la saine colère de Manuel Walls (http://www.youtube.com/watch?v=9gwsNZe_pqw).

Le tableau ne serait pas complet si j’oubliais l’intervention de Bernard de Lybie, délaissant pour un instant ses affaires d’Arabie et le commandement en chef de notre armée pour voler au secours de son ami DSK et participer à la curée contre le système judicaire américain, une habitude chez lui après l’affaire Polanski. Lorsque je le vis vendredi soir dernier à l’émission de Gisbert sur France 2, il y présentait la publication des « lettres à sa femme » (femme qu’il étrangla lors d’un épisode délirant) de son « maître » Althusser, renouveler son indignation quant à la façon dont DSK avait été traité, je ne doutais pas qu’il déclenche l’ire d’Emanuel Todd, également présent sur le plateau. Ce dernier, politologue, historien, philosophe, démographe, sociologue, un peu tout en un mot, est surtout connu pour avoir proposé un brillant modèle, basé sur l’évolution des structures familiales, qui a fait de lui le prophète de la chute du mur de Berlin et des révolutions arabes. Lorsqu’il délaisse la méthode scientifique pour s’aventurer sur celui de l’idéologie, protectionniste, eurosceptique, il est un ardent soutien d’Arnaud Montebourg, ses prévisions sont plus fantaisistes (il avait prédit que Sarkozy finirait à 16% le premier tour de la dernière présidentielle, l’effondrement du dollar et annonce à « 90% » pour cette année la fin de l’euro). A ma grande surprise, tout en précisant que tout le séparait de BHL, il l’a pleinement soutenu quant à sa position sur l’affaire DSK. Comme quoi il y a une hiérarchie des haines, celle de l’Amérique l’a emporté (voir son ouvrage « Après l’Amérique, essai sur la décomposition du système américain).


DSK ayant implosé en vol, laissant Mélenchon sans voix, le Parti Socialiste s’essaye à un remake de ce qui lui a si bien réussi en 2007, après le « tout sauf Ségolène », voilà que se met en place le « tout sauf son ex ». Cette stratégie n’empêche pas toujours le « pestiféré » de gagner, ce que nous montre « La conquête » qui se révèle, je ne sais si c’était l’objectif, un hymne à la gloire de notre Nicolas. On n’apprend pas grand chose dans cette version « humanisée » des guignols de l’info, mais les déjeuners entre Villepin et Sarkozy sont savoureux.....

Demain je m'envolerai pour Lisbonne, le congrès européen de Neurologie, si le volcan le veut bien.

PS : Le fonctionnement du système judiciaire américain est décrit avec minutie dans les romans de Mickael Connelly, «la défense Lincoln» (dont l’adaptation cinématographique sort cette semaine) et «Le verdict du plomb»

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23 mai 2011 1 23 /05 /mai /2011 12:16

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A la sortie de la projection du film de Terence Malik, c'est le nom du Père jésuite Theillard de Chardin qui m'est venu aussitôt à l'esprit. L'alpha et l'omega, la fin et le commencement sont le même. " The tree of life" peut se voir comme une version "religieuse" de "2001 Odyssée de l'espace". Film immense d'un réalisateur de génie, qui insère l'histoire intimiste d'une famille américaine, théatre de l'opposition entre la "nature", autrement dit le mal, et la grâce, dans celle de la création et de la fin du monde. Je me réjouis de cette palme d'or que je pensais improbable pour un film qui pourrait obtenir, s'il existe encore, le prix de l'office catholique du cinéma....
A côté les autres films ne peuvent qu'être éclipsés, même si le dernier Woody Allen ne manque pas de charme.

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17 mai 2011 2 17 /05 /mai /2011 22:33

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Lorsque j’ai franchi les portes de l’aéroport, à la descente de l’avion qui m’amenait de Doubaï à Mascate, la capitale du Sultanat d’Oman, j’ai été cloué sur place par le choc thermique. Plus de 30° à 22 heures, le lendemain nous aurions 45....Je devais m’estimer heureux car il s’agissait d’une chaleur sèche, dans quelques semaines l’humidité viendrait s’y ajouter et quelques pas suffiraient à vous « liquéfier ». La journée passée la veille à Doubaï m’avait permis de m’acclimater quelque peu, quelques degrés de moins tout de même. Une architecture démesurée et fascinante en plein milieu du désert, comme sortie de la réalité virtuelle d’un jeu vidéo, sorte d’alchimie entre Las Vegas, Hong- Hong et Chicago. A l’opposé Mascate, porte sur l’Inde, a le charme et l’hospitalité qu’on imagine de l’Arabie.

J’avais été surpris de constater sur gayromeo, où j’avais signalé mon voyage comme cela avait été le cas pour le Vietnam quelques semaines avant, la proportion très nettement plus élevée qu’en France de contacts qui me sollicitaient. Sans doute un rapport culturel à l’âge différent plutôt qu’un attrait particulier pour les occidentaux. Une fois sur place, aussi bien à Doubaï qu’à Mascate, j’ai pu constater que l’accès à internet des sites gays n’était pas des plus aisés, et très variable en fonction des lieux de connexion, relativement facile dans les grands hôtels internationaux, beaucoup plus problématique ailleurs. A la faveur d’une connexion réussie un de mes contacts m’a appris comment contourner la « censure » de ces sites : choisir la version « soft » (celle sans images de sexe) pour ceux qui le permettaient (comme gayromeo qui a une version « clean » sous le nom de planetromeo), ou mettre https devant l’adresse et non http...mais certains sites restent inatteignables.

C’est en consultant l’édition internet du « Monde », dimanche matin, dans les locaux de mon entreprise à Mascate que j’ai découvert sa « Une » qui m’a fait vérifier la date (étions nous le 1è avril?), puis me demander si je ne souffrais d’un coup de chaleur....Certes, ma préférence pour Hollande que j’avais laissée supposer dans des billets précédents reposait en partie sur ma crainte que DSK ne tienne pas la distance sous l’acharnement qui ne manqueraient pas de survenir pendant la campagne en utilisant sa vie privée tumultueuse, la fortune de sa femme, le tout sur fond d’antisémitisme, cela avait d’ailleurs commencé depuis l’histoire de la Porsche, mais de là à imaginer une telle pantalonnade ! Une fois le choc passé je me suis laissé aller à imaginer cinq scénarios : il est fou ; elle est folle ; encore une victime des médicaments ; le piège ; le complot
• Il est fou ? : victime de pulsions sexuelles incontrôlables dans un contexte de sentiment d’impunité lié au pouvoir. Dans ce cas là ce ne doit pas être la première fois, c’est la thèse que répand de façon « élégante » Bernard Debré dans les médias. Si elle s’avérait exacte on l’a échappé belle...
• Elle est folle ? : construction délirante de la victime supposée à la vue d’un homme sortant nue de sa salle de bains. Dans ce cas là aussi on devrait retrouver des antécédents psychiatriques.
• Prise récente de médicaments provoquant un raptus sexuel ? : les médias ont rapport récemment ces « accidents médicamenteux » à type d’addiction aux jeux ou d’agression sexuelle avec les antiparkinsoniens. Mais si DSK avait un Parkinson ça se saurait et midi est une heure bien tardive pour subir les effets d’un hypnotique.
• Le piège ? : initiative individuelle ou collective d’individu (s) qui lui aurait jeté dans les pattes une provocatrice
• Le complot ? : version sophistiquée de la précédente. L’idée a fait son chemin sur internet : services secrets, patron du Sofitel proche de Sarkozy, militant de l’UMP diffusant la nouvelle avant qu’elle ne soit connue, etc...Je ne suis pas assez paranoïaque pour croire à de telles énormités, je laisse ce type de paradélire aux émules de Marion Cotillard ou de   Bigard.
On peut sans aucun doute éliminer les hypothèses 3 et 5. Restent les 3 autres, attendons la suite....
En tous cas l’évènement remue les foules , voire les amuse: j’ai reçu deux sms, de l’un de mes ex qui me disait « heureusement que tu n’es pas candidat à la présidentielle » et de l’un de mes amis « Heureusement que tu n’as pas essayé de violer un groom de l’hôtel en Arabie ». Je ne m’imaginais pas avoir une telle réputation, à ma connaissance je ne me suis encore jamais rendu coupable de la moindre violence sexuelle !

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13 mai 2011 5 13 /05 /mai /2011 11:00

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Vieillir fidèle peut de temps à autres vous réserver des surprises. Ne vous méprenez pas , je parle ici de fidélité à son entreprise. Une de mes anciennes collègues du département "marketing"  a saisi l'opportunité, il ya quelques mois, d'une fonction localisée à Dubaï englobant l'ensemble des filiales du Moyen Orient. Un des Emirats Arabes, le sultanat d'Oman, ayant à sa disposition depuis peu le plus puissant des neuroleptiques dans le traitement de la schizophrénie, lui a demandé d'organiser une conférence sur ce produit dont l'utilisation nécessite d'être parfaitement informé de ses risques. Ce produit est disponible depuis si longtemps en occident qu'il est maintenant "génériqué". Il se trouve que je reste le seul dans mon entreprise, au niveau mondial, qui ait participé à son développement clinique. Je m'envolerai donc  dans quelques heures pour Oman , via Dubaï, avec enthousiasme, car avoir fortement contribué à son utilisation en France, qui a révolutionné la prise en charge des schizophrénies graves, reste ma plus grande satisfaction professionnelle.

 

Faudrait il encore que je puisse avoir mon ticket d'entrée. Je me suis souvenu, un peu tard, de mes vacances en Israël l'hiver dernier...Avoir un "tampon"  des autorités israéliennes sur son passeport n'est pas conseillé pour venir dans nombre de pays arabes et une consultation des forums internet quant à l'entrée à Dubaï n'était pas rassurante, même si ma collègue qui y réside a eu des informations selon lesquelles ce n'était pas un problème, du moins si son nom n' évoquait pas une origine juive. J'ai jugé plus prudent d'essayer d'obtenir un passeport "en urgence",  mais mon cas, dixit la préfecture de police, relevait en fait de la procédure "accélérée" qui a certes l'avantage de vous procurer un "vrai "passeport" (non un provisoire d'une durée d'un an, de plus non utilisable aux USA),  mais qui ne peut être délivré qu' en 2 à 5 jours. S'il n'arrive pas à temps je partirai donc à l'aventure. Les Emirats Arabes semblent peu touchés par les révolutions en cours même s'il y  a eu quelques manifestations de rue à Oman cet hiver. 

 

"Ticket d'entrée" c'est aussi le tire du roman de Joseph Macé-Scaron, directeur du magazine littéraire et de la rédaction de "Marianne", après avoir été journaliste au Figaro et  directeur du Figaro magazine pendant quelques mois avant d'être "viré" par Dassault, un habitué du grand écart donc. Il participe assez souvent au Grand Journal de Canal Plus. Il s'agit de l'histoire, en grande partie autobiographique, du passage éclair d'un journaliste homosexuel du quotidien "Le Gaulois" (traduisez le Figaro) à la direction du magazine du dit journal et de sa vision des univers de la presse, de la politique et des gays parisiens. Ce roman satirique n'épargne personne, même pas son héros. On imagine sans peine que les portraits de Nicolas Betout, le directeur du Figaro, et de Dassault décrivent une certaine réalité même si la satire oblige à forcer le trait. La rencontre avec Sarkozy pourrait constituer un chapitre du dernier libre de Gisbert...Mais c'est peut être au milieu "gay" que l'auteur réserve ses flèches les plus perfides, à ce milieu qu'on désigne "métonymiquement" le "Marais". Le milieu ici décrit jusqu'à la caricature existe en effet, il m'arrive de l'effleurer au Club Med Gym Palais Royal où j'ai d'ailleurs plusieurs fois croisé l'auteur, dans certains bars du Marais ou dans les "soirées du Marquis", mais il ne s'agit que de l'écume du milieu, celle des people gays friqués qui sont de tout les circuits, une infime minorité dont il est facile de dénoncer le désert intellectuel et inconsciemment renforcer la vision "cliché" qu'a Eric Zemour de l'homosexualité. Le "milieu" ne peut se résumer à ce qui en est dit ici. Un livre parfois drôle mais qui use un peu trop du calambour et des citations de Proust,  loin d'être à la hauteur des propos dithyrambiques entendus à l'émission "littéraire" de Frantz olivier Gisbert. Une déception.

 

Un coup de cœur par contre pour le film "L"aigle de la neuvième légion", réalisé par le fils de David Bowie et qui est loin des "péplums" habituels. La virtuosité de la mise en scène, la splendeur des paysages magnifient l'amitié naissante entre un centurion et son esclave aux sous entendus gays très présents. Jamie Bell, Billy Elliot a grandi, et Tahar Rahim ("Le prophète du film d'Audiard") en chef d'une tribu sauvage écossaise, sont étonnants.

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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 22:14

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L’après midi de ce 10 mai me parût interminable. J’avais essayé de tuer le temps en m’enfermant dans une salle de cinéma en dépit du beau temps sur Bordeaux. Certes les sondages de la semaine précédente étaient favorables à Mitterrand, mais son avance n’était pas décisive et surtout nous n’arrivions pas à imaginer qu’une victoire fût vraiment possible après 25 ans d’échec et l’immense déception des législatives de 1978 alors que les sondages donnaient la gauche largement victorieuse. Les visages fermés des duettistes de la soirée, Jean Pierre Elkabbach et Etienne Mougeotte me donnaient cependant quelque fol espoir. Je ne saurais décrire l’immense émotion qui m’a submergé lorsque le visage de François Mitterrand est apparu sur l’écran, surpassant de loin celle pourtant très intense que j’avais ressentie lors de la défaite de De Gaulle au référendum de 1969.
Je regrette encore de n’avoir pas, par pudeur, dès les premiers coups de klaxon, rejoint la foule qui se pressait au centre ville et participé à la fête, ni osé ouvrir une bouteille de champagne. Je vivais alors ma deuxième expérience de couple avec un charmant garçon de 22 ans (j’ai conté ailleurs cette histoire : http://limbo.over-blog.org/article-pierre-jean-fin-des-annees-d-insouciance-45934152.html) qui avait, ce n’était pas son sel défaut, des opinions politiques fort éloignées des miennes puisqu’il était membre de ce qu’on appelait alors, si ma mémoire est bonne, l’UDR , le parti dit « gaulliste ». Pendant que je n’arrêtais pas d’essuyer mes larmes de joie, il participait au dépouillement à la mairie de Bordeaux dont il était un des agents municipaux... Il est rentré et s’est mis au lit sans m’avoir adressé le moindre mot.

Il est difficile d’imaginer aujourd’hui le traumatisme que cette victoire a provoqué dans l’autre camp, quand ce n’était pas la haine et la peur. Une anecdote personnelle en témoigne : le lendemain lorsque j’arrivais à Pau pour un remplacement prévu de longue date, j’eus la surprise d’être accueilli par l’épouse du neurologue que je remplaçais ; ils n’étaient pas partis en vacances comme prévu, et elle m’annonça, en soupirant, que son mari était barricadé dans sa chambre, le fusil à la main, attendant l’arrivée des chars russes ! Ce n’était pas un cas isolé, une partie de la bourgeoisie était entrée en transe paranoïaque.
Comment oublier la folle ambiance des semaines qui ont suivi et le vent de liberté qui flottait sur la France, l’irruption des radios libres dont celle du PS local où je participerais bientôt à l’animation de l’émission homosexuelle « Framboise et citron », l’abolition de la peine de mort (les premiers mots de Danielle Mitterrand à l’annonce de la victoire de son mari furent, si l’on en croit les témoins, « je pense aux X personnes qui ne vont pas mourir »), rien que cela aurait suffit à justifier mon vote, la dépénalisation totale de l’homosexualité, la circulaire Deferre abolissant le fichage et le contrôle des homosexuels (mes fréquentes incursions dans les cars de flic sur les places de drague allaient me manquer....), etc. Cette même année était fondée l’Association des Médecins Gays à laquelle j’adhérais l’année suivante.

Douce nostalgie d’une époque où les choix politiques s’imposaient à moi sans l’ombre d’une hésitation, en partie il est vrai en raison de ma fascination pour un homme politique exceptionnel, fascination qui remontait à sa première campagne présidentielle lorsqu’il s’était opposé à De Gaulle en 1965. Elle ne me quitta jamais même si sur le plan de la politique économique je me sentais bien plus proche de la « deuxième » gauche incarnée par Michel Rocard et Edmond Maire, le leader de la CFDT.

30 ans plus tard je ne suis pas encore certain ni du camp, ni de la personne pour laquelle je voterais, et même si le finaliste du PS se trouve être DSK ou Hollande, le vote se fera sans enthousiasme...

PS : merci de me dispenser des commentaires, s'il devait y en avoir, sur le côté "obscur" de Mitterrand, sa part "d'ombre" et autres lieux communs Edwy Plenneliens que je connais tous par coeur....

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